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La lutte contre la pauvreté dans les sections communales de Jean Rabel: Conditions de développement rural

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par Jhon Réginald RODNEY
Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince - Licence 1999
  

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b) La migration vers d'autres communes et villes d'Haïti

Il faut comprendre le mouvement migratoire extra communal sous deux angles: celui caractérisant le flux sortant et celui du flux entrant.

Pour ce qui a trait aux migrants qui partent, ils vont par ordre de préférence et d'importance à Port-de-Paix, Port-au-Prince, Gonaives, Saint-Marc, Mare-Rouge, Anse-Rouge. Tous ces lieux d'accueil sont choisis pour des motifs communs, généralement: la précarité économique, le faible niveau des services de base. Cependant, des directions sont prises en lieu et place d'autres pour des raisons pratiques et de proximité, c'est le cas des zones des parties Est, Ouest et le Centre de Jean Rabel (1ère, 2ème, 5ème, 6ème, 7ème section, bourg) qui préfèrent se rendre premièrement à Port-de-Paix, puis dans une moindre mesure à Port-au-Prince. Ceux qui habitent les parties Est et Sud-est (3ème et 4ème section) de la commune ont une tendance à se rendre aux Gonaïves, à Port-au-Prince, à Saint-Marc et faiblement à Anse-Rouge tandis que les habitants de l'extrême pointe Ouest de la commune (6ème et 7ème section) entretiennent des relations privilégiées avec Mare-Rouge.

Quant à ceux qui viennent s'installer à Jean Rabel, ils le font pour diverses raisons. Il y a ceux premièrement qui arrivent des communes avoisinantes et d'autres contrées du pays pour avoir épousé quelqu'un de la zone, d'autres qui sont là supposément à la recherche de conditions de vie supérieure19(*) telles que: la recherche d'un boulot, la pratique d'un petit métier. Un autre groupe est composé de fonctionnaires de l'Etat venant des communes voisines, du département et d'autres villes du pays telles: Gonaives, Cap-Haïtien, Cayes. Ce groupe est composé également de missionnaires de l'Eglise, de personnels locaux et expatriés travaillant pour le compte d'ONG et de projets.

c) Migration vers l'extérieur

L'émigration de la population de Jean Rabel vers d'autres pays a changé de proportion et de direction suivant plusieurs périodes de l'histoire de la commune. La première vague d'émigration se faisait surtout en direction de Cuba entre le début et le milieu du XIXème siècle20(*). On y allait surtout pour la coupe de canne à sucre (migration temporaire). La deuxième moitié du siècle passé a vu la montée d'une émigration vers les îles Bahamas, les côtes de la Floride, la République Dominicaine, Grentock et le Canada (migration définitive). Les principales causes de ces déplacements étaient surtout économiques, ainsi pour fuir une réalité socioéconomique difficile21(*), beaucoup de gens depuis la fin des années 70 jusqu'au début des années 90 avaient quitté la commune pour se rendre surtout vers les Bahamas et la Floride. Une proportion moins importante quittait la commune sous le régime des Duvalier et pendant la période du Coup d'Etat militaire de 1991 pour des raisons politiques. Ces vagues d'émigration en majeure partie illégale ne sont pas sans effet sur l'économie rurale qui a vu bon nombre de paysans de toutes les sections s'embarquer au Bord-de-mer et à Port-de-Paix sur de frêles embarcations. Adieu, la terre, la machette, la houe et les kombites! Souvent, comme des propos désespérés de paysans, qui n'ont pas eu la chance d'être acceptés dans les pays précités, tentent de le faire croire, il vaut mieux affronter la gueule du requin et la mer houleuse au lieu de mourir sur place, même à petit feu. A côté de ses aspects négatifs, on ne peut pas ignorer un apport considérable de ses émigrations sur l'économie locale. En effet, les membres des familles restées à l'étranger entretiennent des relations de solidarité avec leurs pairs restés au terroir, ainsi à défaut de grandes activités d'investissement, des transferts d'argent et de nourriture plus ou moins réguliers atténuent la misère de toute une frange de la population de plus en plus dépendante. Parmi ces migrants, la majeure partie ne revient jamais, cependant ceux qui vivent dans les contrées où l'hiver est rude reviennent au bercail pour y passer leur vieux jour.

* 19 Ceux qui sont interviewés ne sont pas trop enclins à parler de leur condition de vie.

* 20 Source : Département du Nord-Ouest, Rapport diagnostic PDC Jean Rabel, mars 2007.

* 21 Interview avec des parents d'émigrants.

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