2. De Moncton à Beyrouth
Le Secrétaire général de la Francophonie
a mené des actions entre 1999 et 2001 en faveur de paix au Burundi, en
République centrafricaine, aux Comores, en République
démocratique du Congo et au Togo.
Au Burundi, l'Organisation a poursuivi sa participation en
qualité d'observateur dans les négociations de paix d'Arusha,
conformément aux résolutions adoptées lors des
36ème et 38ème sessions de la Francophonie,
les 18 mars et 25 septembre 2000. L'accord de paix d'Arusha a été
signé le 28 août 2000.
La Francophonie a décidé de s'impliquer davantage
dans le processus de stabilisation et de reconstruction en République
centrafricaine.
8 Ibid., 10.
Rôle de la Francophonie dans la promotion de la paix
en Afrique GUIBLA Charles Joseph
La crise séparatiste comorienne ayant été
aggravée par un coup d'Etat, le 30 avril 1999, les missions de
conciliations de l'OIF en appui à celles de l'UA ont abouti à la
signature d'un accord cadre pour la réconciliation aux Comores le 17
février 2001 à Fomboni. Aussi, des organes de mise en oeuvre
dudit accord ont été installés et l'OIF a apporté
un soutien technique et financier pour leur fonctionnement.
L'action de la Francophonie de concert avec la
Communauté Sant' Egidio en RD Congo avait pour objectif la promotion et
la facilitation du dialogue inter-congolais et l'appui à la signature de
l'Accord de Lusaka en juillet 1999. Ce rôle a été
confirmé avec la désignation d'un envoyé spécial,
El Hacen Ould Lebatt à la tête du Bureau de la facilitation
à Kinshasa.
Au Togo, la Francophonie a poursuivi sa participation au
quartet de facilitation en vue de la tenue des élections
législatives.
3. De Beyrouth à Ouagadougou
Les attributions du Secrétaire général de
la Francophonie en lui conférant une activité politique et
diplomatique ont permis à l'Organisation de devenir « un acteur
reconnu des relations internationales, de plus en plus sollicité par les
acteurs nationaux et par les partenaires internationaux »9.
Avec comme instruments la Charte de la Francophonie et la Déclaration de
Bamako, la Francophonie a commencé à avoir une démarche
personnelle et mieux élaborée en matière de promotion de
la paix. Cette démarche s'inscrit dans un contexte où des
préoccupations de recrudescence du terrorisme et d'aggravation des
crises et conflits ont été exprimées lors du IXème
Sommet à Beyrouth en octobre 2002. Elle est accompagnée de cette
conviction que « le dialogue des cultures constitue une condition
indispensable à la recherche de solutions pacifiques et permet de lutter
contre l'exclusion, l'intolérance et l'extrémisme
»10.
9 Organisation Internationale de la Francophonie,
Rapport du Secrétaire général de la Francophonie. De
Beyrouth à Ouagadougou (2002-2004), OIF : Paris, octobre 2004,
21.
10 Ibid
Rôle de la Francophonie dans la promotion de la paix
en Afrique GUIBLA Charles Joseph
Dans le cadre de la définition des mécanismes de
prévention et de règlement pacifique des crises et des conflits,
la Francophonie a fait de la diplomatie préventive son objectif
prioritaire au travers des activités du Secrétariat
général, des envoyés spéciaux et des
mécanismes internes et partenariats.
a) Mécanismes de gestion des crises
En cas de crise ou de rupture démocratique, des
mécanismes de gestion peuvent être déclenchés par le
Secrétaire général. Il s'agit des prises de positions, des
missions de haut niveau, des représentants spéciaux « aux
fins d'information, de contacts, d'écoute et de facilitation
»11. Ainsi, la Francophonie a occupé des qualités
comme :
- la qualité d'observateur aux négociations dans
l'Accord de Linas-Marcoussis et les accords conclus dans les crises en
Centrafrique, à Sao Tomé et Principe ;
- la qualité de membre des Comités de suivi des
Accords de paix ou de réconciliation, dans le Comité
international de suivi des Accords de Linas-marcoussis, le Comité de
suivi des actes du dialogue national en République centrafricaine, le
Comité de suivi des Accords du 20 décembre 2003 portant
dispositions transitoires pour l'Union des Comores.
b) Consolidation de la paix
Avec les conclusions du Sommet de Beyrouth, la Francophonie
est dorénavant impliquée dans les périodes de sortie de
crise et de transition. Une telle implication vise « à
éviter la résurgence des crises et des conflits et à
consolider la paix souvent fragile »12. Pour atteindre cet
objectif, le Secrétaire général s'appuie sur les
représentants permanents ou spéciaux, tout en initiant de
nouvelles formes de mobilisation et d'intervention, adaptables selon les
situations ou les acteurs. Ainsi en 2003, une représentation
spéciale de la Francophonie a été ouverte à
Abidjan, et un groupe de travail sur le Côte d'Ivoire a été
mis en place en son sein aux lendemains des Accords de Linas-Marcoussis.
11 Ibid., 24.
12 Ibid., 25.
Rôle de la Francophonie dans la promotion de la paix
en Afrique GUIBLA Charles Joseph
c) Contribution à l'apaisement de la vie politique
Dans les pays en sortie de crise, la Francophonie contribue
à apaiser la vie politique en apportant son soutien à
l'affirmation du rôle et du statut des acteurs politiques et des
organisations de la société civile, aptes à
générer des modes créatifs, adaptés et consensuels,
au dialogue et à la diffusion d'une culture de paix. A cet effet, la
démarche francophone est valorisée dans les rencontres
internationales sur la paix et la réconciliation nationale, comme ce
furent les cas à l'Université de la Paix Verdun (France) en
septembre 2003 et 2004 et à l'Académie Alioune Blondin Beye pour
la paix à Cotonou (Bénin) en juillet 2004.
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