Section 3 : Secteur d'activité de
l'entreprise
Selon L. Collins et G. Vallin, la diversification des
secteurs d'activités de l'entreprise correspond au second critère
pour la mise en place de la fonction d'audit interne.
Les risques d'erreurs les plus importants en matière
d'information existent dans les entreprises exerçant dans plusieurs
secteurs d'activités. Ces risques naissent surtout lorsque l'entreprise
veut uniformiser ses procédures. Les informations de gestion ainsi
obtenues ne sont plus le reflet fidèle de la situation de tel ou tel
domaine d'activité. Le rôle de l'auditeur interne est alors de
susciter la mise en place de procédures d'information spécifiques
à chaque secteur : son apport peut devenir particulièrement
important quand une entreprise n'a pas de service de contrôle de gestion
bien adapté à ses besoins. La synthèse de ces diverses
informations doit être faite néanmoins au niveau de la direction,
avec toute la prudence que requiert la comparaison d'informations provenant de
procédures différentes. A ce niveau, le service d'audit interne
peut contribuer énormément à la conception de
l'information synthétique à travers les tableaux de bords
adaptés.
Section 4 : Qualification du personnel
Il n'y aurait évidemment pas de problèmes
d'information si, malgré la taille de l'entreprise, son implantation
géographique, le personnel faisait preuve d'un niveau de qualification
excellent et uniforme et une capacité d'adaptation. Ceci n'est
malheureusement pas toujours le cas, surtout dans les entreprises employant de
nombreuses personnes. En particulier, les qualifications satisfaisantes
à un moment donné peuvent ne plus être adaptées aux
exigences imposées par l'évolution de l'environnement. L'auditeur
interne peut réduire les risques d'erreurs provenant d'une
sous-qualification du personnel, en suscitant des réunions de formation
sur les objectifs et les procédures à suivre et en expliquant aux
employés les erreurs d'adaptation qu'il a décelé.
La dimension humaine est très importante pour
réaliser efficacement l'audit interne dans l'entreprise. Ainsi, il
revient tant aux auditeurs internes qu'aux directions générales
de créer un état d'esprit permettant cet épanouissement et
favorisant les nécessaires adaptations aux mutations de l'environnement
et des techniques.
Section 5 : Délégation des
pouvoirs
La délégation des pouvoirs dans les centres
d'exécution n'est possible que dans la mesure où les objectifs
des procédures et systèmes administratifs soient suffisamment
précis et qu'il soit ménagé un certain nombre de moyens de
contrôle à posteriori (en particulier sur les résultats et
les performances). Ce contrôle permet notamment :
- de vérifier la compréhension des objectifs et
des normes par les centres d'exécution ;
- de vérifier les résultats ;
- de mener les actions correctrices afin d'améliorer le
système de gestion.
L'audit interne est alors indispensable pour s'assurer que
les règles du jeu sont respectées de part et d'autres.
Il est certain que la délégation des pouvoirs
génère de façon quasi-automatique l'exigence d'un regard
à posteriori.
Il faut remarquer qu'à ces critères rationnels
de mise en place d'un service d'audit interne s'ajoutent souvent dans la
pratique des éléments subjectifs. Eléments, tels la
nomination d'un individu au poste d'auditeur interne, alors qu'il n'en est pas
compétent, la considération de la fonction d'audit interne comme
un moyen de pression de la direction générale. Il ne faut surtout
pas donner une importance démesurée à ces critères
dans la prise de décision.
Ainsi la mise en place d'un service d'audit interne ne peut
réussir que si la direction est convaincue de son utilité. La
préoccupation d'audit est devenue une donnée constante de la
gestion. Le volume des affaires et la complexité de la gestion
conduisent à lui accorder une place toujours plus grande. Pourtant, la
direction d'une entreprise ne doit jamais s'attendre à ce que les
services d'audit interne remplacent le responsable opérationnel pour
effectuer les contrôles qui incombent à ce dernier.
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