Syndicalisme enseignant de l'enseignement superieur et universitaire et pouvoir politique (1999-2008)( Télécharger le fichier original )par Hermes Ndala Université de Kinshasa - licence en science politique et administrative 2007 |
ABREVIATIONS1) A.P.U.KIN. : association des professeurs de l'université de Kinshasa 2) E.S.U. : Ministère de l'enseignement supérieur et universitaire 3) D.E.A. : diplôme d'étude approfondie 4) D.E.S. : diplôme d'étude supérieure 5) F.S.E.G. : faculté des sciences économique et de gestion 6) F.S.S.A.P. : faculté des sciences sociales, administratives et politiques 7) G3 : troisième année de graduat 8) L1 : première année de licence 9) R.D. CONGO : République Démocratique du Congo 10) S.P.A. : département des sciences politiques et administratives 11) U.NA.ZA : université nationale du zaïre 12) UNI.KIN. : Université de Kinshasa 13) UNI.LU. : Université de Lubumbashi INTRODUCTION GENERALE1. Etat de la questionParmi les écrits soumis à notre examen (2(*)) touchant les relations entre les professeurs et la vie politique, nombreux se veulent normatifs et versent dans un plaidoyer ou un réquisitoire de la responsabilité du « professeur » au point d'accorder peu d'attention à l'explication du statut et rôle complexe du professeur dans la vie politique tant dans une action singulière que corporative. Néanmoins, dans son article « processus d'émergence d'une nouvelle conscience politique et sociale au sein du corps professoral de l'Université de Kinshasa (3(*)), SABAKINU KIVILU fait une lecture du rôle « politique » du professeur en le situant dans son contexte explicatif global et sociohistorique. Toute fois, attribuer au corps professoral « le rôle de critique de toutes formes de dénomination (...), de conscience, de veilleur dans sa société et teint de neutralité » relève de l'ethnocentrisme de classe. Cette perception consacre une prétendue « neutralité politique » du professeur pendant que ce dernier occupe une position de privilégié dans les rapports de production culturelle et, donc, politique. De part ses ressources culturelles, il est « jeté » (au sens sartrien) dans le champ politique. La politique, comme le note ABEMBA (4(*)), étant fait des intérêts, nécessite des ressources ; capitaux nécessaires qui sont des enjeux de lutte entre groupes ou individus. Professeur, loin d'un arbitre neutre de sa société est happé, de grée ou de force, par les nécessités du champ politique ou les stratégies concurrentes du pouvoir politique. Happé dans la lutte pour des ressources nécessaires ou profits spécifiques du champ politique : « postulat » de notre lecture. Cette dernière perception est celle empruntée dans la présente étude qui, par ailleurs, veut élucider le poids politique d'un mouvement social « élitiste » qui n'opère pas par le grand nombre, d'une force sociopolitique qui ne recourre à la raison des canaux face au pouvoir politique. Car la lutte politique du corps professoral revêt des formes particulières, spécifiques, loin des armes ou de la violence physique propre, loin des gigantesques appareils d'organisation des masses des partis politiques, loin des grandes finances des entrepreneurs et banquiers... Par ailleurs, la prise en compte des nécessités sous laquelle agissent les enseignants, d'une part, nous préserve de l'intellectualisme qui « consiste à prendre son propre rapport à l'objet d'analyse pour le rapport de l'agent à l'action (4(*)) et, d'autre part, nous écarte d'une étude normative ou de la dichotomie plaidoyer/réquisitoire, aux antipodes de la vocation de la sociologie. * 2 F. MULUMBA KABAYI WA BONDO, La responsabilité des intellectuels dans la crise en R.D. Congo, Kinshasa, éd. le potentiel, Kinshasa et CERDAC et SOHIZA, synthèse des actes du colloque sur le rôle des élites congolaises du 14 au 17 Mai 1979 à Lubumbashi. * 3 SABAKINU KIVILU, « processus d'émergence d'une nouvelle conscience politique et sociale au sein du corps professoral de l'Université de Kinshasa », in élites et démocratie en R.D. Congo, (sous la dir.) de SABAKINU KIVILU, Kinshasa, P.U.K., 2000 4 ABEMBA BULAIMU, séminaire des sciences politiques, L1, S.P.A., FSSAP/UNIKI, 2006-2007, (inédit) p.11 * 4 CORCUFF Philippe, les nouvelles sociologies. Le constructivisme structuraliste, Ed. Nathan université, consulté sur www.sociol-chez.com le 05 janvier 2008 |
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