Paragraphe 2 : Insuffisances au niveau de l'Etat
béninois
Plusieurs facteurs participent ici à la mauvaise
efficacité des projets de développement. L'expertise
nécessaire pour mener à bien et à bon terme les projets ne
fait défaut. Cependant, il est fréquent de constater que des
projets, s'ils n'arrivent pas à leur terme, sont parfois mal
exécutés.
Des difficultés liées, d'une part aux lourdeurs
administratives, d'autre part aux problèmes de gestion rendent les
projets plus coûteux et entament leur rentabilité. Si les projets
sont exécutés dans une logique de réduction de la
pauvreté, c'est d'abord au bénéfice des populations ;
or ce sont ces mêmes populations qui s'indignent du train de vie
déplacé des acteurs d'exécution de ces projets.
L'investissement d'une bonne partie des fonds dans les dépenses de
fonctionnement telles les primes, frais de missions et commissions sur
marché réduit les opportunités des populations à
tirer profit des concours de la BOAD qui comportent de ce fait une part
d'iniquité et d'instabilité.
Si les taux sont préférentiels, ils doivent
permettre aux populations de jouir convenablement de cette manne communautaire
qui est destinée à améliorer leurs conditions de vie.
Il est nécessaire que les finances publiques soient
assainies. La mauvaise gestion frappe souvent les fonds mis à
disposition. La justification du service fait n'intervenant souvent
qu'après le décaissement des fonds, et échappant parfois
à la législation financière nationale, les malversations
ne sont pas facilement décelables.
En direction du secteur privé, les interventions sont
faibles et méritent d'être relevées. Des enquêtes
menées par le cabinet Performances dans le cadre d'une étude
montrent que le développement des PME passe par trois axes
majeurs :
? Un environnement global incitatif et
cohérent ;
? Un dispositif d'appui direct performant ;
? Une offre de financement adaptée.
Au Bénin comme dans le reste de l'espace UEMOA,
l'engagement envers les entreprises est affiché au plus haut niveau mais
demeure peu décliné à travers les politiques et
institutions ; ce qui ne donne pas entière confiance à
l'emprunteur (BOAD) pour financer des investissements. En dépit des
divers fonds de garantie, l'orthodoxie bancaire rechigne l'improvisation.
L'article 21 du Protocole Additionnel
n°2 : « La politique commune des pays de
l'UEMOA vise l'émergence d'entreprises performantes, y compris
communautaires, aptes à satisfaire à des conditions
compétitives la demande intérieure, à affronter la
concurrence internationale et favoriser le progrès
social » ne trouve pas encore entière
application.
Section 2 : Suggestions pour une
efficacité accrue des actions de la BOAD en faveur de la lutte contre la
pauvreté
Il s'agira dans cette section de faire des propositions et
d'envisager des perspectives dans le sens d'une plus grande efficacité
de la BOAD dans la réduction de la pauvreté au Bénin. En
l'absence de données empiriquement fondées, nous voudrions, dans
les lignes à suivre, faire quelques propositions dans le sens de la
correction des faiblesses en matière de lutte contre la
pauvreté.
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