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L'efficacité de la politique des réformes monétaires sur l'inflation et la croissance économique en RDC (de 1982 à  2007)

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par Claude RUBONEZA BAHATI MIDAGU
Université de Goma - Licence en économie 2008
  

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SECTION II. INTERPRETATIONS DES RESULTATS

Dans cette deuxième section, nous interpréterons d'abord les résultats des modèles à tong terme avant d'analyser ceux obtenus par les modèles à correction d'erreur.

II.1.INTERPRETATION DES MODELES A LONG TERME

Pour la politique des reformes monétaires en RDC, le coefficient R² ajusté montre que les équations du modèle à long terme expliquent 78 % des variations des prix et 39% de la croissance du PIBR. Ainsi, les parts des variances expliquées pour le premier modèle sont satisfaisantes contrairement au deuxième modèle

II.1.1 l'équation de l'inflation

a. Taux du marché monétaire

L'impact d'une variation du taux du marché monétaire est significatif à long terme ; par contre il présente un signe inattendu en République Démocratique du Congo. Son coefficient montre qu'une augmentation d'un % du taux d'intérêt du marché monétaire entraîne une augmentation de 1,07% du taux d'inflation domestique.

En effet, bien que cette augmentation se montre théoriquement exceptionnelle, elle reste tout de même en conformité avec la situation empirique de l'économie congolaise dont la forte dollarisation limite l'efficacité des instruments dont la banque centrale dispose pour stabiliser le prix. En effet les agents économiques ont un arbitrage entre la monnaie nationale et le dollar qui se veut plus liquide que la première et à ce titre l'augmentation du taux de marché monétaire national peux, au lieu de diminuer l'inflation, augmentait le volume de transaction en devise et ainsi agir à contre sens.

Le manque de confiance en monnaie nationale pousse les opérateurs à dépenser plus qu'ils ont suffisamment des liquides à la suite d'une baisse du taux d'intérêt

Ce résultat corrobore celui de NUBUPKO (2003) pour tous les pays de L'U.E.M.O.A. L'exception s'est avérée au Nigeria et au Bénin, où une augmentation du taux de marché monétaire engendre une hausse du taux d'inflation dans ces derniers.

Par ailleurs, les travaux empiriques de certains auteurs (dont GUINAUDEAU, GUSCHCHINA, NAVARO et VIZZAVARO, 2007) soulignent que le taux d'intérêt du marché monétaire, pour certaines économies surtout dollarisées, des banques centrales agissent dans le sens inverse comme dans notre cas sur l'évolution de la masse monétaire : dans ce cas, toute chose restant égale par ailleurs, plus les taux d'intérêt sont bas dans une économie dollarisée, plus la masse monétaire tend à baisser ainsi que le niveau d'inflation intérieure.

b. La variable DUMMY1

La variable qualitative s'avère significative au seuil de 5%. Toute variation d'un % de la variable dummy entraîne une augmentation de 2,11%. De ce fait, toute augmentation des nouvelles grosses coupures entraînerait une inflation supplémentaire de 2,11% sur la hausse des prix attendue, chaque fois que la politique monétaire est anticipée sa significativité indique que les fortes variations du niveau d'inflation en RDC entre 1993 et 1996 sont tributaires du recours massif à la politique de la planche à billets qui a caractérisé l'espace monétaire du pays durant cette période.

En outre, le système bancaire a été marqué par une crise de liquidité aigue, laquelle a accentué la désintermédiation pour la bonne application de la politique monétaire en RDC, c'est ainsi que le niveau élevé du taux d'inflation au début des années 92 s'explique par un accroissement de liquidité et par des anticipations liées à l'annonce de la mise en circulation des coupures à valeur fiscale élevée. (KABUYA, 1998)

Dans les pays de l'U.E.M.O.A, la prise en compte de la dévaluation du Franc CFA, les répercutions de la crise politique malienne de 1991, l'atonie de l'offre au Togo en 1999 sur fond de crise politique, la grave crise de trésorerie du Niger en 1992 qui s'est traduite par des arriérés de salaires et une contraction forte de la demande ont justifié l'introduction d'une variable muette dans le modèle d'inflation et sa répercussion sur la hausse des niveaux des prix dans certains pays de l'union. (NUBUPKO, 2003).

c. L'indice du produit intérieur brut réel

L'indice de Produit Intérieur Brut Réel influence significativement le taux de l'inflation en RDC. L'élasticité du PIBR par rapport à l'inflation est de -0.93, ce qui signifie qu'une augmentation d'un % de l'indice du PIBR entraîne une diminution de 0,93% du taux d'inflation de la RDC.

En RDC, nous constatons que l'augmentation du produit intérieur brut réel gonfle doublement la demande de monnaie successivement pour le motif de transaction et pour le motif de précaution entraînant à ce titre une diminution presque de même ordre du niveau de l'inflation pour une offre de monnaie donnée.

Les études économiques antérieures appuient cette situation dans la mesure où dans une politique économique entraînant une modification de la quantité de monnaie consécutive à la hausse de la demande présente dans l'économie se traduit par un changement du niveau général des prix et induit des modifications permanentes des variables réelles tels que la production ou encore le chômage et inverse est possible. Une variation de la quantité de monnaie en circulation représente donc, en fin de compte une modification de l'unité de compte qui laisse toutes les autres variables modifiées. (C. GUINAUDEAU et Al., 2007).

d. L'indice de prix à l'importation

En première vue, L'indice de prix à l'importation n'influence pas significativement l'inflation en RDC. Conformément aux résultats de nos estimations, en RDC l'inflation n'a pas été un phénomène à géométrie variable importé de l'extérieur : elle est essentiellement due au recours incontrôlé de l'émission de la monnaie en vue du financement des dépenses publiques (rémunération des fonctionnaires de l'Etat, investissements publics des prestiges...), cette politique est en grande partie responsable des déséquilibres actuels du système financier congolais.

Toutefois, il nous semble absurde que ces résultats nous éloignent de la réalité que présente la balance commerciale toujours déficitaire et qui induit inévitablement la présence d'une inflation importée en RDC. En notre sens, ces chiffrent perdent de vue la réalité étant donné que ces importations échappent complètement aux manoeuvres des autorités monétaires dont les instruments manoeuvrent la monnaie nationale est loin les devises extérieurs sur base desquelles la valeur des importations est en général indexée

C'est ainsi que, d'autres travaux empiriques ont abouti à des résultats, indiquant l'impact significatif de l'inflation importée. Ainsi, les conclusions de DOEL et DIALLO 1997 (cité par NUBUPKO, 2003) indiquent à propos de l'UEMOA que l'évolution de l'inflation dans ces Etats reflète étroitement celle de l'inflation en France, avec une élasticité de 0,13.

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