WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La boad et la réduction de la pauvreté au bénin

( Télécharger le fichier original )
par Babatoundé Adéléké Eustache ALOGOU
Ecole Nationale d'Administration du TOGO - Inspecteur Central du Trésor 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 2 :

APPORTS DE LA BOAD A LA REDUCTION DE LA PAUVRETE : ECUEILS ET SUGGESTIONS

Les contributions directes de la BOAD à l'endroit des couches vulnérables atteignent 31% des prêts et participations accordés au Bénin à la date du 31 décembre 2007. Le développement n'étant pas exclusif de la croissance voire de la pauvreté, les engagements sectoriels ou catégoriels ont un impact certain sur la réduction de la pauvreté. En effet, en appuyant par exemple les institutions financières, la Banque renforce et augmente leur capacité de gestion ou de financement. Le volume des crédits accordés par celles-ci permettra aux entreprises bénéficiaires de se développer ; ce qui permettra à celles-ci de recruter du personnel, donc de créer des emplois.

Ainsi, toute action de développement agit sur la pauvreté.

Dans ce chapitre, il sera essentiellement question d'analyse les résultats atteints et d'envisager des pistes d'amélioration. Bien entendu, il ne sera pas question de « juger » de l'atteinte ou non des objectifs.

La BOAD a élaboré depuis 1990 un document portant sur les directives générales relatives aux procédures d'évaluation rétrospective des opérations. L'étude permet, en effet, de confronter les résultats obtenus aux objectifs prédéfinis.

Section 1 : Insuffisances relevées dans la mise en oeuvre des projets

Au-delà des résultats atteints, il existe des contraintes dont la bonne appréciation pourrait permettre l'amélioration des performances de la Banque, ainsi qu'elle accélérerait la marche vers l'atteinte des objectifs de développement à savoir les OMD et ceux visés par la SCRP. Nous relèverons les déficiences au niveau de la Banque et les problèmes relevant de l'Administration Béninoise.

Paragraphe 1 : Insuffisances au niveau de la Banque

Il n'a pas été facile dans le contexte de la BOAD de surfer sur les éléments subjectifs sur lesquels une action à moyen et long terme induirait une dynamique nouvelle à l'efficacité de la BOAD.

Les analyses précédemment faites nous ont permis de conclure qu'au 31 décembre 2007, la Banque n'a concouru qu'à hauteur de 4,3% au financement des entreprises. Cette contribution reste relativement modeste, comparée à celle d'autres institutions multilatérales comme la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, Le Fonds Européen de Développement dont les contributions ont varié entre 6 et 8% sur la période 2000-2007.

De même, selon une étude interne, la BOAD a conclu que, en 2003, « les interventions de la Banque en faveur du secteur public non marchand sont restées relativement faibles par rapport aux besoins de Etats membres ; elles ont représenté en moyenne des concours de l'ordre de 2,4 milliards FCFA par Etat et par an.  »1(*)4

Si les projets du secteur public marchand ont permis de renforcer la structure financière des entreprises d'Etat, notamment celles du secteur énergétique et des télécommunications, ils n'ont, par contre, pas été suffisants pour relever considérablement la capacité d'autofinancement desdites entreprises. En effet, la garantie étatique offerte pour les lignes de crédit accordées sont parfois dispensatrices des conditions minimales exigées par la Banque.

Par ailleurs, l'affectation des ressources accordées aux secteurs vitaux ne semble pas avoir privilégié l'amélioration de la disponibilité et de la qualité des services essentiels. En effet, une partie non négligeable de ces ressources a parfois, voire souvent, servi de financer des dépenses improductives telles que les achats de véhicules coûteux aux fonctionnaires gestionnaires des projets. Le choix du recours à l'assistance technique est souvent laissé à l'appréciation de la partie béninoise dont l'expertise n'est pas discutable mais qui peut donner lieu parfois à une collusion. De telles libertés réduisent l'efficacité de l'aide et rendent mitigé son impact sur le développement humain.

Le secteur de l'éducation est l'un des piliers du développement dans la mesure où l'ignorance est la pire maladie à l'origine de l'aggravation de la pauvreté humaine. Les concours de la BOAD ont été marginaux vis-à-vis de ce secteur. Les investissements dans le domaine du développement rural n'ont souvent pas de rubrique affectée à l'éducation des adultes.

Concernant les délais de la Banque en matière de financement, une lecture de la synthèse des opérations au 31 décembre 2007 fait ressortir un délai moyen de 4 ans 9 mois entre la date d'approbation et celle de mobilisation des fonds. Ces délais sont parfois allés jusqu'à 12 ans ; ce qui peut fausser considérablement l'efficacité des projets et rendre les investissements inopérants car les problèmes et le diagnostic pourraient entre-temps avoir changés. Chaque projet soulève des problèmes qui lui sont propres : la participation des divers spécialistes est alors susceptible de varier considérablement en durée. Les études de factabilité ne sont donc pas des exercices de virtuosité mais une démonstration logique et cohérente de la validité d'un projet.

Plus particulièrement, dans le domaine du développement rural qui compte pour plus de 14% des décaissements, des problèmes ont été fréquemment relevés qui concernent :

? la gestion et la maintenance généralement défectueuse des investissements mis en place ;

? la non disponibilité de certaines pièces de rechange et parfois de personnel qualifié ;

? la non maîtrise technique de la gestion et de la maintenance des aménagements ;

? la préparation insuffisante des bénéficiaires pour la prise en charge des aménagements transférés suite au désengagement de l'Etat des secteurs productifs amorcé dans le cadre de restructuration du secteur agricole.

L'amenuisement des ressources de la Banque, malgré l'évolution des fonds propres qui sont passés de 72 milliards en 1998 à plus de 139 milliards en 2007, ne suffit plus à lui assurer les moyens nécessaires pour contribuer à un niveau significatif à faire reculer la pauvreté.

* 14 - Rapport annuel 2003, BOAD, juin 2004, p.47.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe