Chapitre 2 : Risques de l'externalisation de
l'audit interne
A côté des avantages incontournables de
l'externalisation au niveau stratégique, financier, organisationnel et
opérationnel, l'externalisation cache des dangers non
négligeables. Ils existent dans toutes les phases. Ils peuvent provenir
d'une mauvaise décision, d'un mauvais choix des paramètres, d'une
gestion inappropriée des changements en interne, de problèmes
concernant la coordination avec le prestataire...
Les quatre risques majeurs sont ainsi
présentés :
- Risque stratégique
- Risque social
- Risque de dépendance et
d'irréversibilité
Section 1 : Le risque stratégique
Un risque stratégique existe quand une entreprise se
trompe sur son activité à externaliser. Autrement dit, elle
externalise une activité qui donne des avantages concurrentiels à
long terme. Cela peut lui coûter cher en terme de
réintégration. Ainsi, il est important pour une entreprise, avant
de recourir à l'externalisation, d'identifier les fonctions faisant
partie de son coeur de métier et celles de support.
La fonction d'audit interne est souvent classée dans
les activités de support. Cependant, l'entreprise doit se méfier
du mimétisme car le choix de l'activité à externaliser
dépend également de sa politique, de son organisation et de son
métier. Si elle décide d'externaliser sa fonction d'audit
interne, il nous parait aussi important de définir clairement les
paramètres à externaliser. Une externalisation de la
totalité de la fonction d'audit interne expose toujours plus au risque
de dépendance qu'une externalisation partielle.
Section 2 : Le risque social
· Au niveau du personnel
La mise en oeuvre du projet d'externalisation
nécessite un éventuel redéploiement des salariés.
Le changement, la nécessité d'une adaptation forcée, le
sentiment de rejet et d'instabilité de la carrière sont la source
des mécontentements chez les salariés transférés.
Cela peut avoir des impacts sur l'exécution de l'opération.
Pour les salariés qui restent, l'externalisation
traduit une dilution des responsabilités ou un changement
d'activité. Ceci est valable pour les entreprises dont une partie du
personnel vient d'une fonction existante en interne, et externalisée par
la suite. Pour les salariés qui partent, le code du travail
prévoit la possibilité de reprise du personnel sans rupture, ni
modification du contrat de travail par le prestataire. Cependant, son
application est souvent problématique dans le cadre de l'externalisation
de la fonction d'audit interne, du fait de la différence souvent
significative entre la convention collective de l'entreprise et celle du
prestataire souvent inscrit au tableau de l'ordre des experts comptables. Le
plus souvent, cette convention n'est guère favorable au salarié
dont le contrat de travail est repris.
A défaut d'une bonne gestion des aspects humains et
une bonne politique de communication concernant le projet d'externalisation, il
peut s'en suivre à la seule annonce de ce projet, des troubles sociaux.
Mais ce type d'opposition ouverte n'est pas le seul à se manifester.
L'opposition peut être latente. Dans ce cas, le personnel
transféré chez le prestataire ou les salariés
restés à l'intérieur de l'entreprise externalisatrice
contribuent de façon plus insidieuse à faire échouer
l'opération (baisse de productivité, démotivation,
négligence...).
· Au niveau du service
L'externalisation pourrait amener à une perte de
synergie à l'intérieur de l'entreprise.
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