III. LA FRANCOPHONIE : SES
ACTIONS EN MATIERE DE PAIX
Le continent africain est vu comme étant le berceau et
l'incarnation de l'avenir de la Francophonie. Dans le cadre de la mise en
oeuvre des objectifs de la Francophonie énumérés dans
l'article 1 de la Charte, on ne saurait parler de promotion de la
démocratie, de l'Etat de droit ou des droits de l'homme, de
prévention des conflits, sans préalablement avoir résolu
les conflits dans l'espace francophone. Et, les différents conflits
ayant parfois des racines ethniques, le dialogue interculturel
préconisé par la Francophonie entre dans le cadre de cette
résolution des conflits.
Aussi, en se dotant d'un poste de Secrétaire
général, l'Organisation Internationale de la Francophonie s'est
ainsi donnée une dimension politique et diplomatique, permettant
à son premier responsable de déployer ses talents dans le monde
francophone et bien au-delà, la résolution des conflits
étant un des paramètres de son action, mais non le moindre. Afin
de mieux cerner notre objet d'étude, nous proposons une approche
historique des actions de la Francophonie en matière de paix en
Afrique.
1. De Hanoi à Moncton
Dans le cadre de l'action diplomatique du Secrétaire
général de la Francophonie, le plan d'action de Hanoi avait
établi que celui-ci peut « développer les initiatives
politiques susceptibles de contribuer au règlement pacifique des
conflits en cours » et « contribuer à la consolidation de
l'Etat de droit et du processus démocratique ». A cet effet, des
principes directeurs ont été définis en matière de
prévention des conflits : prévenir les conflits dans l'urgence et
le long terme ; la prévention des conflits est non concurrente des
organismes et mécanismes préexistants, mais complémentaire
; prévenir les conflits en respectant les aspirations, les traditions et
les besoins prioritaires des peuples7. Des missions de conciliation
ont été envoyées dans quatre (4) pays africains entre 1998
et 1999.
7 Organisation Internationale de la Francophonie,
Rapport du Secrétaire général de la Francophonie. De
Hanoià Moncton (1998-1999), OIF, Paris : 1999, 15.
Rôle de la Francophonie dans la promotion de la paix
en Afrique GUIBLA Charles Joseph
Au Togo, avec Moustapha Niasse comme envoyé
spécial, l'Accord signé le 24 décembre 1998
désignait un quartet pour poursuivre la facilitation, au sein duquel la
Francophonie était membre.
En République démocratique du Congo, les
différentes consultations auxquelles a pris part le Dr Emile Derlin
Zinsou, envoyé spécial du Secrétaire général
allaient vers l'organisation d'un débat national.
Au Burundi, la mission du mauritanien El Hacen Ould Lebatt
faisait suite à la Résolution adoptée par la
Conférence ministérielle de Bucarest invitant à une
levée immédiate de l'embargo régional qui frappait le
Burundi depuis deux ans, ce pays ayant satisfait aux exigences
régionales, à savoir les négociations politiques.
En République centrafricaine, la mission
assignée par le Secrétaire général de la
Francophonie au sénégalais Alioune Sene en mars 1999 avait pour
objectif d' « aider au renforcement de la démocratie et de la
réconciliation nationale conformément à l'esprit des
Accords de Bangui »8.
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