SECTION III. RECOMMANDATIONS DES
POLITIQUES MONETAIRES
Vu toutes les situations économiques
présentées dans cette étude sur l'efficacité de la
politique des reformes monétaires sur l'inflation et la croissance
économique en RDC, la RDC présente des singularités
empiriques.
En
effet, signalons que toute hausse des taux directeurs se répercute sur
les taux débiteurs des banques, ce qui induit toute chose restante
égale par ailleurs, une baisse de la demande de crédit bancaire
et un ralentissement des investissements par la suite une faiblesse de
l'expansion économique.
Ainsi, les taux d'intérêt directeurs ne
constituent pas une priorité marquante en RDC pour stabiliser le prix
sur le marché de biens et services d'autant plus que le recours à
l'émission incontrôlée de la monnaie constituait un point
culminant du financement déficit budgétaire pendant plus d'une
décennie et demie.
La
croissance du secteur informel dans l'espace économique national
constitue un choc négatif sur la croissance économique et la
stabilité des prix en République Démocratique du Congo.
Cependant, « dans
certains pays où règne les désordres dans le secteur
monétaire où l'Etat a défailli à ses obligations en
matière monétaire et économique en général,
où les particuliers parviennent à imprimer, pour leur compte et
souvent dans l'impunité, des billets de banques, lesquels sont ensuite
injectés sur le marché monétaire gonflant ainsi la masse
monétaire en circulation. Dans pareil cas, pour arriver à
résoudre ce problème et à le cerner entièrement,
les autorités monétaires peuvent carrément décider
de changer ou restructurer le système en appliquant la reforme
monétaire» Prof MPEREBOYE 2007-2008
La
dollarisation de l'espace monétaire engendre une
dépréciation des devises nationales, tous
ces facteurs rendent la politique de reforme monétaire en RDC moins
influente sur les agrégats économies du pays. Durant toutes les
années en étude, le système financier et bancaire
Congolais était fragile, qui encourageant davantage les
opérateurs économiques congolais à se prémunir
contre les risques de dépôt bancaire pour garder en
eux-mêmes leur capital. De cela, une carence de liquidité pour
appliquer la politique monétaire.
En effet « la
thésaurisation des économies en développement
résulte principalement de l'ignorance du marché monétaire
et financier, de l'existence des secteurs clos, d'une crise de confiance envers
le système Bancaire. Il ne s'agit pas d'une thésaurisation due
aux variations conjoncturelles que l'action sur la quantité de monnaie
peut combattre, mais d'une thésaurisation structurelle qui ne
disparaîtra qu'avec une transformation profonde de l'économie. Ce
qui peut pousser en outre les autorités monétaires à
résoudre ce problème par une reforme monétaire »
Prof. MPEREBOYE 2007-2008
En tout état de cause, nous
recommandons aux autorités monétaires et à la Banque
Centrale du Congo ce qui suit :
· De recourir aux
mécanismes de transmissions des chocs exogènes au secteur
monétaire et financier tel que nous les avons explicités dans la
partie théorie de ce travail, qui sont notamment ; le canal du taux
d'intérêt, le canal du crédit et le canal du taux de change
pour mieux appliquer la politique monétaire en RDC
Pour autant que, «
le système financier congolais fragile n'était pas prêt
à recevoir des dettes de la Banque Centrale, en grandie partie suite aux
non remboursements, donc le mécanisme de transmission de la politique
monétaire est basique, affaiblissant l'efficacité de la politique
monétaire pour contrôler la relance de l'activité
économique et la stabilité de l'inflation » F. KABUYA
1998-1999
· D'adopter des mesures
idoines(correctives) pour le caractère « hors
banque » du secteur bancaire dominant en RDC afin que toute politique
monétaire envisagée par les autorités monétaires et
la Banque Centrale habilitée ; ait des effets pertinents sur la
stabilité des prix et l'activité économique.
· Que l'indépendance
de la Banque Centrale limite les droits du gouvernement de financer son
déficit par la création monétaire et que le gouvernement
ait des instruments financiers pour financer son déficit et cela le
force à avoir un excédent dans la balance primaire pour compenser
ses déficits du service de la dette afin que la politique
monétaire soit garantie à court comme à long terme.
Nous sommes conscient que ces
propositions ne sont loin de constituer la panacée pour le
problème de la politique monétaire congolaise. Toutefois, leur
mise en application et l'adoption des mesures de suivi réalistes
permettra sans doute de relancer l'activité économique et la
stabilité des prix en RDC.
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