A/ HISTORIQUE D'OCEANIUM
La naissance de cet organisme non gouvernemental est au
départ issue d'une volonté de Haïdar El Ali, qui est aussi
le créateur de la Fédération Sénégalaise de
Plongée. Passionné de chasse-sous marine sportive et de
plongée, il a voulu créer une structure pouvant lutter contre la
dégradation de plus en plus grande des fonds marins et pouvant aider
à nettoyer et réduire la prolifération des déchets.
Donc, depuis 1984, date de création de cette ONG, la majeure partie des
actions menées par l'Océanium sont orientées vers la
gestion durable de l'environnement marin. Toutefois depuis quelques
années, face aux multiples types de pollutions auxquelles fait face
nature et certaines espèces rares, l'Océanium est quasiment
devenue une organisation à vocation écologique, et ses actions se
sont étendues aussi bien sur terre que dans la mer. Aidés d'une
équipe de bénévoles et de professionnels, Haïdar et
Jean GOEPP mènent un combat aux côtés des populations
sénégalaises.
L'Océanium a mis en place une véritable
ingénierie sociale, et mettent les populations autochtones toujours au
coeur de leurs projets, ce qui est la clef du succès de leurs actions
sur le terrain. C'est ainsi que des pêcheurs artisans ont mis en place
la première Aire Marine Protégée communautaire (AMPc)
fonctionnelle d'Afrique de l'Ouest, avec l'appui de l'Océanium :
l'AMPc du Bamboung, créée en 2003 dans le delta du Saloum. Le
gîte écotouristique de Bamboung est la propriété
collective des villages environnants et les recettes obtenues sont
redistribuées entre les différentes parties prenantes.
L'Océanium mène aussi diverses actions qui
permettent la réalisation de divers projets au niveau du fleuve
Casamance, du Cap Manuel (Dakar) et de la petite côte (de Mbaling
à Mbodiène). Un camion itinérant projette publiquement des
films de sensibilisation dans toute la sous-région. Des séances
d'éducation environnementale sont organisées dans les
écoles, afin de former les futurs gestionnaires de l'environnement. Pour
lutter contre la déforestation, l'association participe à la
création de pépinières villageoises, de
périmètres agro-forestiers et de forêts communautaires. Le
travail de l'Océanium consiste enfin à impliquer les
scientifiques, les médias et les pouvoirs publics dans ses combats pour
la pérennité des ressources naturelles d'Afrique de l'Ouest.
L'Océanium, association sénégalaise de
protection de l'environnement, est donc un bastion incontournable de la
protection de la mer au Sénégal. Investi dans de nombreux
combats, la gestion durable de l'environnement marin motive l'essentiel de ses
activités, l'Océanium porte un engagement fort et quotidien afin
que les trésors aquatiques ne soient pas qu'un lointain souvenir.
Les actions de préservation, menées par
l'association, sont les suivantes :
ü Campagne d'information et de sensibilisation
auprès des pêcheurs, des professionnels de la mer, des adultes et
des enfants, des politiques...) en s'appuyant, notamment, sur des films
écologiques réalisés par Haïdar El Ali, le fondateur
de l'association
ü Interpellation des scientifiques, des professionnels de
la mer et des pouvoirs publics lorsqu'un danger pèse sur la
pérennité des ressources
ü Respect des périodes de reproduction
ü Lutte contre les pollutions marines
ü Protection des espèces menacées
ü Préservation des habitats de reproduction
ü Respect des textes législatifs sur la
pêche
ü Eradication des mauvaises pratiques de pêche
ü Protection des alevins et des juvéniles
ü Création d'aires marines
protégées grâce au soutient du FFEM
Depuis peu, l'Océanium s'est aussi engagé
dans des programmes de reboisement avec des espèces fruitières
afin d'apporter un supplément de revenu aux populations locales.
ü La sensibilisation à une gestion durable des
ressources halieutiques : Sensibiliser les pêcheurs à des
pratiques de prélèvement respectueuses de la ressource est un
travail qui s'inscrit dans la durée, le but in fine étant un
changement d'approche et de comportement des professionnels de la pêche.
Pour ce faire, et afin d'avoir le maximum d'efficacité sur le terrain,
il est utile de diversifier les outils de sensibilisation. En particulier, les
méthodes traditionnelles sont souvent utilisées afin d'être
bien compris des populations locales. Pour transmettre un message, il faut
s'adosser à des principes simples, en tenant compte par exemple des
croyances culturelles ou religieuses fortement ancrées. A titre
d'illustration, il est clairement stipulé dans le Coran qu'il est
interdit de tuer un animal en gestation. Ce principe est respecté
à la lettre pour les chèvres ou les brebis, mais ne l'est pas
pour les poissons. Or ce dernier est un animal et par conséquent il
ne déroge pas aux règles traditionnelles et religieuses
existantes en la matière. De nombreux films ont été
réalisés pour atteindre cet objectif. Afin de sensibiliser le
maximum de personnes mais aussi de pouvoir intervenir dans les pays de la sous
région, l'association a aménagé un camion
« le messager de l'espoir », dédié pour
effectuer des campagnes de sensibilisation de longue durée. Les
campagnes de sensibilisation sont réalisées également
auprès de l'établissement scolaire.
ü La sensibilisation par voie traditionnelle : Les
missions de sensibilisation dites « séances de palabre » sont
particulièrement utilisées dans les zones identifiées pour
la mise en place des Aires Marines Protégées. Cette
méthode qui découle directement des traditions
sénégalaises, où la parole à une grande valeur,
permet d'établir un dialogue sur les perturbations des ressources
marines et les soucis des pêcheurs. Ces séances s'inscrivent dans
la durée afin :
d'établir, d'une part, un échange fort
qui, à posteriori, puisse permettre de mesurer la volonté et
l'implication des pêcheurs dans la recherche de solutions durables pour
la pêche sénégalaise (mise en place d'Aires Marines
Protégées, adaptation des techniques de pêches, lieux de
pêche, taille marchande, repos biologique, etc.)
D'autre part, qu'il y ait, in fine, une réelle
appropriation de l'Aire Marine Protégée communautaire par les
pêcheurs locaux.
Ces séances se déroulent à travers
tout le Sénégal et les pays limitrophes, en particulier
grâce au "Messager de l'espoir". De nombreuses séances de
sensibilisation sont également faites dans les écoles, avec
projection de l'un des films de l'association, suivie d'une discussion avec les
élèves.
Aujourd'hui, au Sénégal, le secteur de la
pêche est dans une crise sans précédent. Une crise
essentiellement due au non respect des textes et lois qui régissent
l'exploitation de la ressource et, surtout, à l'adoption, de
la part de certains acteurs, de pratiques et comportements peu soucieux de la
durabilité de la ressource, en particulier, et de l'environnement en
général et ce malgré les multiples messages des
gouvernements et associations de protection de l'environnement exhortant les
populations à changer de comportements. Il apparaît,
ainsi, que les actions destinées à culpabiliser les
personnes sur leur façon d'exploiter la ressource ou sur leurs habitudes
quotidiennes n'ont rencontré, jusqu'ici, que très peu de
succès. Dans un tel contexte, l'éducation des adultes et des
jeunes pour une meilleure gestion des ressources et pour l'adoption de
comportements responsables vis-à-vis de leur environnement semble
être une solution à moyen terme. C'est pour relever ce défi
que l'Océanium initie auprès des acteurs concernés,
des enseignants et des écoliers du Sénégal, des campagnes
d'éducation à l'environnement.
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