6. 2. 2. Contribution au bien-être et à
l'inégalité au Cameroun
La contribution au bien-être et à
l'inégalité sera évaluée à l'aide des
données du tableau 7.
Tableau 8: Parts de revenu, Équité relative
et Parts relatives de bien être par région de 1996 à
2001
|
Parts de revenu par région
(%). uini/un
|
Equité relative (1-Ci)/ (1-G)
|
Part relative de bien-être
(%).ÙiWi/W
|
1996
|
2001
|
1996
|
2001
|
1996
|
2001
|
Yaoundé
|
9,11
|
13,84
|
0,729
|
0,569
|
6,64
|
7,88
|
Douala
|
16,00
|
14,54
|
0,519
|
0,613
|
8,30
|
8,91
|
Autres villes
|
16,18
|
19,85
|
0,741
|
0,801
|
11,98
|
15,90
|
Rurale forêt
|
12,05
|
10,79
|
1,643
|
1,377
|
19,80
|
14,85
|
Rurale plateau
|
22,10
|
20,81
|
1,327
|
1,264
|
29,32
|
26,30
|
Rurale savane
|
24,56
|
20,17
|
0,975
|
1,299
|
23,94
|
26,20
|
Total
|
100,00
|
100,00
|
1,000
|
1,000
|
100
|
100
|
Source : Calculs de l'auteur à partir des
données du Tableau 7 et du logiciel Excel.
Figure 10 : Parts de revenu,
Équité relative et Parts relatives de bien être par
région de 1996 à 2001
1996 2001
1996 2001
1996 2001
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Yaoundé douala
autres villes rurale forêt rurale plateau rurale savane
total
Parts de revenu par région (%). uini/un
|
(1-Ci)/ (1-G) Equité relative
|
Part relative de bien être (%).DiWi/W
|
|
Source : construit par l'auteur à partir
du tableau 7.
Le Tableau 8 et la Figure 10, présentent les parts
relatives de bien-être dans les différentes régions, de
même que leurs parts de revenu et leurs équités
relatives.
Pour la période de 1996, les contributions maximales au
bien-être de la société sont l'oeuvre des régions
rurales (73,06% de contribution globale) au premier rang des quelles se trouve
la région Rurale hauts plateaux avec 29,32%. Cette forte contribution
est rendue possible grâce à des parts de revenu
élevées dans ces régions (58,71% globalement) et des
équités relatives avec effets réducteurs sur les
inégalités. On observe cependant une équité
relative qui accroît l'inégalité dans la région
Rurale savane.
Les régions urbaines quant à elles enregistrent
de faibles contributions au bien-être de la société par
rapport aux régions rurales. Ceci est dû à leurs faibles
parts de revenu avec notamment la région de Yaoundé qui
enregistre la plus faible contribution avec 9,11 %. Cette faible contribution
des régions urbaines est surtout due à leur niveau
élevé d'inégalité. En effet, elles
présentent des équités relatives qui sont de nature
à augmenter l'inégalité dans la société.
L'évolution des contributions au bien-être en
régions rurales est décroissante en 2001. Même si la
contribution maximale reste celle de la région Rurale hauts plateaux,
elle a globalement diminuée en régions rurales soit 67,35 % en
2001 au lieu de 73,06 % en 1996. Cette diminution est le fait de la
réduction des parts de revenus dans ces régions, malgré
les équités relatives toujours réductrices
d'inégalités.
Notons cependant qu'à la faveur de
l'amélioration de son niveau d'inégalité, et d'une
équité relative dorénavant réductrice
d'inégalité, la région Rurale savane a vu sa contribution
s'accroître passant de 23,94 en 1996 à 26,20% en 2001. Cet
accroissement de la contribution au bien-être s'observe également
dans les régions urbaines. Ainsi, l'augmentation des parts de revenus et
la légère amélioration des inégalités dans
les régions de Douala et des autres villes entre 1996 et 2001 ont permis
d'améliorer cette contribution, et ce, malgré la hausse de
l'inégalité à Yaoundé.
On peut aussi noter que dans les régions urbaines,
même si les parts de revenu sont faibles, elles demeurent
supérieures aux parts de population, et ceci selon les régions et
au fil des périodes. Or, en régions rurales, la part de
population est généralement plus élevée que la
part de revenu, à l'exception de la région
Rurale savane qui, en 1996, a enregistré une part de revenu
supérieure à la part de la population, soit 24,56 % contre 24,22
%. De 1996 à 2001, le revenu par tête en régions urbaines
reste dont supérieur au revenu par tête en régions rurales.
Ce qui tend à confirmer les conclusions de certains auteurs (Fambon et
al, 2001), comme quoi la pauvreté au Cameroun serait rurale.
6.3. Estimation du bien-être social au
Cameroun
L'estimation du bien-être social dont il est question
ici, permettra non seulement de déterminer la tendance du
bien-être social au Cameroun, mais également d'apprécier la
sensibilité de ce bien-être par rapport au revenu.
6. 3. 1. Tendance du bien-être social entre les
régions du Cameroun
Le Tableau 9 et la Figure 11 ci-dessous, nous donnent les
résultats de l'estimation du bien-être social au Cameroun. Ces
résultats sont issus de l'application de l'équation (17) aux
données du Tableau 7, ce qui permet de ressortir la tendance du
bien-être total et régional suivant les valeurs de f3, sachant que
f3 permet d'arbitrer entre efficacité et équité. Un f3
faible accorde plus de poids à l'équité et un f3
élevé plus de poids à l'efficacité.
Tableau 9 : Tendance du bien-être social au
Cameroun entre les différentes régions de 1996 à
2001
|
Wi (f3=0,5)
|
Wi (f3=0,75)
|
Wi (f3=1,0)
|
1996
|
2001
|
1996
|
2001
|
1996
|
2001
|
Yaoundé
|
241,89
|
230,36
|
5717,22
|
6022,64
|
135129,55
|
157460,73
|
Douala
|
194,53
|
241,09
|
4888,94
|
6213,31
|
122867,17
|
160126,09
|
Autres villes
|
243,46
|
283,24
|
5726,94
|
6923,65
|
134714,03
|
169247,01
|
Rural forêt
|
392,11
|
381,86
|
7859,44
|
8265,59
|
157533,29
|
178914,58
|
Rural plateau
|
345,86
|
361,41
|
7245,87
|
7944,12
|
151802,54
|
174619,81
|
Rural savane
|
287,54
|
378,63
|
6407,67
|
8401,66
|
142793,06
|
186428,14
|
Total
|
292,96
|
321,21
|
6505,99
|
7482,19
|
144484,82
|
174286,82
|
Source : Calculs de l'auteur à partir des
données du tableau 7 et du logiciel Excel.
Figure 11 : Tendance du bien-être social au
Cameroun entre les différentes régions de 1996 à
2001
Yaoundé douala
autres villes rurale forêt rurale plateau rurale savane
total
200000 180000 160000 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0
1996 2001
2001
1996
2001
1996
Wi (3=0,5)
Wi (8=0,75)
Wi (j3=1,0)
Source : construit par l'auteur à partir
du tableau 9.
Dans le Tableau 9 et la Figure 11, le bien-être total et
par région est présenté pour différentes valeurs de
p. On observe ici que quelle que soit la valeur de p, le bien-être total
a augmenté entre 1996 et 2001. Le taux d'augmentation varie cependant
d'une valeur de p à une autre, soit 20,6 % pour p =1 ; 15 % pour p =
0,75 % et 9,5 % pour p = 0,5 (ainsi pour de petites valeurs de p l'augmentation
est moins prononcée).
Cette augmentation du bien-être au Cameroun, peut se
justifier par l'augmentation du revenu global en 2001, malgré la modeste
hausse de l'inégalité entre 1996 et 2001. Par ailleurs plus p est
grand plus le revenu moyen annuel joue sur le bien-être; la forte
croissance du bien-être entre les deux périodes pour p=1 ou encore
pour des p élevés s'explique donc.
Globalement le bien-être est plus élevé
dans les régions rurales que dans les régions urbaines
au-delà de la valeur de p et du temps. Les régions rurales
doivent beaucoup plus leurs niveaux de bien-être aux faibles niveaux
d'inégalités qui les caractérisent. C'est ainsi que les
régions Rurale forêt et Rurale savane entretiennent les niveaux
les plus élevés de bien- être au-delà des valeurs de
p. En effet, la région Rurale forêt est le leader en 1996 tandis
que la région Rurale savane l'est en 2001; sauf pour p= 0,5 où la
région Rurale forêt reste leader de 1996 à 2001. La
région Rurale savane doit son leadership de 2001 pour p=1 et pour p=
0,75, à un revenu assez consistant et à une amélioration
en 2001 de son niveau d'inégalité.
Douala et Yaoundé ferment la marche en terme de niveau
de bien-être, du fait de la forte inégalité qui
règne dans ces régions, malgré des revenus
élevés. À l'exception du cas ou f3 = 0,50, et qui a vu
Yaoundé avoir le plus bas niveau de vie, Douala a toujours
été dernier (en 1996) ou avant dernier (en 2001) à la
faveur d'une baisse relative de son niveau d'inégalité en cette
période.
On enregistre aussi de 1996 à 2001 un accroissement
général des niveaux de bien-être par région
au-delà des valeurs de f3, mis à part le cas des régions
de Yaoundé et Rurale forêt. Dans ces deux dernières
régions en effet pour f3=0,5, les niveaux de bien-être
décroissent. Pour la région de Yaoundé, cela peut
s'expliquer par l'accroissement de son niveau d'inégalité entre
1996 et 2001. Or, plus f3 est faible, plus l'inégalité influence
le bien-être, réduisant l'effet du revenu. Pour ce qui justifie la
décroissance du bien-être en région Rurale forêt, il
s'agit également de l'accroissement de l'inégalité,
malgré la hausse du revenu dans cette région. Il faut surtout
noter pour la région Rurale forêt que, malgré le niveau
d'inégalité resté faible en 2001, celui-ci a subi un
accroissement exponentiel de 670% en passant de 0,024 à 0,185 (voir
Tableau 7).
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