L'efficacité de la politique des réformes monétaires sur l'inflation et la croissance économique en RDC (de 1982 à 2007)( Télécharger le fichier original )par Claude RUBONEZA BAHATI MIDAGU Université de Goma - Licence en économie 2008 |
SECTION II : REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUESur le plan empirique, signalons à cet effet que les taux d'intérêt appliqués par les banques centrales constituent les principaux instruments de la politique monétaire pour réguler le niveau des prix et d'activité économique. (LEXIQUE ECONOMIQUE., 8e Edition.) L'impact de ces derniers fait l'objet de nombreuses études appliquées tant sur les pays développés que sur les pays en voie de développement. Et elles ont été motivées à la fois par les nécessités des reformes monétaires ainsi que les différents changements économiques et financiers intervenus au fil des années. (Thomas RUSUHUZWA K., 2005). Sur le plan empirique en outre, il semble utile et pertinent de distinguer les influences du taux d'intérêt à court terme aux influences du taux d'intérêt à long terme qui ont d'effets sur la croissance économique. (Revue Economique de l'OCDE22(*), n° 25 1995). La politique monétaire axée sur les taux d'intérêt directeurs exerce une influence significative sur le secteur réel, il convient simplement de s'assurer de la bonne transmission de cette variation de taux d'intérêt. (K. NUBUKPO23(*) 2003) Les effets de la politique économique agissent davantage qu'on ne supposerait autrement, à travers les effets directs des variations du stock de monnaie sur la dépense, et plutôt moins à travers les effets indicateurs sur le taux d'intérêt, par conséquent sur l'investissement, par là sur le revenu et sur le niveau général de prix. (Cours MARIO Dehove.., Mars 2001) Le taux d'intérêt à long terme est un déterminant des décisions d'épargne et d'investissement à long terme, et son influence sur les dépenses des entreprises, l'investissement des ménages et la consommation des biens durables jouent un rôle fondamental dans le cycle de l'activité économique et dans l'assurance des politiques économiques d'un pays. (Adrian ORR et Al., 1995) II.1. Taux d'intérêt après la politique de reforme monétaire - inflationLes travaux empiriques ont souvent recherché le lien entre les taux appliqués par les banques centrales et l'inflation d'un pays après une restructuration profonde de la monnaie. On en est arrivé à distinguer certains enseignements d'analyses de travaux : En ce qui concerne l'inflation dans un modèle de correction d'erreur étudié par K. NUBUPKO l'impact d'une variation du taux du marché monétaire est significatif à court terme et présente le signe attendu dans l'Union Monétaire d'Ouest d'Afrique prise globalement. Une augmentation du taux du marché monétaire provoque une baisse significative de l'inflation dans l'ensemble des pays de l'Union. En revanche, le taux de prise en pension exerce un impact significatif contraire au sens attendu, aussi bien à court terme qu'à long terme, dans l'ensemble des pays U.E.M.A.O à l'exception du Bénin et du Niger. En effet, dans ces deux pays, une augmentation du taux de prise en pension engendre à long terme, une diminution significative de l'inflation. Cependant, la réponse d'inflation à une variation des taux d'intérêt directeurs dans l'U.E.M.O.A (-0,02), se révèle beaucoup plus faible que celle obtenue par KAHN et KNIGHT (1991, p. 55) qui s'élève à 0,33. (NUBUKPO K., 2003) De manière générale, il ressort des estimations effectuées que l'inflation importée constitue un déterminant important de l'inflation au sein de l'U.E.M.O.A (élasticité de 0,13). Ce résultat corrobore les conclusions de L. DOE et M. DIALLO (1997) qui indiquent à propos de l'U.E.M.O.A, que « l'évolution de l'inflation dans les Etats reflète étroitement celle de l'inflation en France ». En revanche, il est paradoxal que l'inflation importée soit significative à court terme, seulement dans les cas du Burkina et de l'Union prise dans son ensemble. De même, dans trois pays, Burkina, Mali, Sénégal, l'inflation importée ne ressort pas significative à long terme et ceci n'a pas trouvé pour l'heure, une explication plausible (K. NUBUKPO 2003). ces analyses nous viennent de Cote d'Ivoire de O. SAMBA MAMADOU (1998) dans le cadre du modèle « Promes-Cote d'Ivoire » il a observé pendant cinq ans (à partir de données annuelles) et de A. DIAGNE et F. DOUCOURE (2000) qui trouvent à partir de modélisation VAR que dans le cas de la Cote d'Ivoire, « la réaction du taux d'inflation suite à un choc sur le taux d'intérêt est instantané : les prix baissent fortement dès que le choc est opéré ». Alors qu'en France et dans les pays regroupés au sein de G1124(*) ou un choc monétaire a un effet tardif sur les prix (un an et demi à deux ans) mais l'effet subsiste longtemps (de six ans) (GERLACH et SMETS 1995, CORTET 1998) Toutefois, les deux auteurs (SAMBA et DIAGNE) notent une forte hausse des prix entre première et troisième période. L'effet se stabilise à partir de la première année, ce qui diffère sensiblement des résultats obtenus dans le cadre du modèle « PROMES-Côte d'Ivoire ». Ces analyses par la suite nous proviennent de K. NUBUKPO, il a utilisé la méthode de la modélisation VAR, où les taux d'intérêt directeurs de la BCEAO engendrent dans tous les pays de l'UEMOA une diminution de l'inflation. « Le résultat attendu, montre que les économies de l'Union réagissent positivement aux décisions des autorités monétaires. Dans le cas spécifique de la Cote d'Ivoire, la réponse désinflationniste à un choc positif sur les taux directeurs de la BCEAO, très rapide est maximale au bout de la première période. Les prix remontent ensuite rapidement aux deuxièmes et troisièmes périodes et retrouvent progressivement, puis dépassent légèrement leur niveau initial au bout de trois ans. Le retour de l'inflation à son niveau de long terme s'effectue au bout de six ans. * 22 OCDE les estimations présentées dans cet article proviennent de 17 pays membres de l'Organisation du Commerce et Développement, qui ces estimations imposent des contraintes de cohérence entre le comportement des taux d'intérêt dans le temps et la détermination des écarts d'un pays à l'autre. * 23 Ancien chef de service au siège de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'ouest (BCEAO), actuellement Economiste au centre de coopération Internationale pour la recherche Agronomique et le développement (CIRAD), cette version provisoire, Novembre 2003. * 24 Les pays de Groupe de 11 : Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Pays-Bas, République Fédérale d'Allemagne, Suède, Suisse. |
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