A. La stratégie d'accès aux ressources du sol
et du sous-sol.
La stratégie d'accès aux ressources naturelles
était la première raison d'attraction des IDE. Son
évolution et son ampleur étaient déjà existant
dés le XVIème siècle. Elle n'est pas une
caractéristique de l'économie multinationale ou globale
puisqu'elle est apparue avant même l'évolution du concept «
Globalisation ».
Dans ce cadre d'analyse les ressources naturelles sont
exploitées à l'étranger pour des raisons climatologiques
ou géologiques qui sont peu abondantes voir inexistantes dans le pays
d'origine, ou que le pays disposant de ces ressources naturelles est incapable
de les exploiter ou de les commercialiser sans investissement international,
tel est le cas pour les exploitations de terrains pétrolier et miniers
par exemple.
Néanmoins, l'importance relative des ressources s'est
considérablement modifiée au cours de l'histoire. Aujourd'hui les
métaux précieux ont été supplantés par le
pétrole ou les minerais servant aux alliages, mais fondamentalement il
s'agit toujours d'exploiter des ressources naturelles afin de
les transformer et de les exporter vers le pays d'origine ou vers
le reste du monde, et en faire ainsi une « vache à lait ».
Cet aspect des IDE est le plus simple à comprendre et
le plus évident à expliquer. Son déterminant principal est
en fait l'existence des ressources naturelles dans le pays hôte.
Cependant, ce dernier doit avoir un minimum de caractéristiques
économiques et politiques qui lui permettront d'accueillir
convenablement les IDE. Dans plusieurs études
économétriques portant sur les déterminants des IDE ; des
variables comme l'infrastructure, la corruption et la stabilité
politiques paraissent toujours significatifs et ayant une influence sur les
flux d'IDE et ce, quelle que soit la stratégie adoptée par les
FMN.
Au delà de cet état de fait, et en absence de
variables macro-économiques, politiques ou de bonne infrastructure,
encourageantes dans le pays hôte, on peut dire que c'est une sorte de
phénomène d'arbitrage qui s'installe pour les décideurs
des firmes multinationales intéressées par l'exploitation des
ressources naturelles existantes. En effet, si le risque d'instabilité
touche directement l'activité de l'entreprise et que le gain potentiel
de l'exploitation n'arrive pas à couvrir ce risque, il est
évident qu'il y aura moins d'IDE et inversement.
B. La stratégie Horizontale
La stratégie `Horizontale' ou de marché
s'applique aux décisions d'investissements à l'étranger
qui visent, d'une part, à produire pour le marché local
d'implantation et, d'autres parts, qui sont effectuées dans des pays qui
ont un niveau de développement équivalent. La stratégie
peut donc être qualifiée d'horizontale car elle concerne les flux
d'investissements croisés Nord- Nord qui se développent entre les
Etats-Unis, l'Europe et le Japon, c'est à dire au sein de la triade. Ces
flux constituent les deux tiers du montant total des investissements directs,
de même que les flux commerciaux intra- branche Nord- Nord constituent
une forte majorité du commerce international. Cependant, afin d'admettre
le parallèle entre les flux d'investissements et les flux commerciaux,
il faut mettre entre parenthèse l'asymétrie qui
caractérise les flux d'investissement direct à la sortie et
à l'entrée dans le cas du Japon par rapport à
la situation de quasi- équilibre qui règne dans
ceux des Etats-Unis ou de l'Europe : le Japon est un investisseur net à
l'étranger selon un ratio de dix à un.
Ses investissements horizontaux sont donc basés
essentiellement sur la théorie du commerce et de l'investissement
intra-branche développé par Krugman (1996) et du modèle
Heckscher-Ohlin. Dans cette théorie, le commerce intra -industriel joue
un rôle particulièrement important et principalement dans le
commerce des bien manufacturés entre nations industrielles
avancées. En effet, au fil du temps les pays industriels sont devenus de
plus en plus semblables dans leur niveau de technologie et leurs
disponibilités en capital et travail qualifié. Comme les nations
commerçantes les plus importantes sont devenus similaires par leurs
ressources et leur technologie, on ne trouve généralement plus
d'avantage comparatifs clair pour une industrie : une grande part du commerce
mondial prend ainsi la forme d'échanges à double sens au sein des
mêmes secteurs industriels, probablement sous l'influence des
économies d'échelle pour la majeur partie, plutôt que la
forme d'une spécialisation industrielle basée sur les avantages
comparatifs. Au fur et à mesure de l'avancement du processus du commerce
intra- branche entre les pays développés, les multinationales se
sont aperçues qu'il y aurait éventuellement avantage à
investir dans les pays à niveau de développement
équivalent, afin de les satisfaire tout en étant à
proximité du marché local.
Certes, le commerce intra branche permet de dépasser
les notions d'avantage comparatifs, et permet aux firmes de
bénéficier de marchés plus vastes, et par suite
d'économies d'échelles importantes, mais la localisation directe
sur le marché permet aussi d'aller au-delà des économies
d'échelles et d'assurer une proximité irrévocable sur le
marché tout en bénéficiant de qualité et de
coûts de main d'oeuvres équivalent au pays d'origine. Ce qui
permet un produit de qualité optimale.
L'investissement horizontal, est alors principalement une
stratégie commerciale. Il correspond, en fait, à un processus
d'internalisation de la production par « substitution d'exportation
». Il s'agit de FMN qui opère une véritable
réimportation de la production, par l'implantation de `filiales-
relais'.
Néanmoins, leur extension mondiale s'effectue par
l'exploitation de marchés locaux. Leur localisation est donc
dépendante de la demande effective ou potentielle. Bien entendue, dans
ce cas on ne peut parler de délocalisation, concept sur lequel on
reviendra ultérieurement.
Ainsi, on peut comprendre que les IDE horizontaux sont
très spécifiques et leur déterminant principal est
l'existence d'un marché intérieur porteur. Il implique un
engagement durable vis à vis du pays hôte. Par ailleurs,
l'investisseur est intéressé non seulement par le
développement du marché pour son produit particulier, mais aussi
par le développement de l'économie du pays hôte en
général. Le facteur prépondérant pour la
réalisation de ce type d'investissement est l'existence de main d'oeuvre
qualifié et d'infrastructure adéquate. Les pays en voie de
développement se trouvent, bien évidemment, à la marge de
ce type d'investissement.
La stratégie horizontale est actuellement la plus
répandue. Les investissements directs qui en résultent
représentent à l'heure actuelle au moins les deux tiers des flux
totaux ; en termes de stock, la proportion est encore plus
élevée.
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