SECTION II. INTERPRETATIONS DES RESULTATS
Dans
cette deuxième section, nous interpréterons d'abord les
résultats des modèles à tong terme avant d'analyser ceux
obtenus par les modèles à correction d'erreur.
II.1.INTERPRETATION DES MODELES A
LONG TERME
Pour la politique des reformes monétaires en
RDC, le coefficient R² ajusté montre que les équations du
modèle à long terme expliquent 78 % des variations des prix et
39% de la croissance du PIBR. Ainsi, les parts des variances expliquées
pour le premier modèle sont satisfaisantes contrairement au
deuxième modèle
II.1.1 l'équation de
l'inflation
a. Taux du marché monétaire
L'impact d'une variation du taux du marché
monétaire est significatif à long terme ; par contre il
présente un signe inattendu en République Démocratique du
Congo. Son coefficient montre qu'une augmentation
d'un % du taux d'intérêt du marché monétaire
entraîne une augmentation de 1,07% du taux d'inflation domestique.
En effet, bien que cette augmentation se montre
théoriquement exceptionnelle, elle reste tout de même en
conformité avec la situation empirique de l'économie congolaise
dont la forte dollarisation limite l'efficacité des instruments dont la
banque centrale dispose pour stabiliser le prix. En effet les agents
économiques ont un arbitrage entre la monnaie nationale et le dollar qui
se veut plus liquide que la première et à ce titre l'augmentation
du taux de marché monétaire national peux, au lieu de diminuer
l'inflation, augmentait le volume de transaction en devise et ainsi agir
à contre sens.
Le manque de confiance en monnaie nationale pousse les
opérateurs à dépenser plus qu'ils ont suffisamment des
liquides à la suite d'une baisse du taux d'intérêt
Ce
résultat corrobore celui de NUBUPKO (2003) pour tous les pays de
L'U.E.M.O.A. L'exception s'est avérée au Nigeria et au
Bénin, où une augmentation du taux de marché
monétaire engendre une hausse du taux d'inflation dans ces derniers.
Par
ailleurs, les travaux empiriques de certains auteurs (dont GUINAUDEAU,
GUSCHCHINA, NAVARO et VIZZAVARO, 2007) soulignent que le taux
d'intérêt du marché monétaire, pour certaines
économies surtout dollarisées, des banques centrales agissent
dans le sens inverse comme dans notre cas sur l'évolution de la masse
monétaire : dans ce cas, toute chose restant égale par
ailleurs, plus les taux d'intérêt sont bas dans une
économie dollarisée, plus la masse monétaire tend à
baisser ainsi que le niveau d'inflation intérieure.
b. La variable
DUMMY1
La variable qualitative
s'avère significative au seuil de 5%. Toute variation d'un % de la
variable dummy entraîne une augmentation de 2,11%. De ce fait, toute
augmentation des nouvelles grosses coupures entraînerait une inflation
supplémentaire de 2,11% sur la hausse des prix attendue, chaque fois que
la politique monétaire est anticipée sa significativité
indique que les fortes variations du niveau d'inflation en RDC entre 1993 et
1996 sont tributaires du recours massif à la politique de la planche
à billets qui a caractérisé l'espace monétaire du
pays durant cette période.
En
outre, le système bancaire a été marqué par une
crise de liquidité aigue, laquelle a accentué la
désintermédiation pour la bonne application de la politique
monétaire en RDC, c'est ainsi que le niveau élevé du taux
d'inflation au début des années 92 s'explique par un
accroissement de liquidité et par des anticipations liées
à l'annonce de la mise en circulation des coupures à valeur
fiscale élevée. (KABUYA, 1998)
Dans
les pays de l'U.E.M.O.A, la prise en compte de la dévaluation du Franc
CFA, les répercutions de la crise politique malienne de 1991, l'atonie
de l'offre au Togo en 1999 sur fond de crise politique, la grave crise de
trésorerie du Niger en 1992 qui s'est traduite par des
arriérés de salaires et une contraction forte de la demande ont
justifié l'introduction d'une variable muette dans le modèle
d'inflation et sa répercussion sur la hausse des niveaux des prix dans
certains pays de l'union. (NUBUPKO, 2003).
c. L'indice du produit
intérieur brut réel
L'indice de Produit Intérieur Brut Réel
influence significativement le taux de l'inflation en RDC.
L'élasticité du PIBR par rapport à l'inflation est de
-0.93, ce qui signifie qu'une augmentation d'un % de l'indice du PIBR
entraîne une diminution de 0,93% du taux d'inflation de la RDC.
En RDC, nous constatons que l'augmentation du produit
intérieur brut réel gonfle doublement la demande de monnaie
successivement pour le motif de transaction et pour le motif de
précaution entraînant à ce titre une diminution presque de
même ordre du niveau de l'inflation pour une offre de monnaie
donnée.
Les
études économiques antérieures appuient cette situation
dans la mesure où dans une politique
économique entraînant une modification de la quantité
de monnaie consécutive à la hausse de la demande présente
dans l'économie se traduit par un changement du niveau
général des prix et induit des modifications permanentes des
variables réelles tels que la production ou encore le chômage et
inverse est possible. Une variation de la quantité de monnaie en
circulation représente donc, en fin de compte une modification de
l'unité de compte qui laisse toutes les autres variables
modifiées. (C. GUINAUDEAU et Al., 2007).
d. L'indice de prix
à l'importation
En
première vue, L'indice de prix à l'importation n'influence pas
significativement l'inflation en RDC. Conformément aux résultats de nos
estimations, en RDC l'inflation n'a pas été un
phénomène à géométrie variable
importé de l'extérieur : elle est essentiellement due au
recours incontrôlé de l'émission de la monnaie en vue du
financement des dépenses publiques (rémunération des
fonctionnaires de l'Etat, investissements publics des prestiges...), cette
politique est en grande partie responsable des déséquilibres
actuels du système financier congolais.
Toutefois, il nous semble absurde que ces résultats
nous éloignent de la réalité que présente la
balance commerciale toujours déficitaire et qui induit
inévitablement la présence d'une inflation importée en
RDC. En notre sens, ces chiffrent perdent de vue la réalité
étant donné que ces importations échappent
complètement aux manoeuvres des autorités monétaires dont
les instruments manoeuvrent la monnaie nationale est loin les devises
extérieurs sur base desquelles la valeur des importations est en
général indexée
C'est
ainsi que, d'autres travaux empiriques ont abouti à des
résultats, indiquant l'impact significatif de l'inflation
importée. Ainsi, les conclusions de DOEL et
DIALLO 1997 (cité par NUBUPKO, 2003) indiquent à propos de
l'UEMOA que l'évolution de l'inflation dans ces Etats reflète
étroitement celle de l'inflation en France, avec une
élasticité de 0,13.
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