II-9. Evaluation du pouvoir antioxydant :
Le DPPH (Diphenylpicrilhydrazyl) est, pratiquement, le radical
libre le plus stable. En solution dans le méthanol, le DPPH est
caractérisé par une couleur violette dont l'intensité est
mesurée à 515 nm. En présence d'un donneur
d'hydrogène, le DPPH est réduit à la forme non radicalaire
de couleur jaune pâle. Ce passage, de la première forme à
la deuxième, est accompagné d'une diminution de l'absorbance qui
peut exprimer le pourcentage de réduction de DPPH.
% DPPH réduit = [(DO contrôle - DO E) / DO
contrôle] × 100
Où : DO contrôle est l'absorbance du DPPH
à t0.
DO E est l'absorbance après avoir ajouté
l'acide ascorbique (ou l'extrait).
Effectivement, on a recherché d'éventuelle
efficacité antiradicalaire de l'extrait éthanolique. De ce fait,
différentes concentrations de cet extrait ainsi que de l'acide
ascorbique ont été étudiées.
Par définition, une telle concentration de l'acide
ascorbique (extrait) peut réduire 50% du DPPH est dite EC50
(exprimée en mg de substrat/g de DPPH). TEC50 est le temps
nécessaire pour atteindre l'état d'équilibre
(stabilité de l'absorbance). EC50 et
TEC50 sont
calculée graphiquement (voir résultats). En plus de
ces deux paramètres, un nouveau paramètre a été
calculé : Efficacité Antiradicalaire (EA) [Sánchez-Moreno
et al., 1998].
EA = 1/ EC50 × TEC50
A 1 ml de la solution du DPPH à 0,005 g/l
(préparé dans du méthanol), on ajoute 1 ml de
l'échantillon à étudier (l'acide ascorbique ou l'extrait
éthanolique)* préalablement solubilisé dans le
méthanol. La variation de l'absorption est suivie en fonction du temps
jusqu'à la stabilité [Molyneux, 2004].
III- Evaluation statistique :
L'étude statistique de comparaison entre les quatre
lots est réalisée par un test de Student de distribution
bilatérale et de type hétéroscédastique (type 3).
Ce test nous donne le degré de signification P où :
On dit que la différence est : Peu significative Si P <
0,05 (*)
Significative Si P < 0,01 (**)
Très significative Si P < 0,00 1 (***)
Hautement significative Si P < 0,0005 (****)
~ Les résultats sont
représentés sous la formule : Moyenne #177; Erreur standard
* Pour la préparation de l'extrait éthanolique
dont on a étudié l'efficacité antiradicalaire, voir : II.1
Préparation de l'extrait éthanolique.
I- Partie phytochimique :
Les tests phytochimiques réalisés sur les trois
extraits (étherique, éthanolique et aqueux)
révèlent la présence de plusieurs familles de
composé (voir tableau n°1, Annexe 1). Ces résultats
montrent que la plante est très riche en saponosides ; les deux classes
sont présentes : les saponosides à génines
stéroidiques et ceux à génines triterpéniques.
On note aussi la présence des tanins, flavonoides,
alcaloïdes, composés réducteurs (coumarines et
anthracénosides), huiles volatiles et acide gras.
D'autre part, les dosages montrent que la plante contient 7,72 %
de flavonoides, 26,5 % de tanins et 13,55 % de saponosides.
II- Partie biologique :
II-1. Toxicité de l'extrait éthanolique
:
Sept doses de l'extrait éthanolique ont
été testées sur des lots de 4 rats. Les doses sont : 0,45
; 0,9 ; 1 ; 11 ; 12 ; 15 ; et 19 g/kg administrées par voie orale.
D'après les résultats obtenus, aucune toxicité n'a
été remarquée.
II-2. Evolution de la glycémie pendant les 5
semaines :
Après l'installation de l'hyperglycémie (48
heures au minimum), on a commencé le gavage d'une dose
journalière de 500 mg/kg. La figure 1 (A)
schématise les résultats obtenus durant les 5 semaines où
on a noté une diminution de la glycémie, dès la
première semaine, chez les rats diabétiques traités et
témoins. Après ce point (première semaine) on observe une
re-augmentation de la glycémie des deux lots. A partir de la
troisième semaine, une diminution de la glycémie des rats
diabétiques traités commence à se percevoir jusqu'à
la fin de l'expérimentation. Parallèlement, l'analyse statistique
de ces résultats n'a montré aucune différence
significative. Pour ce qui concerne les rats normaux traités aucun
changement de la glycémie n'a été marqué. Celle ci
reste dans les limites normales.
césuitate et
fnter~rétation
0 1 2 3 4 5
Temps (semaine)
(B)
0 1 2 3 4 5
Temps (semaine)
|
Normaux témoins Normaux traités Diabétiques
témoins Diabétiques traités
|
Figure 01 : Evolution de la glycémie (A) et du
poids (B) des rats normaux et diabétiques traités et
témoins durant les cinq semaines de traitement par 500 mg/kg
d'extrait éthanolique.
II-3. Evolution du poids des rats :
La variation du poids des rats constitue un paramètre
très important. Le suivi régulier des animaux nous a amené
à obtenir les valeurs relatives à la figure 01
(B). Distinctement, une différence entre la croissance
des rats diabétiques et celle des normaux a été
notée. Encore remarquable, c'est que l'extrait éthanolique n'a
aucun impact sur la croissance des rats normaux.
II-4. Evolution des paramètres lipidiques
:
Deux paramètres lipidiques sont suivis, la
cholestérolémie et la triglycéridémie. Les
résultats accordés à la figure 02 (A) et
(B) montrent une diminution de la
cholestérolémie chez les quatre groupes particulièrement
pour les normaux traités où la diminution a eu une signification.
Paradoxalement, on a remarqué une élévation du taux des
triglycérides chez les groupes 1, 2 et 3. Pour le groupe 4
(diabétiques traités), aucune augmentation n'a été
notée.
II-5. Evolution de la protéinémie
:
Deux informations à tirer à partir de la figure 02
(C).
1 : Aucune différence de
protéinémie entre les quatre groupes.
2 : Essentiellement, pas d'augmentation (ou de
diminution) du taux de protéines sériques.
césuitate et
fnter~rétation
1,2
0,8
*
(A)
0,4
0
0 3
Temps (semaine)
1,60
(B)
1,20
0,80
0,40
0,00
0 3
Temps (semaine)
100,00
80,00
(C)
60,00
40,00
20,00
0,00
0 3 5 Temps (semeine)
Normaux témoins Normaux traités Diabétiques
témoins Diabétiques traités
Figure 02 : Evolution des paramètres
sériques : Cholestérolémie (A),
Triglycéridémie (B) et Protéinémie (C) durant
les cinq semaines de traitement par 500 mg/kg
d'extrait éthanolique.
II-6. Test de réponse des rats à 1 g/kg de
l'extrait étudié :
A la fin de l'expérimentation (5 semaines), les ratsO
reçoivent 1 g/kg d'extrait éthanolique afin de visualiser leur
réponse à une dose plus élevée. La figure 03
(A) dévoile la réponse positive des animaux
à l'extrait éthanolique. Une diminution de 4 à 1,64 g/l,
qui représente 67% de la glycémie basale, était
marquée trois heures après l'administration de l'extrait. Ce
résultat sera ultérieurement comparé avec celui obtenu
avec les animaux qui n'ont pas subi un traitement postérieur.
II-7. Evolution de la glycémie à courte
durée :
La glycémie des rats est suivie pendant 7 heures
(Figure 04). Effectivement, après gavage de 1g/kg de l'extrait
éthanolique, on remarque une diminution de la glycémie qui
commence dès la première heure qui suit le gavage. Celle-ci
devient hautement significative après 7 heures. En terme de pourcentage
(Figure 05), on constate une baisse de 9,13 % de la glycémie basale 1
heure après gavage, et atteint 75,30 % 7 heures après. Pour les
diabétiques témoins, la diminution de la glycémie reste
faible et lente. Il ressort, également, que l'extrait éthanolique
à 1 g/kg a entraîné une légère
réduction (P< 0.05) de la glycémie des rats normaux (Figure
04). Celle-ci reste dans les limites normales.
II-8. Comparaison entre la réponse des rats
à 1 g/kg : effet du traitement préalable :
Il est, évidemment, constatable que le traitement
préalable des rats par l'extrait éthanolique influe sur leur
réponse à la dose testée (figure 03 (C)).
On observe une réponse rapide des rats préalablement
traités, comparée à celle des rats de la deuxième
catégorie.
O Les rats sont maintenus à jeun pendant 16
heures.
~ésuitate et Interrétation
(A)
|
|
|
|
|
0,64
|
|
|
0,75
|
|
1,64
|
3,22
|
|
|
|
|
0,76
|
|
|
|
|
|
0
2,47 0,68
|
3,23
|
|
|
|
0,87
|
|
|
1,13
|
|
4,04
|
3,29
Glycémie (g/l)
Diabétiques témoins Diabétiques
traités Normaux traités Normaux témoins
3
1
10,91
67,06
6,50
42,98
(B)
Pourcentage de diminution
Diabétiques traités Diabétiques
témoins
3
1
42,98
67,06
,13
27,10
(C)
Pourcentage de diminution
Diabétiques traités ** Diabétiques
traités *
Figure 03 : Test de réponse des rats à 1
g/kg de l'extrait éthanolique après 5 semaines de traitement par
le même extrait (A) ;
(B) : Pourcentage de diminution de la glycémie
exprimant la réponse des rats à la fin des 5
semaines.
(C) : Comparaison entre le pourcentage de diminution
de la glycémie basale des rats postérieurement traités **
(5 semaines) et celui des rats qui n'ont subi aucun traitement
préalable*.
césuitate et
fnter~rétation
4,50
3,50
2,50
0,50
1,50
Normaux témoins Normaux traités Diabétiques
témoins Diabétiques traités
0 1 2 3 5 7
Temps (heure)
*
*
**
****
Figure 04 : Evolution de la glycémie des rats
suivis 7 heures après gavage (ou non) de 1 g/kg d'extrait
éthanolique.
* La signification de la différence entre les
diabétiques témoins et les traités. O La signification de
la différence entre les diabétiques témoins et les
traités.
100,00 80,00 % 60,00
-20,00
40,00
20,00
0,00
Diabétiques témoins Diabétiques
traités
1 2 3 5 7
9,13
2
20,23 27,10
66,88 75,30
Temps (heure)
Figure 05 : Pourcentage de diminution de la
glycémie des rats diabétiques traités
(ou témoins) par 1 g/kg d'extrait éthanolique durant les sept
heures qui suit le traitement.
|