L'efficacité de la politique des réformes monétaires sur l'inflation et la croissance économique en RDC (de 1982 à 2007)( Télécharger le fichier original )par Claude RUBONEZA BAHATI MIDAGU Université de Goma - Licence en économie 2008 |
B) Contexte du lancement du Franc Congolais40(*)Le lancement du Franc Congolais n'était que l'ultime étape de l'ensemble de mesures faisant parler d'un programme d'ajustement économique et d'assainissement monétaire. Plusieurs actions préalables ont été menées, entre Mai 1997 et Juin 1998, en vue de stabiliser la monnaie, de restaurer l'éventail fiduciaire et la convertibilité au pair de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire, d'unifier progressivement l'espace monétaire national et de réduire la disparité des taux de change entre les différentes places. La parité interne a été fixée à 1 Franc congolais pour respectivement 100.000 NZ et 14.000.000 Z. les anciens signes monétaires en Zaïres et Nouveaux Zaïres conserveront leur cours légal, avec pouvoir libératoire illimité, jusqu'au 30 Juin 1999. La parité externe a été initialement établie à 1$ US pour 1,38 FC et a fluctué par la suite selon les forces du marché. Le délai d'échanges devrait se poursuivre aux seuls guichets du siège de la Banque Centrale ou de ses directions et agences en provinces jusqu'au 31 Décembre 1999. L'éventail fiduciaire du Franc Congolais ainsi que les équivalences avec les anciennes monnaies se présente comme suit :41(*) 100 FC = 10.000.000 NZ = 1.400.000.000 Z 50 FC = 5.000.000 NZ = 700.000.000 Z 20 FC = 2.000.000 NZ = 280.000.000 Z 5 FC = 500.000 NZ = 70.000.000 Z 1 FC = 100.000 NZ = 14.000.000 Z 50 c = 50.000 NZ = 7.000.000 Z 20 c = 20.000 NZ = 2.800.000 Z 10 c = 10.000 NZ = 1.400.000 Z 5 c = 5.000 NZ = 700.000 Z 1c = 1.000 NZ = 140.000 Z Le franc Congolais a été mis en circulation dans toutes les provinces à la fois. Le lancement du Franc Congolais a été précédé par une campagne de sensibilisation qui avait pour objet d'informer le public sur les objectifs de la reforme monétaire, le délai et les conditions de l'échange ainsi que d'enregistrer ses appréhensions, ses attentes et ses suggestions éventuelles En outre, l'opération devait permettre d'identifier les infrastructures devant servir à l'échange, afin d'en évaluer les capacités de stockage et les conditions de sécurité. L'harmonisation de l'éventail fiduciaire a été obtenue d'une part par le retrait des coupures de 500.000 NZ et 1000.000 NZ qui n'étaient utilisées que dans la province du Katanga et, d'autres part, par la confirmation du pouvoir libératoire, sur toute l'étendue du pays, des coupures de 100.000 NZ de couleur verte et orange. En vue de rétablir la convertibilité au pair de la monnaie scripturale, la Banque Centrale du Congo a procédé à la déflation au taux de 4,8% des dépôts bancaires excessifs et en leur transformation en dépôts à terme. Par ailleurs, la remonétisation des anciens zaïres, fut autorisée dans « l'espace monétaire du Kasaï » permettait ainsi aux opérations économiques des deux provinces concernées, aux banques et à l'Etat d'utiliser cette monnaie sur une base légale. Note : En définitif, depuis les années 1960, la RD Congo a connu seize dévaluation (reconnaissance officielle de la diminution de la valeur d'une monnaie en régime de change fixe) et une seule démonétisation42(*) en 1979 (remplacement des billets de 5 et 10 Zaïre par d'autres billets de 5 et 10Z ayant d'autres caractéristiques). 1.8 L'interview du Vice gouverneur de la Banque centrale sur les causes de reformes monétaires en RDC Partant de toutes les constatations économiques en RDC, nous avons recouru à une technique d'interview du Vice Gouverneur N. DIAMBWANA de la Banque Centrale siège central dans son allocution sur les pourquoi des reformes monétaires en RDC, « deux raisons majeures justifient les opérations des reformes monétaires en RDC, premièrement, celle d'ordre économique tans disque la seconde est celle d'ordre politique. S'agissant de celle d'ordre économique, il convient de rappeler qu'à la suite des déséquilibres persistants depuis 1990 ayant caractérisé les secteurs de l'économie réelle, des finances publiques, des relations extérieures et de la monnaie, les devises nationales après chaque reforme monétaire ont connu un effondrement de ses fonctions traditionnelles en l'occurrence celles d'Etalon de valeur, d'intermédiaire des échanges et d'instruments d'épargne. De 1990 à 1997, la dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux principales devises étrangères a été importante, s'élevant en moyenne à 95 % par an, quant à l'inflation, elle s'est avérée une hyperinflation en RDC, face aussi à la dollarisation excessive de l'économie nationale induite par cette situation et ne pouvant assurer le contrôle de l'offre de monnaie qui n'est pas de son émanation. Ainsi la banque centrale a perdu l'essentielle de son influence sur la conduite de la politique monétaire, c'est pourquoi il s'avère impérieux de procéder aux reformes monétaires en RDC comme moyen de stabiliser et de relancer l'activité économique en RDC. Eu regard la raison politique, les reformes monétaires en RDC tiennent simplement au changement du nom du pays auquel la monnaie doit tirer son appellation d'une part et la justification de la bonne gouvernance des autorités en place de l'autre »43(*) * 40 F. KABUYA et T. * 41 Prof. MPEREBOYE Op.cite p.34 * 42La dénomination implique la suppression des attributs reconnus à une monnaie ou à une de ses composantes. * 43 BCC « Contribution à l'assainissement du système financier Congolais, Recueil de discours, allocution et communication » Août 1997-Aout 2004 p. 75 |
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