L'ANIMATION :
L'animation est un concept polémique et
polysémique à la fois. Ce terme fait partie de ces notions
flottantes et ouvertes dont il est difficile de cerner le sens, à
supposer qu'il n'en ait qu'un.
Historiquement et idéologiquement l'animation est
héritière des mouvements d'éducation populaire, ces
mouvement d'idées et d'action, né en au 19éme
siècle, traversée par des courants d'idées modernistes ,
ayant pour souci la démocratisation de la culture et par voie de
conséquence la rendre accessible à tous , afin de former des
citoyens libres , responsables et critiques .
En fait , on attribue plusieurs expressions à
ce champ à vocation théorique et praxélogique à la
fois.
En pays d'Europe occidentale et Afrique du Nord, on
utilise le terme « Animation socioculturelle » seule
officiellement en vigueur. Quand aux pays du nord d'Amérique, on fait
usage de l'expression « développement
communautaire » parfois remplacée par l'expression
« pratiques récréologiques » on utilisera
donc désormais de la fonction d'animateur tout brièvement, pour
designer les professionnels salariés, avec des statuts, des
qualifications et des formations différentes.
Mais la question qui se pose, parquoi peut-on
définir l'animation? à quel paradigme doit-on se
référer dans une telle démarche? Trop souvent,
l `animation est définit comme la simple organisation des
loisir.
Un certain nombre de définitions ont
été apportées par des divers auteurs ayant des profils
scientifiques différents passons-les en revue.
I-CHARPENTREAU, dans un ouvrage
considéré classique dans ce champ, proposée la
définition suivante « L'Animation Socioculturelle
s'inscrit dans le cadre d'une émancipation collective... On est
cependant embarrassé pour la définir clairement à cause de
sa richesse même et de sa diversité . L'Animation socioculturelle
consiste essentiellement à offrir des possibilités de culture sur
le plus large secteur possible de la vie du citoyen , en faisant participer le
plus grand nombre... »(1)
Ceci montre que l'animation a pour objectif essentiel,
toucher tous les public : enfants , jeunes , adultes , troisième
âge, etc... de catégories socioprofessionnelles
différentes, avec pour credo "La culture et le loisir pour tous". Elle
se veut alors une activité populiste.
(1) BESNARD (Pierre), L'animation socioculturelle,
Presses universitaires de France, Paris , 1985, p12
En 1970, le rapporteur de la commission Française
« Animation » du 6ème plan H.thery,
écrivait : « L'Animation implique trois processus
conjoints : un processus de dévoilement créer les conditions
pour que tout groupe ou tout individu se révèle à lui
même, un processus de mise en relation des groupes d'hommes entre eux, ou
avec des oeuvres et des créateurs, ou avec les centres de
décision, soit par la concentration soit par le conflit, un processus de
créativité :par l'interrogation des individus et des
groupes avec leur environnement, expression, initiative et
responsabilité » (1)
Une telle définition montre bien que l'animation
est une activité qui s'exerce ici et maintenant , l'animation comme
praxis signifie qu'elle est une activité dépendante du
passé, mais ouverte à un avenir.
(1) BESNARD (Pierre), L'animation socioculturelle,
opcit, p13.
En 1966, le sociologue I-P Imhof proposait a son tour la
définition suivante : « On désigne par
Animation toute action, dans ou sur certain groupe , une collectivité ou
un milieu, visant à développer la communication et à
structurer la vie sociale, en récourant à des méthodes
semi-directives, c'est une méthode d'intégration et de
participation » (1)
L'auteur ajoutait : « la fonction de
l'animation se définit comme une fonction d'adaptation aux formes
nouvelles de la vie sociale (...) avec les deux aspects complémentaires
de remède aux inadaptations et d'éléments du
développement individuel et collectif »
Les conceptions attribuées à l'animation
par Paul Foulquié mettent l'accent sur le caractère communicateur
de l'animateur , considérer comme "intermédiaire né "
selon la propre expression d `Emmanuel Mounier. LABOURIE essaye de donner
une définition sommaire, pour lui l'Animation est l'ensemble des
(2) « actions gérés par des personnes qui se
rassemblent et qui déterminent elles-mêmes le contenu de cette
action en fonction d'objectifs sociaux et culturels ... dont la
sémantique exprime une intention de dés enclaver la culture en la
reliant aux phénomènes de la vie
collective ».
(1) BESNARD (Pierre), L'animation socioculturelle opcit,
p13 .
(2) BESNARD (Pierre), L'animation socioculturelle opcit,
p13 .
Bien que toute tentative de définition pour
l'Animation ouvre le débat sur une grande polémique sur son sens
et ses enjeux.
C'est une difficulté due à la
complexité et l'ambiguïté qui recouvre ce domaine qui
oscille entre une vision qui voit en lui une pratique purement
théorisé et une autre qui le considère comme praxis pure
et simple.
2) Les facteurs influençant le choix
professionnel :
Chaque jeune est différent des autres. il est un
cas particulier, avec son caractère, ses goûts, ses
capacités.
Il doit choisir son futur métier en tenant compte
de sa personnalité.
Chacun a vécu dans un milieu différent et
spécifique.
Il a eu sa famille, son école, sa région
... autrement dit son milieu environnant que l'on veut ou pas façonne en
tout ou en partie sa vision, ses tendances et ses orientations dans la
vie.
Il y a une multitude des métiers et professions
envisageables par des orientations et des formations. Il s'agit de
découvrir et de choisir une d'eux, celui qui permettra le meilleur
épanouissement et la meilleure réussite . Voilà ce qu'il
faut d'abord déterminer.
a) Facteurs personnels :
Peu d'obstacles sont insurmontables. Les miracles sont
toujours possibles dans tous les domaines, grâce au hasard ou à
force de volonté, ou avec un talent particulier. Ainsi un bachelier en
lettres peut devenir un médecin. Mais il y'a malgré tout des
obstacles: Le principal a été longtemps la différence
sexuée entre homme et femme. Mais les choses ont évolué,
et si l'égalité absolue n'existe pas partout, les exclusives
contre l'un ou l'autre sexe se font plus rares.
Quelques métiers restent exclusivement
réservés à l'un ou à l'autre: sage-femme, mineur de
fond ...Ces métiers-là ne posent pas des
problèmes.
Beaucoup d'autres donnent l'avantage à l'homme ou
à la femme.
Cet obstacle-là existe donc, même s'il
s'amenuise, mais il est prévisible pour tous.
En générale, un jeune à plutôt
tendance à ignorer d'autres éléments dont il faudrait
tenir compte santé, les aptitudes, des caractères, les
qualités et les défauts.
Bien plus que l'état des santé, se sont les
goûts qui poussent à faire un métier plutôt qu'un
autre. Le goût pour l'un ou pour l'autre métier, il faut en tenir
compte, mais non pas décider uniquement en fonction de cela mais en
fonction des capacités requises c'est à dire en fonction du
pouvoir et non juste le vouloir. Plusieurs orientations sont possibles,
séparées par des nuances qui peuvent avoir leur importance pour
l'avenir, comme l'aspect caractériel.
ii) La famille :
Il y'a toujours un moment ou l'enfant sort de
l'emprise de sa famille. Sans chercher à connaître comment cela se
fait. Ce qui importe c'est de retenir cette évidence: celui qui devient
adulte prend lui-même en main, une à une, les rênes de sa
vie.
Malgré cette période normale pendent
laquelle chacun s'est dégagé de sa famille, a conquis son
indépendance, personne ne peut nier qu'il a été
modelé dans son être, malgré lui, par une famille. Chacun
sait ou pas ce que sa famille aura fait de lui. L'apport de toute une
éducation sur lui, sur ses choix, ses préférences en toute
matière ( le terme éducation n'est pas repris ici dans le sens
normatif) sans oublier, le poids des aspirations sociales et professionnelles
projetés par les parents sur l'enfant. La théorie de reproduction
sociale de Bourdieu est forte révélatrice dans ce
sens.
iii) L'école :
Bien réussir dans sa scolarité, est dit-on
de bon augure pour l'avenir professionnel. C `est bien sure souvent le
cas : un élève qui fait preuve d'intelligence et de
volonté aura plus de chance de réussir son cursus universitaire
et aura beaucoup de facilité pour apprendre une profession, Mais le fait
de réussir à l'école n'est pas toujours l'assurance de
bien réussir dans la vie. En effet un tel sujet ou acteur travaillera
bien, aura de la mémoire, s'appliquera à ces études, mais
dans d'autres contextes et situations plus tard il peut échouer. C'est
ce qui nous enseigne la psychologie sociale du moins. D'une manière
générale les qualifications scientifiques attribuées par
l'école déterminent en quelques sortes l'éventail des
choix d'orientation pour un filière universitaire donné, par les
scores requises pour l'admission à telle ou telle faculté ou
institut. Ce qui détermine en fin de compte le choix
professionnel.
d) Les représentations qu'on a des
filières et des professions :
Pour Shopenhawer, le monde que nous avons devant les yeux
n'est pas le vrai monde , c'est une
« représentation » qui n'existe que dans son rapport
avec un être percevant qui est l'homme lui-même. De ce fait, on
peut dire qu'il n'y a pas de vision objective pour les choses. Tout ce qui set
considéré comme vérité ou réalité sur
un sujet ou objet donné n'est que la résultante d'une
représentation. Même si l'on croit connaître un
métier, la réalité ne correspond pas toujours. D'abord
pour une raison bien simple : chacun entretien une relation ou vision
subjective avec un sujet/objet donné. Secondo, pour la raison que toute
chose change et bien sure chaque métier évolue et n'est pas
toujours le même que celui q'un parent, une connaissance ou qu'un
professeur, ont connu dans leur passé, le progrès technique et
sociale a multiplié les activités et les a modifiées
considérablement le progrès a accéléré la
spécialisation et à modifier le rapport
Homme-travail.
La première conséquence de ce changement
général est d'exiger de chaque individu qui veut se lancer dans
un métier plus de formation, plus de connaissances , plus de
technique, plus d'intelligence qu'auparavant.
Au fur et à mesure que les métiers se
spécialisent, l'enseignement qui prépare à ces
métiers du lui aussi se diversifier.
Les branches, les options, les écoles se sont
multipliés. Il faut savoir oÙ aller pour devenir x chose, mais ce
oÙ aller reste déterminer par les représentations
véhiculées sur telle branche, telle institution ou telle
profession. Si on se réfère à une lecture Bourdieusienne
nous pouvons accréditer ce qu'on vient de dire. En fait, selon Bourdieu,
il n'y a pas d'idées pures les productions intellectuelles ou les
représentations qui sont des constructions mentales, sont
l'émanation des structures sociales de leur époque, dicté
par une logique de différenciation et de domination.
Dans une large part de nos occupations, nos orientations
nous ne réfléchissons pas : nous agissons sur la base de la
conception du monde que nous avons apprise, Le sociologue insiste sur le
caractère trompeur de nous réflexions et de nos discours et
insiste sur l'importance de nos "habitus" qui sont la résultante d'un
processus d'intériorisation et de socialisation.
e) Orientation et calcul
individuel :
L'orientation est une entreprise très ambitieuse,
elle ne veut pas seulement aider un jeune à s'intégrer dans la
vie sociale et professionnelle par le choix d'une filière de formation
universitaire ( bien que le terme formation détient toujours une
connotation définie, ce n'est pas qu'une nuance de vocabulaire) elle
veut lui permettre de s'intégrer à la meilleure place possible de
façon à ce que son épanouissement personnel soit le plus
complet possible, C'est pourquoi elle ne s'inquiète plus seulement de
l'entrée dans une filière parlant à ce stade de niveau
universitaire, mais aussi de toute l'étape qui aura
précédé son passé scolaire et familial, ses
capacités requises, ses tendances personnelles, des déterminants
sociaux et géographiques.
Les services de l'orientation scolaire (du moins en
Tunisie ) s'ils jouent encore un rôle plus ou moins clair au niveau de
choix des branches d'instruction classiques au niveau du deuxième
secondaire ( cinquième année secondaire dans l'ancien
régime )
C'est -à-dire à une phase intra-scolaire
leurs rôles restent flou au niveau de l'orientation lors de l'obtention
du bac . En cas de recours au service d'orientation Il ne faut bien sure pas
prendre le diagnostic et le pronostic formulés par un conseiller
d'orientation scolaire pour une certitude absolue, Il y a toujours une marge
d'erreur , comme d'ailleurs dans toute activité humaine .
L'orientation n'offre pas d'intérêt exclusivement pour celui qui
en est le sujet, elle offre un intérêt général et
communautaire. Outre les consultations qui peut donner à chacun, permet
d'étudier l'ensemble de la jeunesse selon les ages, les filières
entrepris, selon les régions, etc...
Pour être vraiment efficace, l'action
d'orientation doit être complète et continue, c'est-à-dire
n'ignorer aucun des problèmes posés par un sujet, ni aucun des
problèmes posés au jeune. Il doit mettre l'accent sur l'aspect
évolutif d'un sujet, c'est-à-dire donner de l'importance et voir
la courbe de son évolution passée, et en pointillé, la
courbe de son avenir prévisible. A cela s'ajoute l'élément
calcul individuel, porté sur les potentiels de réussite et
d'échec des études en fonction de son pouvoir et son vouloir, les
éventualités d'intégration socioprofessionnelles de
diplôme de telle ou telle filière. Les conditions d'études,
etc....
Les sociologues de l'action rationnelle, comme Raymond
Boudon, se focalisent sur les calculs opérés par les individus
pour faire tel ou tel choix compris évidement le choix d'étude et
de profession.
PARTIE PRATIQUE
1) Problématique et
hypothèses :
a) Problématique
On peut admettre que toute formation contribue à
la construction d'une identité socioprofessionnelle, par la transmission
des savoirs et des savoirs faire, des dispositions, des attitudes, des
habitudes ou habitus.
Parler des animateurs socioculturels, c'est faire une
généralisation fondée sur l'existence d'une
activité professionnelle exercée par un ensemble d'individus. Ces
individus ont opté pour un choix de formation qui leur permettra par la
suite d'obtenir un statut socioprofessionnel et d'en exercer un
métier.
L'objectif de notre présent projet de recherche
est de mettre l'accent sur les conditions et les facteurs déterminants
du choix professionnel, l'orientation des jeunes vers une filière de
formation qui est l'animation socioculturelle.
L'enquête se limite à l'étude de la
population des futurs animateurs en cours de formation universitaire, à
l'Institut supérieur de l'Animation pour la jeunesse et la culture de
Birelbey, La seule institution en Tunisie qui délivre une formation
universitaire diplômante en ce domaine.
Ce travail s'inscrit dans un cadre de
référence propre à la psychologie sociale des
représentations, et se veut une recherche à caractère
exploratoire. Nous émettons que l'aspiration à l'exercice
professionnel de l'activité d'animation socio-éducative, si elle
s'élabore au cours des phases décisives d'histoire individuelles,
est surtout suscitée par certaines représentations collectives
.ceux-ci concernent: la peur de chômage, les conditions d'études,
les horizons scientifiques offerts par le filière, les perspectives de
recrutement et d'embauchage professionnelles, l'histoire scolaire,
l'environnement socio-familial des jeunes étudiants
« l'héritage culturel »; bref aux
représentations en rapport avec l'activité envisagée et
ses conditions.
Cette problématique s'appuit sur les travaux
élaborés montrant l'importance des représentations comme
facteurs déterminants dans le choix de l'orientation scolaire /
universitaire, perçue comme une pré-orientation
professionnelle.
La problématique de notre recherche serait alors
comme suit :
Quels sont les motifs du choix professionnels chez les
futurs animateurs socioculturels ?
Et jusqu'à qu'elle mesure peut-on
considérer que les représentations pourraient faciliter ou
entraver le cursus universitaire? et comment peuvent-elles contribuer à
la construction de l'identité socioprofessionnelle?
b) Hypothèses
|