La lutte contre la pauvreté dans les sections communales de Jean Rabel: Conditions de développement rural( Télécharger le fichier original )par Jhon Réginald RODNEY Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince - Licence 1999 |
2- Structure de la population par âge et sexeD'après les données du recensement de 2003, l'âge moyen de la population de Jean-Rabel était de 25,4, l'âge moyen des hommes 25,3 et celui des femmes 25,6. A noter une légère différence entre l'âge des femmes par rapport à l'âge des hommes ce qui confirme une tendance mondiale. Le même constat est fait en milieu urbain et rural (voir tableau ci-dessous). Tableau 6: Répartition de la population de Jean-Rabel par sexe en 2003
Source: IHSI, RGPH 2003. B- Les conséquences de l'accroissement démographique dans la communeLes causes de l'accroissement démographique sont assez claires et connues et partant, sans intérêt pour nous de les évoquer même brièvement ici. Nous nous limiterons plutôt à en déterminer les conséquences dans la commune. 1- Le problème des migrations vers l'etranger (Voir Les mouvements migratoires) L'accroissement démographique accéléré et la détérioration des conditions de vie des paysans de la commune expliquent l'ampleur du mouvement migratoire vers les pays voisins notamment les USA et la Republique Dominicaine. 2- L'exode rural (Voir Les mouvements migratoires) D'une facon générale, la commune de Jean Rabel se depeuple au profit de Port-au-Prince et d'autres villes avoisinantes telles que Gonaives et Port-de-Paix. Ainsi, chaque année, massivement et de façon incontrolée, les paysans se déplacent vers les villes dans l'espoir d'y trouver un emploi, de bénéficier d'une meilleure éducation, ou de changer de situation économique et de monter dans l'échelle sociale, estimant que la vie rurale est inférieure à la vie urbaine. Les migrants sont en majorité des paysans sans terre, en âge de travailler et qui cherchent à survivre et à échapper à la misère qui sévisse dans les sections rurales. 3.1.2. Les mouvements migratoires ou UrbanisationLa dynamique migratoire de la population de Jean Rabel s'opère suivant trois dimensions d'échange ou de causalités socioéconomiques. Ces trois dimensions sont caractérisées par des mouvements internes et externes repartis suivant cette typologie: a) une migration interne ou intra communale, b) une migration externe ou extra communale, c) une migration vers l'étranger ou extra nationale. a) La migration interneBeaucoup de déplacements qui se font à l'intérieur de la commune de Jean Rabel ont leur raison d'être à cause d'une mauvaise distribution des services sociaux de base, mais aussi pour des raisons agro-écologiques. La première raison s'explique surtout par un manque ou absence dans certaines sections, de services de qualité et adaptés tels que: l'éducation fondamentale et secondaire. Cet état de fait contraint des habitants des sections à favoriser l'envoi de leurs enfants aux écoles du bourg, rarement dans une autre section, dans l'optique de trouver une formation de qualité, mais souvent dans le but d'avoir accès à une classe, un niveau d'étude qui n'existe pas dans leur habitation d'origine. A cet égard, il faut souligner que sur les sept sections communales de Jean Rabel, seulement trois ont accès au niveau d'étude secondaire. (Voir secteur éducation) Les raisons agro-écologiques s'expliquent par le fait que de manière périodique, des cultivateurs laissent leur zone d'habitation pour aller s'établir de façon temporaire dans une autre zone, afin de profiter de leur saison de culture. C'est le cas de plusieurs habitants: de la première section qui vont vers la 2ème pour la culture du maïs et du haricot. Les habitants de la 2ème vers la 1ère pour le sorgho et le haricot; de la 6ème vers Fonds Ramadou (7ème) et Laplaine (2ème) pour l'arachide, le maïs, le haricot; de la 3ème vers les 1ère et 2ème pour les cultures pré-citées; de la 7ème vers la 1ère pour le sorgho; de la 4ème vers Laplaine (2ème), Fonds Ramadou, Gros-sable (7ème) pour le haricot, le maïs et l'arachide; de la 5ème (Porrier) vers Bord-de-Mer, Gros-Sable, Fond Bayahonde, Colette pour la culture du maïs, du haricot et de l'arachide. Ceci révèle la diversité des terres et des cultures d'une zone à une autre. Il est à remarquer que la période de plantation de toutes ces cultures se situe entre septembre et novembre tandis que les récoltes se font en mars et en avril. Ces migrants, une fois cette période terminée, reviennent dans leur communauté initiale. A côté de ces migrations à caractères temporaires, il y a aussi, celles qui sont plus ou moins définitives dues à des situations socioéconomiques obligeant une partie assez importante de la population des sections à s'installer dans la partie urbaine de la commune, en témoignent les nouveaux quartiers (Nan Vincent, Morne Pasteur, Beldorin...) dans l'espoir de trouver de meilleures conditions de vie18(*). * 18 Source : Département du Nord-Ouest, Rapport diagnostic PDC Jean Rabel, mars 2007. |
|