6. 3. 2. Analyse de la sensibilité du
bien-être social au Cameroun par rapport au revenu moyen par
région
L'analyse de la sensibilité du bien-être social
au Cameroun se fera grâce au calcul des élasticités.
L'équation (20) permet ainsi de calculer les élasticités
suivant différentes valeur de f3, d'afficher leurs valeurs dans le
Tableau 10 et de les représenter dans la Figure 12.
Tableau 10 : Élasticité du bien-être
social par rapport au revenu moyen au Cameroun pour les différentes
régions : entre 1996 et 2001
|
W
h (f3 = 0,5)
ui
|
W
h (f3 = 0,75)
ui
|
W
h (f3 = 0,90)
ui
|
1996
|
2001
|
1996
|
2001
|
1996
|
2001
|
Yaoundé
|
0,021
|
0,010
|
0,044
|
0,044
|
0,057
|
0,065
|
Douala
|
0,003
|
0,016
|
0,043
|
0,053
|
0,067
|
0,075
|
Autres villes
|
0,039
|
0,060
|
0,079
|
0,109
|
0,104
|
0,139
|
Rural forêt
|
0,138
|
0,095
|
0,168
|
0,122
|
0,186
|
0,138
|
Rural plateau
|
0,183
|
0,159
|
0,238
|
0,211
|
0,271
|
0,242
|
Rural savane
|
0,117
|
0,161
|
0,178
|
0,212
|
0,215
|
0,242
|
Source : Calculs de l'auteur à partir des
données du Tableau 7 et du logiciel Excel
Figure 12: Élasticité du bien-être
social par rapport au revenu moyen au Cameroun pour les différentes
régions : entre 1996 et 2001
0,3 0,25 0,2 0, 1 5 0, 1 0,05 0
Yaoundé douala
autres villes rurale forêt rurale plateau rurale savane
1 996 2001 1 996 2001 1 996 2001
(13 = 0,5) (13 = 0,75) (13 = 0,90)
Source : construit par l'auteur à partir
du tableau 10.
Le Tableau 10 et la Figure 12, présentent les
élasticités de bien-être social par rapport aux revenus
moyens des différentes régions, pour différentes valeurs
de f3 et pour les deux périodes. Cette élasticité mesure
les changements espérés dans le bien-être total pour une
augmentation d'un point de pourcentage dans le revenu moyen par région
(qui est distribué proportionnellement entre tous les membres,
l'inégalité restant inchangée).
A partir du Tableau 10 et de la Figure 12, on relève
que au-delà du temps et de la valeur de f3, les régions Rurale
hauts plateaux et Rurale savane présentent les élasticités
les plus élevées. Les régions de Douala et Yaoundé
quant à elles présentent les plus faibles
élasticités, montrant ainsi que toute augmentation de revenu dans
les régions Rurale hauts plateaux ou Rurale savane
bénéficie plus à la société qu'une
augmentation de revenu à Yaoundé ou Douala.
La grande sensibilité du bien-être liée
à une augmentation de revenu dans les régions Rurale hauts
plateaux et Rurale savane est due à la forte contribution de ces
régions au bien- être du pays tout entier. De même, parce
que les régions de Douala et Yaoundé contribuent peu au
bien-être total, elles ne peuvent influencer véritablement le
bien-être dans la société camerounaise. La
sensibilité du bien-être total vis-à-vis de toute
augmentation de revenu en régions rurales peut également
s'expliquer par le niveau de revenu qui est bas dans ces régions. En
effet, le fait pour ces régions d'avoir de faibles revenus
démontre dans une certaine mesure que toute augmentation de leur revenu
influence plus la vie des populations rurales qu'une augmentation
proportionnelle en régions urbaines.
Notons que de 1996 à 2001, au-delà des valeurs
de 13 l'élasticité de bien-être dans la région
Rurale hauts plateaux diminue, alors qu'elle croît plutôt dans la
région Rurale savane. L'évolution de l'élasticité
dans ces deux dernières régions est respectivement due à
la hausse de l'inégalité pour la première et à sa
réduction pour la seconde. Par ailleurs, en dehors du cas de
Yaoundé, l'élasticité croît de 1996 à 2001
au-delà des valeurs de 13 à Douala et dans les autres
régions. En fait, à Yaoundé pour 13= 0,5
l'élasticité décroît passant de 0,021 à 0,010
entre 1996 et 2001, avant de devenir constante à 0,044 pour 13=0,75 et
finalement croître pour 13 = 0,9, en passant de 0,057 à 0,065.
Cette évolution de l'élasticité à Yaoundé
est surtout le résultat d'un accroissement de l'inégalité
en son sein, alors que sa diminution à Douala a permis à cette
région d'améliorer son élasticité quoique toujours
faible.
6. 4. Conclusion
L'objectif poursuivi dans ce travail est celui de
décomposer la tendance du bien-être social au Cameroun, en
examinant l'arbitrage entre efficacité et équité. A
travers une analyse les disparités régionales et une estimation
du bien-être social au Cameroun, ce chapitre a contribué à
atteindre cet objectif. Nous avons donc déterminé des variables
telles que la part de revenu, l'équité relative, l'indice de
bien-être et l'élasticité de bien-être social par
rapport au revenu, qui nous ont permis de décomposer la tendance du
bien-être social. De même que nous avons pu examiner l'arbitrage
entre efficacité et équité, grâce au
paramètre d'arbitrage 13.
Il se dégage donc de ce chapitre, que les
régions rurales contribuent plus au bien-être et à
l'équité dans la société camerounaise que les
régions urbaines. Par ailleurs ces régions rurales connaissent
les niveaux de bien-être et les élasticités de
bien-être par rapport au revenu les plus élevés. Ce qui
justifie le choix des régions Rurale Hauts Plateaux et Rurale Savane
comme régions cibles pour la maximisation du bien-être social au
Cameroun. Néanmoins, même si le bien-être social est plus
sensible à toute augmentation de revenu dans ces régions rurales,
le niveau de vie y est resté inférieur à celui des
régions urbaines, qui conservent des revenus par tête
supérieurs.
CHAPITRE 7 CONCLUSION GENERALE
L'économie camerounaise connaît depuis quelques
années une assez bonne santé. Ce regain de forme relatif a
d'ailleurs été renforcé par l'atteinte du point
d'achèvement de l'initiative en faveur des pays pauvres. Ainsi, de plus
en plus il est question pour les politiques camerounais de reprendre en main la
gestion des affaires du pays, après une période d'ajustements
structurels très contraignante. Pour des besoins d'efficience et
d'efficacité, il est important de bien définir pour les
politiques à engager, la cible la plus susceptible de diffuser le
bien-être dans la société.
L'objectif de notre étude était celui de
décomposer la tendance du bien-être social au Cameroun, en
examinant l'arbitrage entre efficacité et équité. Pour le
faire, nous sommes partis de l'hypothèse que l'évolution du
bien-être social est plus sensible à l'efficacité
qu'à l'équité. Partant delà, nous avons posé
un certain nombre d'hypothèses à savoir que: (1) les
régions urbaines sont plus susceptibles d'augmenter
l'inégalité dans la société; (2) une forte part de
revenu ne garantit pas nécessairement une grande part de bien-être
social ; (3) les régions à forte croissance économique
influencent plus le bien être de la société.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons
utilisé une fonction de bien-être social
généralisée qui peut sous certaines
conditions18, être non parétienne. Cette méthode
nous a permis de déterminer les groupes cibles. Par ailleurs la
décomposition de cette fonction nous a permis d'expliquer les raisons
des disparités de bien-être entre les régions.
L'application de cette méthode s'est faite sur les données ECAM I
et II harmonisées, données collectées en 1996 et 2001
respectivement par la DNS et par l'INS. Nous présenterons donc ici
succinctement les résultats de notre analyse (7.1), quelques
recommandations de politiques économiques suivront (7.2), avant de
conclure avec nos perspectives de recherche future (7.3).
18 Notamment pour (3 < 1
7. 1. Résumé des Résultats de
l'Analyse
Nous avons retenu dans notre analyse 6 régions, que les
résultats obtenus permettent de classer en deux grandes
catégories: les régions rurales (Rurale Forêt, Rurale Hauts
Plateaux, Rurale Savane) et les régions urbaines (Yaoundé,
Douala, Autres villes).
On observe conformément à notre première
hypothèse, que les régions urbaines sont plus susceptibles
d'augmenter l'inégalité dans la société
camerounaise. Alors que les régions rurales avec à la tête
la région Rurale forêt contribuent plus à rétablir
l'équité dans le pays, à travers des équités
relatives réductrices d'inégalités. La région
Rurale savane a connu une équité relative inférieure
à 1 en 1996 mais s'est rapidement rattrapée en 2001, alors que
les autres régions rurales ont connu une baisse de leurs
équités relatives qui sont cependant restées
supérieures à 1.
Avec les parts de revenus les plus importantes (73,06% en 1996
et 67,35% en 2001), les régions rurales contribuent plus au
bien-être de la société, que les régions urbaines.
Ce qui est tout à fait contraire à notre seconde hypothèse
selon laquelle : une forte part de revenu ne garantit pas nécessairement
une grande part de bien-être social. Ainsi, alors que les plus grandes
contributions viennent des régions Rurale hauts plateaux et Rurale
savane; les plus faibles viennent de Douala et Yaoundé. Notons aussi que
de 1996 à 2001 à l'exception des régions Rurale hauts
plateaux et Rurale forêt, toutes les autres ont vu leurs contributions au
bien-être social augmenter.
Par ailleurs on relève que, au-delà du temps et
de la valeur de f3, les régions Rurale Hauts Plateaux et Rurale Savane
présentent les élasticités les plus élevées.
Ce qui tend à infirmer notre troisième hypothèse suivant
laquelle : les régions à fortes croissances économiques
influencent plus le bien-être de la société. Les
régions de Douala et Yaoundé quant à elles
présentent les plus faibles élasticités. Ce qui montre que
toute augmentation de revenu en région Rurale Hauts Plateaux ou Rurale
Savane bénéficie plus à la société qu'une
augmentation de revenu à Yaoundé, Douala ou ailleurs.
En dehors du cas de Yaoundé, l'élasticité
croît à Douala et dans les autres régions du Cameroun, de
1996 à 2001 au-delà des valeurs de f3. Cette évolution de
l'élasticité à
Yaoundé est surtout le fait d'un accroissement de
l'inégalité en son sein, alors que sa diminution à Douala
a permis à cette région d'améliorer son
élasticité quoique toujours faible
De 1996 à 2001 le bien-être au Cameroun s'est
globalement amélioré, au même titre que le revenu total.
Tandis que le niveau global d'inégalité a augmenté. On
peut dont dire que globalement notre hypothèse principale d'après
laquelle : l'évolution du bien-être est plus sensible à
l'efficacité qu'à l'équité, est satisfaite.
Toutefois, cette hypothèse ne se vérifie pas au niveau
régional, car en étant plus équitables et en ayant des
revenus relativement faibles, les régions rurales ont enregistré
le maximum de bien-être, avec en tête la région Rurale
Forêt en 1996 (pour f3 =0,75 et f3 =1) et 2001 (pour f3 =0,5). La
région Rurale Savane ayant le maximum dans les autres cas. Les niveaux
de bien-être les plus bas se retrouvent à Douala en 1996 et
Yaoundé en 2001 pour toutes les valeurs de f3. D'autre part quelles que
soient les valeurs du paramètre f3, le bien-être s'est
amélioré dans les régions du Cameroun de 1996 à
2001, sauf dans les régions Yaoundé et Rurale Forêt ou il a
plutôt régressé.
.
l'observation que nous venons de faire sur la tendance du
bien-être social au Cameroun, sur la sensibilité de celle-ci
vis-à-vis des revenus et des inégalités, nous donne de
retenir comme régions cibles les régions Rurale Hauts Plateaux et
Rurale Savane. Par ailleurs on se rend également compte de ce que les
disparités régionales sont le fait des parts de revenus et des
équités relatives entre les régions. Il nous est donc
maintenant possible, de poser un diagnostique économique dans l'optique
d'améliorer le bien-être social au cameroun.
7. 2. Recommandations de Politiques
économiques
Après avoir déterminé le trend du
bien-être social au Cameroun, nous avons trouvé un certain nombre
d'éléments explicatifs de la disparité de bien-être
social entre les régions du Cameroun. Deux éléments
fondamentaux sont donc la cause de ces disparités à savoir les
parts de revenu et l'équité relative.
Il se dégage de cette étude, que sur les deux
périodes 1996 et 2001, les régions Rurale Hauts Plateaux et
Rurale Savane contribuent plus au bien-être de la société
camerounaise. Par
ailleurs, le bien-être social au Cameroun est
resté plus sensible à toute augmentation de revenu dans ces deux
régions. Par conséquent, une recommandation de politique
économique serait de prendre ces deux régions comme groupe cible
dans une optique de maximisation du bien-être social au Cameroun. Il
s'agirait donc, pour toute politique économique qui vise
l'amélioration du bien-être social de penser prioritairement
à ces régions.
Relevons cependant que par groupe cible, il faut entendre,
considérant les contraintes budgétaires, un groupe qui est
susceptible par son développement, d'induire le développement
dans les autres régions et maximiser le bien-être dans la
société. Les régions Rurale Hauts plateaux et Rurale
Savane sont donc les plus susceptibles de diffuser le bien- être dans la
société camerounaise. Pour cela il faut y investir de
manière productive et compétitive. Cela se justifie
également sur un plan pratique.
En effet, la région Rurale Hauts plateaux est
constituée de localités rurales des provinces de l'Ouest, du Nord
Ouest, du Sud-Ouest et du Littoral. Cette région est marquée par
une abondance de ressources naturelles (terres arables), une position
géographique attractive et d'une ressource humaine valeureuse.
L'activité principale ici c'est l'agriculture. Cette agriculture est
constituée de cultures vivrières porteuses (banane plantain,
pomme de terre, manioc, fruits, légumes frais et autres tubercules
ect...), de cultures traditionnelles d'exportation (café, cacao ou
encore palmier à huile) et de nouvelles filières agricoles
porteuses de croissance (poivre, horticulture, pastèque et agriculture
biologique). De bonnes perspectives de développement de ces
activités existent dans cette région. La proximité
à la mer de cette région, y permet également
l'éclosion de la pêche des crustacés et autres
espèces à haute valeur marchande. Cette région
bénéficie également d'une forêt dense et riche.
C'est aussi le lieu d'un certain nombre de gisements pétroliers du
pays.
Malgré ces atouts énormes dans l'agriculture et
la pêche voir même la forêt, les rendements sont
restés faibles. Faibles pour l'agriculture du fait de la non utilisation
des intrants améliorés et performants, des mauvaises pratiques
culturales et du vieillissement des vergers et des planteurs. D'autres limites
non directement imputables au secteur sont la déficience des
infrastructures rurales de transport, le manque de structure de financement
approprié et les coûts de commercialisation des produits
élevés. Par ailleurs les contraintes qui freines
l'éclosion du secteur de la pêche sont : la faible
professionnalisation de la filière artisanale, le coût
élevé d'acquisition de matériel d'exploitation et les
difficultés de transport
et de conservation des produits, et la pauvreté des eaux
maritimes. La forêt quant à elle subit entre autre une
exploitation frauduleuse et sauvage.
Face aux contraintes et limites, et afin d'impulser la
croissance dans la région Rurale Hauts plateaux, des axes d'intervention
prioritaire dans le secteur agricole sont : une meilleure exploitation des
débouchés que constituent le marché urbain
intérieur et de la sous région, l'élaboration le lancement
et l'organisation des programme spécifiques d'appui au
développement des filières prioritaires comme l'ananas, la banane
plantain, la pomme de terre, la gomme arabique et l'oignon. Un accent
particulier sera mis sur la facilitation de la commercialisation et de
l'exportation des produits frais grâce au désenclavement des zones
de production à travers, la mise en place d'infrastructures
routière et ferroviaire. L'appui à l'aménagement des
marchés de gros, aussi bien au niveau des grandes zones de collecte
qu'au niveau des grands centres de commercialisation et des marchés
frontaliers, et l'amélioration des structures de conditionnement
Il s'agit également de développer la pêche
industrielle et artisanale qui sont des atouts compétitifs pour le
Cameroun. Aussi l'amélioration de la productivité de la
pêche artisanale passe par le regroupement des pêcheurs artisanaux,
la formation, l'encadrement permanent des jeunes et la facilitation de leur
accès à un matériel adéquat, l'exploitation
efficiente des eaux nationales. La bonne gestion des forêts
communautaires revêt une grande importance comme source de revenu pour
les populations rurales. Il s'agit donc de lutter contre l'exploitation
frauduleuse des ressources forestières ; préserver et stabiliser
les écosystèmes forestiers, y compris l'aménagement des
aires protégées ; mettre en oeuvre et réglementer des
produits forestiers non ligneux (PFNL). Enfin il faudrait améliorer la
gestion du secteur pétrolier, l'un des principaux supports de croissance
dans ce pays. Par ailleurs la proximité de la ville de Douala,
principale porte d'entrée et de sortie du pays, à ces
régions de production constitue un atout important pour les
opportunités d'exportations.
Pour ce qui est de la région Rurale savane, elle est
constituée des localités rurales des provinces septentrionales :
Extrême-Nord, Nord et Adamaoua. C'est une région
caractérisée par la coexistence d'une agriculture pluviale
améliorée centrée sur la culture cotonnière, d'une
agriculture traditionnelle associant céréales (sorgho, mils,
maïs), arachides, oignon, riz et
autres plantes, et d'une agriculture intensive à vocation
également commerciale développée sur de petits
périmètres irrigués. C'est également une
région propice aux activités pastorales.
La région Rurale Savane souffre cependant de nombreuses
contraintes. Globalement il s'agit, de la faible irrigation de la région
qui gène l'agriculture (avancée du désert); l'enclavement
des zones de production et la faible connaissance des techniques de production
; la prévalence de parasitisme (mouche tsé-tsé) ; l'emploi
quasi généralisé des feux de brousse
incontrôlés et des problèmes fonciers ; la
méconnaissance du secteur de l'élevage, la faible
productivité des animaux laitier locaux.
Pour véritablement valoriser les atouts de cette
région un certain nombre d'actions peuvent être menées.
Notamment l'amélioration des infrastructures de transport ;
l'amélioration de l'hydraulique a travers la mise en place des mares,
puits et autres forages ; la formation aux techniques agricoles ; la formation
et la structuration des éleveurs et des agroéleveurs ; le
développement d'activités d'embouche ou de production
laitière.
Il est important de relever que toutes les entreprises
ci-dessus énoncées, ne sont pas à mettre à l'actif
du seul gouvernement. Il est donc question ici d'une synergie d'actions. Ainsi
l'Etat pourrait s'occuper des infrastructures de transport, de la formation des
producteurs, l'établissement et le suivi d'une réglementation
stricte par secteur. Les producteurs de leurs côtés pourraient
s'organiser en coopératives ou autres PME et PMI, pour pouvoir
améliorer leur productivité et réaliser la transformation
de leurs produits pour accroître la valeur ajoutée. Cette
organisation leur permettrait de bénéficier du soutien
(formations, financements, etc...), des ONG locales et internationales, des
établissements financiers voir même de l'Etat.
À la suite de l'étude de Fambon et al
(2001), qui affirme que la pauvreté est rurale, nous arrivons donc
à la conclusion que les potentialités d'augmentation du
bien-être social sont plus grandes en régions rurales (plus
précisément Les régions Rural Hauts plateaux et Rurale
Savane) qu'en régions urbaines. Corroborant ainsi l'idée des
régions cibles de politiques économiques qui sont rurales. Mais
notre conclusion vient de ce que l'inégalité lorsqu'elle est trop
prononcée comme en régions urbaines, atténue fortement
l'effet de la richesse. Une autre recommandation serait donc d'améliorer
la qualité de la redistribution en
régions urbaines, de manière à ce que
celles-ci soient plus réceptives aux effets du bien-être induit
par les régions cibles. Le combat contre la corruption et pour
l'amélioration de la gouvernance en général apparaît
à ce titre indispensable, et les régions de Douala et
Yaoundé devraient être les principales cibles de ces
politiques.
Si les priorités sont accordées aux quatre
régions si dessus citées, il ne s'agit pas d'isoler les autres
régions. Car selon qu'il s'agit d'une région rurale ou d'une
région urbaine, la nécessité d'un accroissement de
l'investissement pour les régions rurales reste autant
d'actualité, que celle d'une amélioration de la redistribution
des revenus en régions urbaines. .
7. 3. Perspectives de recherche future
A l'issue de notre analyse, les débats et critiques
autour du bien-être montrent que pour rendre compte du bien-être
économique d'une société complexe, il faut
inévitablement porter des jugements statistiques et éthiques. Le
bien-être recouvre bien des aspects, dont l'appréciation
diffère selon les observateurs. Il peut être
particulièrement difficile de discerner, à partir d'un simple
indice l'importance relative des jugements de valeur et des choix techniques
dans la construction de l'indicateur. Dans l'optique de mieux capter le bien-
être social au Cameroun, nous pourrons dans le cadre de nos recherches
futures sur l'état du niveau de vie et de la qualité de vie au
Cameroun, construire un indicateur multidimensionnel du bien-être
économique.
.
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