A. Des observations de stage
L'état des lieux
présentera les observations que nous
avions faites et qui sont
relatives :
· aux conditions de
travail ;
· à
l'évaluation du
personnel ;
· à la formation
du personnel ;
· à la gestion du
personnel.
1. Etat des lieux sur les conditions de travail
du
personnel
Les conditions de
travail désignent
d'une manière
générale
l'ensemble des
éléments directement et
indirectement reliés
au travail et dont il faut
tenir compte pour savoir si
le travail est acceptable ou non par
l'entreprise et
désirable ou non par
le
salarié.
Elles font référence,
entre autres, à
l'environnement du travail,
aux matériels et
outils de travail
(équipement, outils
informatiques), à
la motivation du
personnel (prime et autres
avantages).
a. Le cadre du travail
Sous cette rubrique, nous
parlerons de la
dimension des espaces de
travail dans les bureaux,
l'aération et
l'éclairage des
locaux.
Selon la norme AFNOR NF X
35-102 relative à la
dimension des espaces de
travail en bureaux, «
la surface
minimale dans un bureau est
de 10 m2 pour une personne, 12 m2 pour
deux personnes et 21 m2 pour trois personnes
».
Au Contrôle
Financier, nous avons
constaté que dans la majorité
des bureaux, qui sont
d'ailleurs exigus,
plusieurs agents (2 à 4
voire 6) partagent le même
local pour leur poste de
travail. A titre
d'exemple, nous pouvons
mentionner le cas des deux chefs de
divisions du BER
qui partagent un local
restreint (Moins de 4
m2).
Cet état de choses est dû au manque de
locaux devant abriter les
bureaux des agents.
Par ailleurs, nous avons
noté que certains agents n'ont pas
leurs postes de travail
orientés vers la
lumière
naturelle. Ils font dos à
celle-ci contrairement
à ce que recommandent les normes
AFNOR.
De même, tous les
agents ne disposent pas de sièges
respectant les normes ergonomiques.
En effet, la majorité
d'entre eux n'ont pas de
sièges
réglables en hauteur ;
ce qui peut entraîner
l'adoption de mauvaises
postures par les agents concernés et par
ricochet, leur
exposition aux risques
liés aux mauvaises postures
(lombalgie,
fatigue,
etc.).
On peut donc retenir d'une
façon générale que les
bureaux au Contrôle
Financier ne respectent pas
les normes ergonomiques de
l'Association
Française de
Normalisation (AFNOR), tant
du point de vue de leur
dimension que de leur
aménagement.
Conclusion séquentielle 1 : Non respect des
normes ergonomiques en matière d'espace des bureaux et
d'aménagement des postes de travail (Faiblesse).
En matière
d'éclairage,
nous avons observé qu'une
place est accordée à
l'éclairage
naturel. En effet, tous les
locaux ont une vue sur
l'extérieur ; ce
qui permet la
pénétration de la
lumière du jour et la
lumière
artificielle
n'est pas
défaillante.
De même, les locaux
sont peints en couleur
beige, laquelle
réfléchit bien
la lumière et est
favorable à la bonne
illumination des bureaux
(Cf. annexe n° 2).
Aussi, les bureaux sont-ils
bien aérés par des
climatiseurs en bon état de
fonctionnement.
Toutefois, il est à
déplorer l'ignorance des normes
d'ambiance thermiques par
les agents, qui
mettent parfois les
climatiseurs à fond (18°
C, voire en dessous) sans
savoir que cela peut
avoir, à long
terme, des conséquences sur leur
santé. En effet,
selon les normes AFNOR, il
faut rester entre 20 et 22° C en temps de
chaleur, pour des
travailleurs situés en
milieu tropical comme notre
pays.
Conclusion séquentielle 2 : Existence d'un
niveau d'éclairage et d'aération satisfaisant dans les bureaux
(Force).
Mais en ce qui concerne
la prévention contre
les incendies,
nous avons noté l'inexistence
de système d'alarme et
d'extincteur dont les agents
pourraient se servir en cas
d'incendie.
Conclusion séquentielle 3 : Absence de mesures
de prévention en cas d'incendie (Faiblesse).
b. Matériels et outils de travail
Sous cette rubrique, nos
constats sont relatifs aux
équipements de bureau, aux
matériels et outils
de travail.
Le travail sur écran de
visualisation (T.
E. V) tend à se
généraliser dans les
services du Contrôle
Financier. Dans ce
cadre, nous avons constaté que les
ordinateurs de bureaux ainsi
que les ordinateurs
portatifs utilisés par
les agents ne sont pas munis de
filtre
anti-reflet.
Or, certains agents font
dos à la
lumière naturelle
laissant ainsi
les écrans de leurs
ordinateurs directement dans
le champ de celle-ci. Une
utilisation prolongée
des ordinateurs dans ces
conditions peut leur
provoquer des éblouissements et des
troubles de vision.
Ils sont donc exposés aux risques
professionnels.
Une autre source de risque
professionnel est
liée à l'odeur
toxique des encres des appareils
photocopieurs. Cette odeur se répand
souvent dans les bureaux où ils sont
utilisés et peuvent à la
longue, créer des
problèmes de santé aux
agents.
Conclusion séquentielle 4 : Non adaptation des
outils de travail des agents aux risques professionnels encourus
(Faiblesse).
c. Motivation du personnel
La motivation est
l'ensemble des facteurs
déterminant l'action
et le comportement d'un
individu pour
atteindre un objectif ou
réaliser une
activité.
C'est la
combinaison de
l'ensemble des raisons
conscientes ou non,
collectives et
individuelles,
qui incitent
l'individu à
agir au sein d'une
équipe. C'est
l'un des enjeux de la
fonction
managériale.
Elle peut être
intrinsèque ou
extrinsèque. Elle est
dite
intrinsèque,
lorsqu'elle dépend de
facteurs internes aux
individus.
Elle est extrinsèque,
lorsqu'elle dépend de
facteurs externes aux
individus.
Sous la présente
rubrique, nous abordons la
motivation du personnel du
point de vue extrinsèque.
Ainsi, nos
observations sont restituées par
rapport aux incitations
financières accordées au
personnel, qui sont des facteurs
extrinsèques de
motivation.
Sur ce, il convient de
souligner que les avantages
financiers accordés au
personnel ne sont pas suffisamment
motivants pour l'inciter
à fournir un rendement
optimal. Pour des raisons de
discrétion
professionnelle, nous ne
sommes pas autorisés à donner des
précisions sur les
montants desdits avantages.
Toutefois, nous
citerons à titre
d'exemple,
l'indemnité
forfaitaire accordée aux agents pour
se prémunir contre les
risques professionnels
liés à
l'affaiblissement de
la vue,
l'inhalation des odeurs de carbone
et des stencils, des
poussières nocives ou à
la
diminution de
leur capacité
auditive et dont le montant
journalier est fixé comme
suit :
· 500 FCFA aux agents qui, à
plein temps dans
l'exercice de leurs
fonctions, utilisent des
machines mécanographiques,
des ordinateurs et leurs
périphériques
;
· 400 FCFA aux agents qui, à temps
partiel dans
l'exercice de
leurs fonctions, sont en
contact avec des documents à forte teneur de carbone
;
· 300 FCFA aux agents qui, dans
l'exercice de leurs
fonctions, travaillent par
intermittence dans un
environnement climatique
à basse température, dans les
magasins de stocks de produits et dans
les archives.
Au regard de ces montants, il est
aisé de remarquer la
disproportionnalité
entre les risques
professionnels encourus et
la compensation accordée aux
agents.
Conclusion séquentielle 5 : Absence d'un
régime indemnitaire motivant pour le personnel (Faiblesse).
Les différentes
faiblesses
identifiées
ci-dessus posent le
problème général de
l'amélioration des
conditions de travail du
personnel.
2. Etat des lieux sur l'évaluation du
personnel
L'évaluation des
employés connaît deux approches
fondamentales : l'approche
basée sur la personne et celle
centrée sur les
résultats.
La première vise
à évaluer les
traits personnels, les
comportements et le
potentiel de
l'individu.
A cet effet, on évalue
la personne sur la base du degré de
réussite de son travail en
relation avec ses
habiletés et ses
capacités.
En revanche, la seconde approche
préconise
d'évaluer la
qualité et le degré de
réalisation du travail.
Pour les adeptes de cette approche,
si on peut évaluer
les résultats on n'a
pas à se préoccuper de la façon dont
l'employé s'y prend
pour produire ces résultats,
c'est-à-dire de ses
comportements.
Etant engagée sur la
voie de la gestion
axée sur les résultats
(GAR),
l'Administration
publique béninoise
doit se doter d'un système
d'évaluation des
agents orienté vers
l'appréciation de
leurs performances. Mais ce
n'est malheureusement pas le
cas actuellement.
En effet, le système
d'évaluation du
personnel dans
l'Administration
publique en général est
celui de la
notation. Il est régi
par les
dispositions des
articles 52 à 55 de
la loi n°
86-013 du 26 février 1986 portant
SGAPE. Cette loi a
été modifiée par
la loi n°
98-035 du 15 septembre 1998. Depuis
lors,
celle-ci est mise
en veilleuse et n'a pu connaître une
application
effective, parce que non
promulguée,
malgré les
importantes innovations
qu'elle contient en
matière
d'évaluation des
agents de l'Etat.
Nous présenterons donc le
`'système
d'évaluation''
des agents au Contrôle
Financier,
c'est-à-dire
la notation,
suivant la
loi n° 86-013 du 26
février 1986 en dégageant au fur et à
mesure, sur la base de nos
observations de stage et
analyses, les
faiblesses qu'il regorge en
terme d'évaluation
des performances.
Ainsi,
citons l'article 52 qui
pose le principe de
la notation en ces termes :
« Tout Agent permanent de l'Etat en
activité ou en détachement
fait l'objet chaque année,
à partir du 15 août,
d'une
appréciation
exprimant sa valeur
professionnelle dans
l'emploi occupé et
son aptitude à exercer
l'emploi du grade
supérieur.
Les conditions
générales de notation
ainsi que les
divers éléments à
prendre en compte pour
l'appréciation de
l'Agent permanent de l'Etat sont
déterminés par décret.
Le bulletin de notes
doit être parvenu au
ministère chargé du
Travail au plus tard le 15
octobre de chaque année ».
Les éléments
d'appréciation,
c'est-à-dire
les critères de
notation sont définis
par le décret n° 90-418 du 31
décembre 1990 fixant les
éléments de notation des
APE. Ce décret a énuméré par
catégorie d'agents un
certain nombre
d'éléments sur
la base desquels les APE
sont notés (Cf. annexe n° 3). Les
critères figurent sur
les bulletins de
notes, qui constituent
les formulaires
d'évaluation des
APE.
De l'analyse des
dispositions de
l'alinéa 1 de cet
article, il ressort que
l'appréciation des
agents devrait consister pour une
part, en une
évaluation du
potentiel des agents.
Mais dans la
pratique, il n'en est pas
ainsi puisque
les critères
d'appréciation ne
font référence ni aux «
compétences de l'agent »,
ni à ses « attributions
», ni aux «
spécifications du poste occupé
».
En conséquence,
plusieurs
insuffisances sont observées dans
l'évaluation des
agents et ont pour noms :
· l'absence de
définition
précise des postes de travail et des
attributions de chaque agent
;
·
l'appréciation des
agents non fondée sur les performances
réalisées ;
· la non prise en compte
de la réalisation des
objectifs du service par les
critères
d'appréciation.
De ce qui précède, il
ressort que
l'évaluation des
agents est faite, non pas sur
la base d'objectifs et de
résultats clairement
fixés en amont et dont la
réalisation est
mesurée, mais
plutôt sur la base de
la manière de servir
de l'agent,
c'est-à-dire ses
comportements. Cette pratique est en
déphasage avec la pratique de
fixation
d'objectifs dans
l'atteinte des
résultats.
Conclusion séquentielle 6 : Non fixation
d'objectifs individuels de rendement sur lesquels doit se baser
l'évaluation (Faiblesse).
L'article 53 dispose
: « Le pouvoir de
notation appartient au
ministre dont dépend
l'APE. Toutefois,
les personnels en services
détachés sont notés par les
responsables des organismes auprès
desquels ils sont
détachés.
L'APE admis à
suivre un stage de formation ou de
perfectionnement d'une durée
supérieure à six (06)
mois est noté par le
directeur de stage ».
Quant à l'article 54, il
dispose ce qui suit
: « Les propositions de
notes et
l'appréciation sont
faites en comité de
direction sur
l'initiative
du responsable de
l'unité de
production. A cet effet, le
comité de direction
devra s'entourer de toutes les
garanties.
Constitue une faute
disciplinaire
le fait pour le
responsable du service de
s'abstenir de réunir
le comité de
direction pour noter ses
collaborateurs ou de les noter avec
légèreté ou mauvaise
foi ».
La lecture des
dispositions de cet
article, nous permet de
remarquer que les notions de «
participation de l'agent », de
« garanties d'impartialité et
d'objectivité » ne sont pas
prises en compte dans
`'l'évaluation»
des agents.
Cette situation
favorise dans le système
actuel de notation, la non
implication des agents dans l'appréciation de leur valeur
professionnelle, la subjectivité et l'arbitraire dans les
appréciations faites, la complaisance dans l'attribution des notes, etc.
; autant d'éléments
qui démotivent les
agents et les poussent à ne plus
accorder d'importance à la
notation.
Conclusion séquentielle 7 :
Désintérêt du personnel pour le système de la
notation (Faiblesse).
Par ailleurs, de
l'analyse du
dispositif
juridique régissant
la notation, il ressort que
la dimension de
l'évaluation du
rendement des agents n'est pas en
réalité prise en
compte.
En effet, les
critères de notation
figurant sur les
bulletins de notes (Cf.
annexe n° 3) ne tiennent pas
compte de la notion de performance ni
de rendement. En conséquence,
les agents ne sont soumis à aucune
évaluation quant à
leur rendement. Ils sont
plutôt évalués par
rapport à leur manière de
servir.
Aussi, n'est-il
pas prévu le recours à
l'entretien
individuel
comme méthode
d'évaluation des
agents.
Conclusion séquentielle 8 : Absence
d'évaluation du rendement du personnel (Faiblesse).
Enfin, l'article 55 de la loi n°
86-013 dispose que : « Pour
chacun des éléments de notation
à prendre en
considération, il est
établi une note chiffrée
partielle selon un
barème de un à cinq et correspondant aux
qualifications
suivantes :
- un : mauvais
- deux : médiocre
- trois :
passable
- quatre : bon
- cinq : très
bon.
La note chiffrée
globale de l'APE
exprimée de quatre à vingt est
égale au total des
points ainsi
obtenus pour chacun des quatre
éléments de la
notation. Les notes
inférieures à 12/20 ou
égales à 20/20 doivent
être motivées et faire
l'objet d'un rapport
spécial.
Chaque agent doit avoir
auprès du responsable de
l'unité de production
un dossier personnel qui
doit le suivre tout
le long de sa
carrière ; ce dossier
doit contenir
nécessairement
ampliations de toutes les
décisions
susceptibles de permettre
d'apprécier l'agent
concerné pendant toute sa carrière
».
Une analyse
générale du
dispositif de
la notation
révèle qu'outre
l'augmentation de
salaire dont
bénéficient
les agents et qui est
liée à l'avancement
d'échelon ou de grade, il
n'est pas prévu de récompense pécuniaire directement
liée à la notation, de manière
à motiver les agents à
améliorer constamment leurs
performances et à créer une
émulation au sein de
l'ensemble du personnel.
Ailleurs, au Canada par
exemple, il est accordé au
personnel des
ministères, une
prime de performance lorsque
l'évaluation
révèle que les performances
réalisées sont bonnes.
Conclusion séquentielle 09 : Absence de
récompense pécuniaire liée à la notation
(Faiblesse).
Au total, les
faiblesses
identifiées dans
les conclusions
partielles tirées
posent le problème
général de
l'inefficacité du
système traditionnel
d'évaluation des
agents.
En effet,
celui-ci ne permet pas
à la direction du
Contrôle Financier
d'apprécier concrètement
la contribution des agents
à la
réalisation des
objectifs de la structure
puisqu'il
s'agit dans la
pratique, d''une
simple formalité
administrative pour
obtenir des avancements
d'échelons ou de
grades.
3. Etat des lieux sur la formation du personnel
La formation est l'un des
leviers de la
gestion des ressources
humaines. Elle
doit permettre d'accompagner
les agents face aux
évolutions, et
elle est également la
clef de la mutation du
service public,
afin que
celui-ci
continue à répondre aux attentes des
citoyens.
La ``formation
continue'' est
constituée par
l'ensemble des
dispositifs de
formation s'adressant au
public sorti du système
scolaire, par
opposition à la
formation
initiale
qui repose sur le système
éducatif public et
privé. Elle permet
aux personnes entrées dans la vie
active de continuer à se former tout
au long de leur
carrière
professionnelle afin de
s'adapter à
l'évolution des
techniques, aux changements
organisationnels et
ainsi, favoriser
leur adaptation au monde du
travail.
La réussite de cette
activité
managériale
nécessite la mise au
point d'un cadre formel de
sa gestion,
c'est-à-dire, un
plan de formation dont
l'élaboration passe
par les différentes phases
ci-après :
n
l'identification
et l'analyse des fondements du
plan de formation ;
n l'analyse des
besoins en formation et leur
transcription en objectifs
opérationnels ;
n
l'élaboration et
la validation du
plan de formation ;
n la conception et
la mise en oeuvre d'un
dispositif
d'évaluation des
formations.
En la
matière, les
articles 65 à 69 du SGAPE
reconnaissent aux
fonctionnaires, le
droit à la formation
continue durant leur
carrière
professionnelle.
Mais au Contrôle
Financier, il
n'existe pas de plan de
formation du personnel
élaboré en bonne et due forme.
Toutefois, il a été
élaboré par le BAAM un
tableau indiquant une
programmation des formations
diplômantes à
suivre par le personnel au
cours de la période 2008-2012
; ce qui est déjà un atout pour
le renforcement des capacités du
personnel et pour
l'évolution
professionnelle des
agents.
Par ailleurs, des
actions de formations
qualifiantes sont prévues au
Plan de Travail Annuel (PTA)
du Contrôle Financier
et se traduisent par des
séminaires et
ateliers de formation
organisés soit à
l'intérieur,
soit à
l'extérieur du pays au
profit du personnel. C'est
dire qu'il existe au
Contrôle
Financier, une
vision pour le renforcement
des capacités du personnel.
Conclusion séquentielle 10 : Absence d'un plan
de formation du personnel (Faiblesse).
Mais il
convient de faire remarquer en ce
qui concerne les formations
qualifiantes, que ce sont
généralement les agents ayant
une certaine ancienneté dans
le service qui sont souvent
sélectionnés pour
les séminaires et
ateliers de formation, tant
à l'intérieur
qu'à
l'extérieur. Cette
pratique ne favorise pas les
nouveaux agents qui sont parfois
frustrés.
Or, la prise en compte des
nouveaux agents permettrait de mieux
préparer la relève,
étant donné que la
majorité des anciens agents sont
appelés à faire
valoir leur
droit à la retraite
dans quelques années.
Conclusion séquentielle 11 : Formation
sélective du personnel (Faiblesse).
Soulignons enfin
qu'il n'existe aucune
évaluation des
actions de formations du personnel.
La conséquence est que certains agents
suivent les formations sans
faire preuve d'une
réelle
amélioration dans les
domaines de compétence concernés.
Or,
l'évaluation de
l'activité de
formation permet de démontrer dans
quelle mesure, la formation
a pu combler les besoins et
contribuer à
l'amélioration du
rendement du personnel.
Conclusion séquentielle 12 : Absence d'une
évaluation post formation (Faiblesse).
4. Etat des lieux sur la gestion du personnel
Sous la présente
rubrique, nous aborderons
les activités
courantes de la gestion du
personnel dans
l'Administration.
Ainsi, nos
observations de stage sont notamment
relatives au recrutement du
personnel, au suivi de
la carrière des agents
(nomination,
avancement,
promotion, etc.) et
à la gestion des congés
administratifs au
Contrôle
Financier.
a. Le recrutement du personnel
La décision de
recruter un agent intervient
normalement en réponse à un
besoin exprimé par une
direction,
afin de pourvoir un poste vacant
dans son organigramme ou dont la
création est rendue nécessaire
par son évolution
organisationnelle.
Parmi les besoins en
personnel, certains sont
imprévisibles,
tandis que d'autres
présentent un caractère
prévisible.
Par exemple, une
création de poste, un
congé, une mutation
interne, une
promotion, un départ à
la retraite sont des besoins
prévisibles. Par contre, la
maladie,
l'accident de travail, la
démission ou le
décès de l'agent, le
licenciement sans
préavis sont des besoins
imprévisibles.
Cette
distinction est
utile, car elle permet de
maîtriser
partiellement la
gestion du personnel. En effet,
les besoins
prévisibles à
plus ou moins long terme
font l'objet d'une
planification
tant au niveau du service
utilisateur qu'au niveau de
la DRH.
Ainsi, la
réussite de cette
activité de la
gestion du personnel
nécessite une bonne analyse des besoins,
laquelle dépend de la
mise en place
préalable d'une
Gestion
Prévisionnelle des
Emplois et Compétences (GPEC).
Celle-ci se traduit
par la tenue des outils tels
que le référenciel des emplois et
compétences, la description des postes et de leurs
profils, le planning prévisionnel des mouvements de
personnel, le plan de recrutement, qui en
facilitent la
gestion.
Au Contrôle
Financier, le processus de
recrutement du personnel n'est
mis en branle que lorsque
la DRH du Ministère
demande aux différentes
directions
d'exprimer leurs
besoins en personnel en tenant compte des
crédits budgétaires
alloués à cet effet. A son
tour, la
Division du
Personnel au niveau du BAAM répercute
l'information et demande aux
différents Chefs de Bureau à
faire parvenir leurs
besoins en personnel.
Ainsi, une liste
des besoins en agents suivant
les différents corps de
l'Administration
Centrale des Finances est
établie et envoyée à la
DRH par le BAAM.
La DRH procède ensuite à un
arbitrage avant de retenir
la liste
finale à envoyer au
Ministère du Travail
et de la Fonction
Publique.
Après les
résultats des différents
concours de recrutement, les nouveaux agents recrutés
sont mis à la
disposition de
la DRH/MEF qui à son tour,
les affectent au Contrôle
Financier.
Il arrive
parfois qu'au moment de
l'affectation des nouveaux agents
recrutés, le nombre
d'agents
initialement
demandé par corps soit revu à
la baisse ou à la
hausse par la DRH.
Notre stage au Contrôle
Financier nous a permis de
noter l'absence au niveau de
la Division
du Personnel, des outils
clés de la GPEC,
à savoir le
référenciel des
emplois et compétences,
la description des postes et de
leurs profils, le
planning
prévisionnel des
mouvements du personnel et le
plan de recrutement.
Il en résulte donc que
le recrutement du personnel ne
fait pas l'objet d'une
réelle analyse des
besoins.
Conclusion séquentielle 13 :
Détermination non pertinente des besoins en ressources humaines
(Faiblesse).
Dès l'affectation des
nouveaux recrus au Contrôle
Financier, ils sont
accueillis par le C/BAAM et
suivent un stage pratique
qui se déroule dans
les services centraux et
parfois, dans deux ou trois
des services extérieurs du
Contrôle
Financier. Ce stage permet
aux anciens membres du personnel de
faire la connaissance de
leurs nouveaux collègues
d'une part, et facilite
l'intégration des nouveaux recrus
d'autre part.
Conclusion séquentielle 14 : Accueil et
intégration facile des nouveaux agents (Force).
b. Le suivi de la carrière des agents
L'une des importantes
attributions du Chef
Personnel est de suivre la
carrière des agents,
mais force est de constater que les
dossiers de
nomination, de
titularisation,
d'avancement
d'échelon ou de grade des agents ne
font pas l'objet d'un
suivi auprès de la
DRH/MEF par le Chef du Personnel. La
conséquence de ce manque de suivi se
traduit par le grand retard
qu'accusent lesdits
dossiers au niveau de la
DRH/MEF avant leur
transmission au MTFP.
Pour éviter les
préjudices qui
pourraient découler pour eux
d'une telle
situation, les agents sont
obligés de suivre eux-mêmes
leurs dossiers auprès de
la DRH ou du MTFP, abandonnant
le cas échéant leurs postes de
travail au détriment des usagers du
Contrôle
Financier.
Conclusion séquentielle 15 : Manque de suivi
de la carrière des agents (Faiblesse).
c. La gestion des congés
administratifs
La jouissance des congés
administratifs par
le personnel du
Contrôle Financier est
conditionnée par la
signature par la DRH/MEF du
titre de congé de l'année dont
le congé est dû à
l'agent.
A cet effet, le projet du
titre de congé doit être
élaboré à temps par le
Chef du Personnel et transmis à
la DRH pour signature,
mais tel n'est pas
le cas dans la
pratique. Cette
situation engendre
l'accumulation des
congés administratifs
par les agents. Par
exemple, il existe des
agents dont le cumul des congés
atteint six à huit
mois, alors que
selon le SGAPE, le
cumul des congés ne doit pas
excéder trois (03)
mois.
Ainsi, nous avons
remarqué une absence de
planification
des départs en congé du personnel, avec pour
conséquence l'octroi
anarchique des
autorisations de jouissance
de congés, qui
occasionne des vacances
simultanées de
postes.
En effet, il arrive
qu'un DCF soit appelé
à assurer l'intérim de deux
(02) autres DCF autorisés à
jouir de leur congé au cours de
la même
période.
Conclusion séquentielle 16 : Absence de
planification des départs en congé du personnel
(Faiblesse).
d. Autres constats
Le Contrôle
Financier compte un effectif
de 144 agents dont 04 agents
contractuels de l'Etat (ACE) et
140 agents permanents de l'Etat.
La répartition du
personnel par catégorie
socio-professionnelle se
présente comme suit :
Tableau n° 1 : Répartition du
personnel par catégorie socio-professionnelle
Statut
|
A
|
B
|
C
|
D
|
E
|
Total
|
APE
|
59
|
40
|
37
|
03
|
01
|
140
|
ACE
|
01
|
02
|
01
|
00
|
00
|
04
|
Total
|
60
|
42
|
38
|
03
|
01
|
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L'analyse de ces données
révèle
l'insuffisance de
l'effectif affecté au
Contrôle Financier
pour l'accomplissement de ses
missions.
En effet, les
différentes
Délégations du
Contrôle Financier ne
sont pas suffisamment pourvues en personnel. Il
existe des
Délégations où
l'effectif est réduit
à la seule personne du
Délégué du
Contrôleur
Financier. Les
différents bureaux ne sont pas eux
aussi suffisamment pourvus en
personnel ; ce qui entraîne souvent
l'accumulation des
dossiers et les longs
délais de traitement
des dossiers.
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