La boad et la réduction de la pauvreté au bénin( Télécharger le fichier original )par Babatoundé Adéléké Eustache ALOGOU Ecole Nationale d'Administration du TOGO - Inspecteur Central du Trésor 2009 |
Paragraphe 2 : La pauvreté au BéninLe Bénin fait partie des pays à faible revenu. L'indice de développement humain reste inférieur à 0,5 par rapport a un idéal fixé à 1. Malgré le taux de croissance économique réel moyen de 4,1% ces dernières années, la pauvreté monétaire reste persistante. La pauvreté a un aspect monétaire et un aspect non monétaire. Le premier est fonction du revenu ou de la dépense et le second se fonde sur un indice composite de niveau de vie basé sur les conditions de vie et le patrimoine des ménages. Entre 2002 et 2006, la pauvreté monétaire a progressé. Trois indicateurs ont étés utilisés pour l'évaluer en référence à des seuils annuels de pauvreté8(*) s'établissant à 74.886 FCFA par tête en 2002 et à 82.224 FCFA en 2006. L'incidence de pauvreté a connu un accroissement passant de 28,5% en 2002 à 36,8% 2006. La profondeur (P1) a subi la même évolution (0,109 en 2002 ; 0,138 en 2006). Tableau N° 4 : Incidence de la pauvreté selon le milieu de résidence
P0 = incidence de la pauvreté ; P1 = indice de profondeur de la pauvreté ; P2 = indice de sévérité de la pauvreté. Source : Enquête Modulaire Intégrée des Conditions de Vie des Ménages (EMICOV), INSAE, 2006 Sur la base de l'incidence composite de niveau de vie, la pauvreté non monétaire a paradoxalement reculé. Si en 2002, elle était respectivement de 59,1% en milieu urbain et 17% en milieu rural avec une moyenne nationale de 43%, elle est passée globalement à 41% en 2006. L'incidence en milieu rural s'est fortement réduite (59% à 50,8%). (Cf Annexe 1) Par référence à l'appréciation que les individus se font de leurs conditions de vie, 53,6% estiment vivre difficilement. Cette approche subjective de la pauvreté a le mérité d'éviter d'imposer un mode de vie unique ; cela reste d'autant plus vrai que la subjectivité consiste à se référer non pas à un seuil minimal de ressources définies conventionnellement ou à des conditions objectives d'existence mais à interroger directement les ménages sur la perception qu'ils ont de ces réalités. Selon l'approche subjective, de plus en plus de béninois estime vivre mal. Ils sont en 2006, 38,7% contre 37,2% en 2001. Ceux qui ne se plaignent pas du tout ont eux aussi relativement augmenté (3,1% en 2001, 4,3% en 2006). Tableau N° 5 : Evaluation du bien-être subjectif du ménage
Source : Enquête Modulaire Intégrée des Conditions de Vie des Ménages (EMICOV), INSAE, 2006 Section 2 : Réduction de la pauvreté, croissance et développement : cercle vicieux ou cercle vertueux ? La croissance et le développement sont deux phénomènes distincts entre lesquels on observe un lien de corrélation. La croissance se définit par une augmentation du PIB sur une longue période. Le développement, quant à lui, se traduit par une amélioration des conditions de vie, ce qui le rend difficilement quantifiable, c'est pourquoi on se réfère à une mesure : l'IDH. Le lien entre croissance et développement est complexe. Tantôt on remarque que la croissance est source de développement, tantôt on constate l'inverse. Nous étudierons dans cette section la corrélation entre croissance et réduction de la pauvreté avant d'aborder l'expérience béninoise en matière de promotion de la croissance et lutte contre la pauvreté. * 8 - Le seuil de pauvreté est un niveau de revenus au-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre. |
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