L'efficacité de la politique des réformes monétaires sur l'inflation et la croissance économique en RDC (de 1982 à 2007)( Télécharger le fichier original )par Claude RUBONEZA BAHATI MIDAGU Université de Goma - Licence en économie 2008 |
I. 7. Reforme monétaire de juin 1998A) Nécessité d'un programme d'ajustement économique.La banque centrale du Congo, organe technique du gouvernement dans le domaine monétaire, n'y est pas allée par d'autres voies pour constater que « le changement politique intervenu dans le pays depuis le mois de Mais 1997 ayant entraîné le changement du nom du pays devrait également impliquer le changement de l'unité monétaire dont le nom était associé à celui du pays. Il en est de même de la démonétisation de l'institut d'émission reprise sur les billets de banque »39(*) Bien plus, au regard de la situation économique qui prévalait en 1997, il devenait encore plus urgent pour le gouvernement d'entreprendre des mesures correctives au travers d'un programme d'ajustement économique comportant deux volets : la stabilisation monétaire à cour terme et la relance de l'économie à moyen terme. En effet, « les indicateurs macro-économiques des dix dernières années attestent que l'économie Congolaise ploie sous l'effet des déséquilibres fondamentaux, en dépit de diverses mesures de redressement mises en oeuvre » la banque centrale a estimé à l'époque que le PIB a reculé de 42,9% entre 1990 et 1994 ; cette tendance à la baisse ne s'est que très légèrement estompée en 1995 -1996 avant de se poursuivre en 1997. Les déficits budgétaires ont été financés pour l'essentiel par la création monétaire en 1994 soit une année après la reforme monétaire d'octobre 1993, l'expansion monétaire a été de 10.322,2% avant d'être ramenée à 308,8% en 1995 et à 471% en 1996. Par ailleurs, l'inflation est demeurée très vive : le niveau le plus élevé a été atteint en 1994 avec un taux annuel de 9.769% contre 370% et 753% en 1995 et 1996 respectivement. Dans le secteur monétaire, il a été épinglé d'une part la démonétisation progressive de l'économie, le rapport masse monétaire / PIB étant tombé à 4,3% en 1997 contre une moyenne de 10% au cours des années antérieures. D'autres parts, les chèques subissaient une forte décote dans les transactions, consacrant ainsi la rupture de la parité entre la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. Les banques elles mêmes étaient en proie à une forte désintermédiation financière, tan disque l'on assistait à la montée en flèche de la « dollarisation », signe par trop évident de la perte de confiance généralisée envers la monnaie nationale. Tableau N°2 Evolution de la décote de la monnaie scripturale (Nombre de NZ en cheque pour 1 NZ en espèce)
Source : KABUYA K, P MATATA Op cite p.53 Dans ce contexte de la décote de nouveau Zaïre en cheque ; la reforme monétaire du 30 juin 1998 a culminé par la mise en circulation d'une nouvelle unité monétaire le « Franc Congolais », visant particulièrement à casser l'hyperinflation, à combattre la dollarisation de l'économie, à rétablir le système général des paiements y compris l'usage des chèques, en réunifiant l'espace monétaire national et en réduisant la disparité de taux de change à travers le pays. Un des traits majeurs de cette reforme monétaire a consisté à la neutralisation d'une partie de dépôts bancaire à vue, préalablement déflatés par leur transformation en titre de créances, sur le système bancaire. Cette opération a permis de faire immédiatement la décote de la monnaie scripturale par rapport à la masse fiduciaire tel que constatée mensuellement depuis 1992 jusqu'à 1997. Dans ce contexte, une reforme monétaire s'imposait particulièrement (Prof MPEREBOYE 2007-2008): ü Au plan politique, la reforme monétaire devait adapter l'appellation de l'unité monétaire au changement de la dénomination du pays et de l'institut d'émission ; ü Au plan économique, la reforme monétaire visait :
* 39 BANQUE CENTRALE DU CONGO, informations générales sur la reforme monétaire, cellule technique pour la reforme monétaire (CETEREM), Juillet 1998, p. 6 |
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