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Influence des risques opérationnels sur la réalisation des objectifs stratégiques d'une banque

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par Sami BEN OTHMAN
Université Méditerranéenne de Tunis - Master 2 Gestion des Risques en Finance et en Assurance 2009
  

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CONCLUSION

La définition du risque opérationnel faite dans le cadre du premier chapitre doit être suivie par l'identification des évènements à l'origine de ce type de risque et les choix des outils nécessaires pour procéder à une telle identification.

Le chapitre II a été consacré à l'identification de tels risques et à la présentation des outils nécessaires pour le faire puis aux diverses méthodes de mesure comme définies par le Comité de Bâle.

L'identification des facteurs à l'origine des risques suit une démarche structurée et s'effectue principalement soit d'une manière relativement libre et ouverte (identification de type bottom-up) soit d'une manière plus fermée (identification de type top- down).

Elle est suivie de l'établissement d'une cartographie qui définit d'une manière approfondie les impacts des risques, les facteurs qui déclenchent la survenance de ces risques ainsi que les facteurs qui déterminent l'envergure du dommage.

Le Comité de Bâle II a adopté une classification précise des différents types de risques et des lignes d'activité qui peuvent les générer. Cette classification institue sept catégories d'évènements qui forment les causes principales des pertes opérationnelles.

Ce Comité a aussi proposé trois approches de mesure de l'impact de ces risques ( Approche Indicateur de Base, Approche Standard, et Approche des Mesures Avancées) dont le degré de sophistication est croissant et a recommandé d'aller de la plus simple à la plus complexe à mesure qu'on développe des systèmes et pratiques de mesure plus élaborés.

Compte tenu du lien étroit entre les risques et la performance nous avons essayé d'examiner l'influence des sept catégories de risques énumérées par le Comité de Bâle sur la rentabilité des banques tunisiennes. Une étude a été élaborée à cet effet sur un échantillon de banques commerciales tunisiennes qui a permis d'aboutir aux résultats développés dans le chapitre suivant.

CHAPITRE III : ETUDE DE L'INFLUENCE DU RISQUE OPERATIONNEL SUR LA RENTABILITE DES BANQUES COMMERCIALES TUNISIENNES

INTRODUCTION

Etant donné le lien étroit entre les risques et la performance, il a été vu nécessaire d'examiner l'influence des sept catégories de risques définies par le Comité de Bâle sur la rentabilité des banques tunisiennes.

A cet, une étude a été élaborée portant sur un échantillon des principales banques commerciales en Tunisie.

Ce chapitre traitera de la démarche suivie pour l'élaboration d'un questionnaire qui a été adressé à l'attention des responsables de ces banques, du choix de l'échantillon sélectionné, de la collecte des données et de leur traitement.

SECTION I : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE EMPIRIQUE :

1-1 -Rappel de la problématique :

La problématique que nous essayons de traiter dans notre travail de recherche consiste à extrapoler les différents types de risques opérationnels rencontrés par une banque et l'examen de leur influence sur sa rentabilité.

L'importance de cette étude peut être expliquée par la fréquence des risques de type opérationnel que peut courir une banque; ces risques peuvent causer des dommages considérables aux banques et ces dernières doivent se couvrir suffisamment contre eux.

Les banques tunisiennes n'échappent pas à cette règle et se trouvent de plus en plus exposées à ces risques qui affectent lourdement leurs performances.

1-2- Objectifs et hypothèses de la recherche :

1-2-1- Rappel des objectifs de la recherche :

L'objectif central de ce travail est d'étudier l'influence des risques opérationnels sur la rentabilité d'une banque. Ceci revient à étudier l'influence de chacune des sept variables, qui représentent les différents types de risques opérationnels définis par le Comité de Bâle, sur la rentabilité bancaire.

1-2-2- Hypothèses de la recherche :

H : Les risques opérationnels affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H1 : Les fraudes internes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H2 : Les fraudes externes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H3 : Les pratiques en matière d'emploi et de sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H4 : Clients, produits et pratiques commerciales affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H5 : Les dommages aux actifs corporels affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H6 : Le dysfonctionnement de l'activité et des systèmes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H7 : Exécution, livraison et gestion des processus affectent négativement la rentabilité d'une banque.

1-3- Choix des instruments de collecte de données empiriques :

1-3-1- Le questionnaire 

Le questionnaire est un outil d'investigation auquel nous avons eu recours. Si nous voulons le classer parmi les différentes classes de collecte d'information, il est dans la rubrique enquête qui représente un intermédiaire entre l'observation et l'expérimentation. L'enquête s'adapte bien à la recherche causale étant donné que ce type de recherche sert à déterminer des relations de cause à effet entre les variables.

1-3-1-1- Elaboration du questionnaire

Pour élaborer notre questionnaire nous somme passés par deux étapes :

Dans un premier lieu nous avons eu recours au rapport théorique lié à notre problématique.

Dans un second lieu nous avons mené une étude préliminaire auprès d'un échantillon réduit de la population mère (2 banques). Le but étant de recueillir des informations complémentaires ou des éléments d'appréciation pour ajuster et adapter notre recherche théorique au contexte des banques tunisiennes.

Cette étape nous permis de rectifier la formulation de quelques questions et de réduire ainsi le biais qui pourrait en résulter.

1-3-1-2- La forme du questionnaire

Notre questionnaire s'articule autour de deux principales parties composées par un ensemble de questions fermées :

La première partie intitulée « Fréquence de survenance des risques opérationnels dans une banque » porte sur le nombre de fois que la banque a rencontré des incidents liés aux divers types de risque opérationnel. Nous avons proposé trois intervalles possibles. Le responsable interviewé est sollicité de choisir l'intervalle qu'il juge le mieux adapté à la situation de sa banque.

La deuxième partie concerne « la Rentabilité de la banque » et comprend des questions portant sur le résultat net de l'année 2008, les fonds propres et le total de l'actif du bilan afférent à l'exercice 2008.

1-3-1-3- Administration du questionnaire :

Pour administrer le questionnaire, nous étions devant quatre alternatives :

Questionnaire par e-mail.

Entretien personnel.

Interview par téléphone.

Questionnaire postal.

Pour le besoin de notre travail de recherche, nous avons opté pour les deux premières alternatives qui sont l'entretien personnel et le questionnaire par e-mail étant donné que le questionnaire postal a des chances minimes de réussir et que dans le cadre d'un entretien personnel les responsables ne sont pas toujours disponibles.

1- 3-2- Les états financiers

Afin de compléter les informations manquées (sur 13 banques interviewés, 3 ont refusé de nous répondre et 3 ont répondu uniquement à la première partie du questionnaire), nous avons recouru a quelques données secondaires (états financiers) pour le calcul des ROE et ROA.

1-4- Echantillonnage :

1-4-1- Taille de l'échantillon

Notre population mère se compose de l'ensemble des banques commerciales tunisiennes qui sont au nombre de 20.

Etant donné les contraintes temporelles, logistiques et matérielles sous-jacentes à ce travail de recherche, le questionnaire a été soumis à 13 banques commerciales installées au Grand Tunis.

BANQUES CHOISIES

CAPITAL SOCIAL

(en 1000 dinars)

Arab Tunisian Bank (ATB)

80 000

Banque Nationale Agricole (BNA)

100 000

Attijari Bank

150 000

Banque de Tunisie (BT)

75 000

Amen Bank

85 000

Banque Internationale Arabe de Tunis (BIAT)

170 000

Société Tunisienne de Banques (STB)

124 300

Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI)

50 000

Union Internationale de Banques (UIB)

196 000

Banque de l'Habitat (BH)

90 000

BEST Bank

50 000

Banque Tuniso-Koweitienne (BTK)

100 000

Banque Franco-Tunisienne (BFT)

5 000

Il s'agit des 13 banques les plus importantes et les plus connues qui détiennent plus de 95% de l'activité bancaire en Tunisie. Les autres banques sont des petites banques qui effectuent des opérations très limitées.

SECTION II : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS :

2-1- Analyses descriptives :

Notre échantillon est composé de dix banques commerciales dont le nombre d'agences est compris entre 90 et 190 comme l'indique la figure ci-dessous :

___________________________________________________________

Le capital social de chacune des banques se trouve compris entre 50 000 000 dinars et 196 000 000 dinars comme l'indique la figure suivante :

___________________________________________________________

En plus, les interviewés sont des chefs de services, des directeurs adjoints, des fondés de pouvoirs, etc... comme indiqué dans la figure ci-dessous :

___________________________________________________________

2-2-Analyse des résultats : Les risques opérationnels affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H1: Les fraudes internes affectent négativement la rentabilité d'une banque. _______________________________________________

Le tableau ci-dessus permet de tester la significativité du modèle obtenu. Ici le modèle est significatif puisque la signification est égale à 0,041 inférieur à 0,05.

___________________________________________________________

On se base sur la valeur de R2 qui donne le pourcentage de variance de la rentabilité d'une banque expliqué par les fraudes internes.

R2 est égale à 0,426 c'est-à-dire que les fraudes internes expliquent faiblement la rentabilité d'une banque.

___________________________________________________________

Le tableau ci-dessus donne les coefficients (dits B dans SPSS) de la droite ainsi qu'une mesure de la signification de ces deux coefficients (constante et coefficient de la variable explicative). Ils sont, ici, significatifs, et donc l'hypothèse de nullité des coefficients peut être rejetée pour l'un et l'autre.

Les deux coefficients sont significatifs, (on accepte 0.055 puisqu'il est très proche de 0,05), la variable constante a un impact négatif sur la variable rentabilité d'une banque, l'impact est relativement faible 2,2435.

Donc, en conclusion, les fraudes internes affectent positivement la rentabilité d'une banque, l'impact est relativement faible.

H2: Les fraudes externes affectent négativement la rentabilité d'une banque

___________________________________________________________

Ce tableau permet de tester la significativité du modèle obtenu. Ici le modèle n'est pas significatif puisque la signification est égale à 0,490 supérieur à 0,05.

Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des résultats.

En conclusion les fraudes externes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H3: Les pratiques en matière d'emploi et de sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la rentabilité d'une banque.

___________________________________________________________

Le tableau ci-dessus permet de tester la significativité du modèle obtenu. Le modèle n'est pas significatif puisque la signification est égale à 0,635 supérieur à 0,05.

Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des résultats.

En conclusion, les pratiques en matière d'emploi et de sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H4: Clients, produits et pratiques commerciales affectent négativement la rentabilité d'une banque.

___________________________________________________________

Le tableau ci-dessus permet de tester la significativité du modèle obtenu. Ici le modèle est significatif puisque la signification est égale à 0,006 inférieur à 0,05.

_____________________________________________________

Ici R2 est égal à 0,627 c'est-à-dire que « clients, produits et pratiques commerciales » expliquent convenablement la rentabilité d'une banque. Il s'agit donc d'un bon modèle.

__________________________________________________________

Les coefficients sont significatifs, donc l'hypothèse de nullité des coefficients peut être rejetée pour l'un et l'autre.

Les deux coefficients sont significatifs, la variable constante a un impact négatif sur la variable rentabilité d'une banque, l'impact est relativement faible 3,3669.

En conclusion, Clients, produits et pratiques commerciales affectent positivement la rentabilité d'une banque.

H5: Les dommages aux actifs corporels affectent négativement la rentabilité d'une banque.

__________________________________________________________

Le tableau ci-dessus permet de tester la significativité du modèle obtenu. Ici le modèle n'est pas significatif puisque la signification est égale à 0,538 supérieur à 0,05.

Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des résultats.

En conclusion, les dommages aux actifs corporels affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H6: Le dysfonctionnement de l'activité et des systèmes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

___________________________________________________________

Le tableau ci-dessus permet de tester la significativité du modèle obtenu. Ici le modèle n'est pas significatif puisque la signification est égale à 0,876 supérieur à 0,05.

Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des résultats.

En conclusion, le dysfonctionnement de l'activité et des systèmes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H7: Exécution, livraison et gestion des processus affectent négativement la rentabilité d'une banque.

__________________________________________________________

Le tableau ci-dessus permet de tester la significativité du modèle obtenu. Ici le modèle n'est pas significatif puisque la signification est égale à 0,862 supérieur à 0,05.

Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des résultats.

En conclusion, exécution, livraison et gestion des processus affectent négativement la rentabilité d'une banque. 

2-3- Récapitulation des résultats :

Hypothèses

Signification d'ANOVA

Conclusions

H1 : les fraudes internes affectent négativement la rentabilité d'une banque

0,041

les fraudes internes affectent positivement la rentabilité d'une banque, l'impact est relativement faible.

H2 : les fraudes externes affectent négativement la rentabilité d'une banque

0,490

les fraudes externes affectent négativement la rentabilité d'une banque

H3 : les pratiques en matière d'emploi et de sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la rentabilité d'une banque.

0,635

les pratiques en matière d'emploi et de sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H4 : Clients, produits et pratiques commerciales affectent négativement la rentabilité d'une banque.

0,006

Clients, produits et pratiques commerciales affectent positivement la rentabilité d'une banque.

H5 : Les dommages aux actifs corporels affectent négativement la rentabilité d'une banque

0,538

les dommages aux actifs corporels affectent négativement la rentabilité d'une banque.

H6 : le dysfonctionnement de l'activité et des systèmes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

0,876

Le dysfonctionnement de l'activité et des systèmes affectent négativement la rentabilité d'une banque

H7 : exécution, livraison et gestion des processus affectent négativement la rentabilité d'une banque. 

0,862

Exécution, livraison et gestion des processus affectent négativement la rentabilité d'une banque.  

CONCLUSION

L'étude menée auprès de 13 banques commerciales tunisiennes, nous amène à conclure que :

· les fraudes internes affectent positivement la rentabilité d'une banque, l'impact étant relativement faible.

· les fraudes externes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

· les pratiques en matière d'emploi et de sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la rentabilité d'une banque.

· les risques liés aux clients, produits et pratiques commerciales affectent positivement la rentabilité d'une banque.

· les dommages aux actifs corporels affectent négativement la rentabilité d'une banque.

· le dysfonctionnement de l'activité et des systèmes affectent négativement la rentabilité d'une banque.

· les risques liés à l'exécution, livraison et gestion des processus affectent négativement la rentabilité d'une banque.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard