3-2- CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS AGRICOLES
Parmi les 185 exploitations enquêtées qui
couvrent une superficie totale de 1.326,07ha (campagne 2001-2002), on en
distingue de plusieurs tailles. En moyenne, la taille d'une exploitation
s'évalue donc à 7,17 ha et la superficie en coton est de 3,38
ha.
Les exploitants agricoles ne pratiquent pas aussi les
mêmes modes de culture (la culture attelée est plus
développée au Nord ) et le niveau d'utilisation de la main
d'oeuvre qu'elle soit familiale ou salariée sur les exploitations
cotonnières est diversifié.
Ainsi à Parakou, la taille moyenne d'une exploitation
est de 10,42ha et celle d'une exploitation cotonnière est de 4,02ha. Les
producteurs de cette localité utilisent pour la culture du coton leur
force physique (mode de culture manuel) de manière très
importante et la culture attelée de façon moyenne (47% des
enquêtés). Pour ce qui concerne le niveau d'utilisation de la main
d'oeuvre sur le coton, plus de la moitié des enquêtés
emploie beaucoup la main d'oeuvre familiale combinée à la main
d'oeuvre salariée occasionnelle (annexe n°2 et 3). Peu
d'exploitants agricoles embauchent aussi des ouvriers permanents pour la
production cotonnière (4 exploitants seulement sur les 21) (annexe
n°4).
Dans la sous-préfecture de
Bembèrèkè, la taille moyenne d'une exploitation est de
7,72 ha et la superficie moyenne en coton est de 3,79 ha soit 49,10 % de
l'exploitation totale. Certains paysans (65 %) utilisent moyennement la culture
attelée pour produire le coton et 5 % en utilisent beaucoup (annexe
n°6). Nous pouvons donc affirmer que la culture attelée est plus
pratiquée à Bembèrèkè qu'à Parakou.
Malgré cette importance relative de l'attelage, les producteurs de cette
localité utilisent avec enthousiasme la culture manuelle car ils ne
peuvent s'en passer (annexe n°5). Le niveau d'utilisation de la main
d'oeuvre familiale y est très élevé ; s'agissant de
la main d'oeuvre salariée permanente et de la main d'oeuvre
salariée occasionnelle, le degré d'emploi est presque nul et
moyen respectivement (annexe n°2 ; 3 et 4).
A Banikoara, les exploitations agricoles sont
caractérisées par une taille moyenne de 11,17 ha et le coton y
occupe une superficie de 6,48 ha soit plus de 60%, un niveau d'utilisation de
la main d'oeuvre familiale très élevé sur le coton, une
pratique moyenne de la culture attelée et une culture manuelle intensive
(annexe n° 2, n° 5 et n° 6).
Quant aux exploitations de Djougou, elles sont par contre de
tailles plus modestes et couvrent une superficie moyenne de 6,78 hectares dont
presque la moitié pour le coton. Sur ces exploitations, les paysans
utilisent la main d'oeuvre familiale et la main d'oeuvre salariée
occasionnelle pour effectuer les différentes activités relatives
au coton (annexe n° 2 et n° 3). La culture attelée
couplée avec la culture manuelle y est développée par la
majorité des producteurs enquêtés.
A Kouandé, la taille des exploitations moyennes est de
5,35ha et le coton y occupe 2,05ha soit moins de la moitié de
l'exploitation. Près de 45% des producteurs de cette
sous-préfecture utilisent la culture manuelle pour le coton
combinée à la culture attelée (annexe n° 6),
engageant la force physique des membres de la famille et un nombre peu
important d'ouvriers salariés (annexe n° 2, n° 3 et n°
4).
Dans la sous-préfecture de Toucountouna, l'exploitation
agricole moyenne occupe une superficie de 4,52 ha pour 1,5ha en coton. On y
retrouve quelques producteurs qui utilisent l'attelage, le reste s'adonnant au
mode de culture manuel avec un engouement naturel (annexe n° 5 et n°
6). Pour cela, ils emploient en plus des actifs agricoles familiaux des
ouvriers occasionnels mais jamais d'ouvriers permanents (annexe n°
2 , n° 3 et n° 4).
A Savè où la taille moyenne des exploitations
est de 10,04 ha, le coton occupe seulement 1,33 ha. Le niveau d'utilisation de
la main d'oeuvre familiale est très important, les producteurs ne
trouvent pas des ouvriers permanents et se contentent de quelques ouvriers
occasionnels (annexe n° 2 et n° 3) qui se présentent à
eux. De plus ils ne pratiquent pas la culture attelée (annexe n°
6).
Dans la localité de Djidja, on rencontre des
exploitations caractérisées par une taille moyenne de 7,97 ha
avec 3,22 ha pour le coton. Le type de main d'oeuvre utilisée de
façon abondante est la main d'oeuvre salariée occasionnelle et la
main d'oeuvre familiale (annexe n° 2 et n° 3) pour une culture
essentiellement manuelle (annexe n° 5).
A Zogbodomey, c'est le même scénario qu'à
Djidja pour une exploitation de taille moyenne de 10,95 ha avec une superficie
cotonnière de 4,10 ha pour la campagne 2001-2002.
En résumé, dans la pratique agricole
béninoise, on distingue trois modes de culture à savoir :
culture manuelle où traditionnelle qui fait appel à la force
physique de l'homme, culture attelée dont le principal est une paire de
boeufs et une charrue et enfin culture motorisée. La culture
motorisée n'est pas souvent connue des exploitants agricoles
béninois qui du coup utilisent peu cet outil précieux de travail.
Quant à la culture attelée, elle est surtout pratiquée
dans les exploitations du Nord qui demeurent les plus grosses productrices du
coton (annexe n° 1 et 6 ). Néanmoins les exploitations du centre au
Nord n'ont pas les mêmes tailles. La taille moyenne d'une exploitation
est d'environ 7,17 hectares dans laquelle le coton occupe environ 40 %, et
prédomine, pour une famille moyenne de 8 actifs agricoles.
3- 3- LA RENTABILITE FINANCIERE
Elle constitue le principal enjeu de la production du coton.
Elle intéresse bien à la fois l'Etat, les organisations paysannes
et les producteurs qui engagent leur force physique et leurs moyens financiers
dans la filière. Dans notre étude, il sera question de la
rentabilité financière pour le chef d'exploitation.
La démarche, ici, consiste à confronter
l'ensemble des frais engagés pour la production au revenu brut issu de
la vente du produit coton et voir si la production dégage
réellement des bénéfices. Dans notre étude la
campagne de référence est celle de 2001-2002 ; campagne au
cours de laquelle le Bénin a enregistré sa plus grande production
d'environ 415.000 tonnes et très proche pendant laquelle les producteurs
peuvent se rappeler les dépenses engagées et fournir des
informations fiables. De plus, pour mesure de clarté, les coûts de
production sont divisés en trois (03) grands groupes:
- les coûts des opérations culturales;
- les coûts des intrants agricoles;
- les autres charges.
3-3-1- LES COUTS DES OPERATIONS
CULTURALES
La culture du coton exige cinq (05) principales
opérations suivant les zones couvertes par l'enquête et qui ont
fait l'objet de notre étude. Il s'agit du défrichage, du labour,
du semis, du sarclage (3fois) et de la récolte. Le tableau ci-dessous
récapitule les coûts de ces différentes opérations
par sous préfecture de la zone d'enquête.
Tableau n°2 : Coûts des
opérations culturales pour un hectare C/2001-2002
( en Fcfa )
Secteurs
Opérations
|
Parakou
|
Bembèrèkè
|
Banikoara
|
Djougou
|
Kouandé
|
Toucountouna
|
Savè
|
Djidja
|
Zogbodomey
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm
|
cm
|
Défrichage
|
27750
|
27750
|
19220
|
19220
|
5480
|
5480
|
10400
|
10400
|
15410
|
15410
|
13945
|
13945
|
21970
|
14975
|
10020
|
Labour
|
28475
|
24475
|
24000
|
20000
|
21670
|
18670
|
22600
|
18600
|
24690
|
22670
|
22350
|
18050
|
30450
|
15630
|
16820
|
Semis
|
6180
|
6180
|
3085
|
3085
|
5880
|
5880
|
8705
|
8705
|
5800
|
5800
|
0
|
0
|
5990
|
4160
|
5280
|
Sarclage
|
28260
|
28260
|
24340
|
24340
|
45220
|
40200
|
18070
|
18070
|
33070
|
30000
|
34580
|
34000
|
23690
|
26450
|
25740
|
Récolte
|
29405
|
29405
|
23780
|
23780
|
29340
|
29340
|
27360
|
27360
|
26530
|
26530
|
19840
|
19840
|
33920
|
18220
|
23450
|
Total
|
120070
|
116070
|
94425
|
90425
|
107590
|
99570
|
87135
|
83135
|
105500
|
100410
|
90715
|
85835
|
116020
|
79435
|
81310
|
Source : enquête de terrain
Cm = culture manuelle
Ca = culture attelée
L'analyse de ce tableau montre que les opérations
culturales coûtent plus chères aux producteurs de Parakou et de
Savè qu'aux producteurs des sept (07) autres sous-préfectures en
culture manuelle. En culture manuelle associée à la culture
attelée, Parakou se trouve toujours en tête. De plus, les
opérations culturales nécessitant beaucoup plus de moyens
financiers sont le défrichage, le labour, le sarclage et la
récolte dont la plus importante est la récolte en culture
manuelle comme en culture mixte (manuelle et attelée associées)
dans les sous-préfectures de Parakou, de Djougou et de Savè. Par
contre c'est le sarclage qui est financièrement plus important dans les
autres sous-préfectures toujours pour les deux modes de culture.
A Parakou, le coût total des opérations
culturales par hectare est de 120.070 fcfa en culture manuelle et de 116.070
fcfa en culture manuelle associée à la culture attelée.
Pour ces deux modes de culture, respectivement le défrichage
représente 23% et 24%, le labour 24 % et 21 %, le sarclage 24 % et 24,3
% et la récolte 24,5 % et 25 % du coût total de ces
opérations. La totalité des coûts des opérations
culturales dans cette sous-préfecture est financée à
hauteur de 53 % en culture manuelle et de 49 % en culture mixte du coût
de revient total de production.
A Bembèrèkè, le coût total des
opérations culturales est de 94.425 francs CFA pour un hectare
emblavé de coton en culture manuelle et de 90.425 FCFA en culture mixte.
Cette différence résulte du faible coût du labour en
culture attelée (tableau n° 2). Dans ce coût total, les
opérations les plus coûteuses sont le labour, le sarclage et la
récolte avec des proportions respectives de 25,4 % ; 25,7 % et
25,2 % en culture manuelle. Le même scénario se reproduit presque
pour les producteurs associant l'attelage à leur effort manuel. Toujours
à Bembèrèkè le coût total des
opérations culturales représente 45 % et 41 % du coût total
de production respectivement en culture manuelle et en culture manuelle
combinée à l'attelage.
Les producteurs de Banikoara quant à eux
dépensent pour les opérations culturales 107.590 francs CFA/ha
en culture manuelle et 99.570 francs CFA/ha en culture manuelle et
attelée soit respectivement 50,10 % et 45,60 % du coût total de
production pour un hectare. Dans cette sous-préfecture, les
opérations qui coûtent plus aux producteurs sont le labour, le
sarclage et la récolte. En effet en culture manuelle, le coût du
sarclage représente environ la moitié du coût des
opérations ; le labour et la récolte respectivement environ
le quart (tableau n° 2).
A Djougou, la totalité des opérations culturales
est financée par les producteurs à raison de 41 % du coût
total de production qui est de 229.500 francs CFA/ha en culture manuelle et de
37 % en culture mixte qui est de 235.820 francs CFA/ha. Ces différentes
opérations sont ainsi financièrement importantes à cause
des coûts élevés du labour et de la récolte pour les
deux modes de culture .
A Kouandé, de toutes les opérations culturales
qui coûtent 105.500 francs CFA/ha en culture manuelle et 100.410 francs
CFA en culture manuelle combinée à l'attelage ; le sarclage
et la récolte occupent des proportions importantes car ils sont
financés respectivement à hauteur de 31 % et 25 % de ce
coût, et ceci en culture manuelle. Ces opérations ne sont pas non
plus des moindres dans le processus de production du coton dans cette
sous-préfecture. Elles représentent en culture manuelle 52 % du
coût total de production et en culture mixte 42 %.
A Toucountouna, les principales opérations culturales
coûtent au producteur en moyenne une somme de 90.715 francs CFA/ha en
culture manuelle et 85.835 FCFA/ha en culture mixte bien que le semis soit
effectué totalement par le chef d'exploitation et sa famille
(ménage agricole). Dans cette localité l'opération la plus
coûteuse est le sarclage bien qu'il représente en culture manuelle
28 % et en culture mixte 40 % du coût total de ces opérations.
A Savè, le labour est très coûteux
comparativement aux coûts de cette opération dans les autres
sous-préfectures de la zone d'enquête. Ceci, combiné au
coût élevé de la récolte remonte le coût total
des opérations à 116020 francs CFA/ha. Ce coût total occupe
plus de la moitié (53 %) du coût de revient du coton. Ces deux
opérations représentent à elles seules environ 56 %du
coût total des opérations culturales.
A Djidja, les producteurs dépensent moins pour
réaliser les opérations culturales sur les exploitations
cotonnières. Pour eux, ces opérations s'évaluent à
79.435 francs CFA à l'hectare, soit 39 % du coût total de
production dans cette zone.
A Zogbodomey, bien que le coût du défrichage
à l'hectare soit moins coûteux comparativement aux autres
localités enquêtées hormis Banikoara, le coût total
des opérations culturales est de 81310 francs CFA/ha et
représente 48,88 % du coût total de production. Dans cette
sous-préfecture, les opérations nécessitant plus de fonds
sont le sarclage et la récolte. Ils occupent environ 32 % et 29 % du
coût total de ces opérations.
3-3-2- LES COUTS DES INTRANTS
AGRICOLES
Par intrants agricoles, nous entendons les engrais (NPK,
UREE), les insecticides et les herbicides. Les coûts de ces intrants
constituent inévitablement des dettes que le producteur doit payer
à la fin de la campagne.
L'évaluation du coût des intrants est
quelque peu difficile en raison de l'existence du marché noir (achat des
intrants dans les pays voisins : Togo, Nigeria et bradage des intrants par
certains producteurs). Les quantités utilisées pour les calculs
sont celles déclarées par les producteurs
enquêtés ; ces quantités sont différentes des
doses recommandées par la RCF qui est de 200 kg d'engrais, 8 litres
d'insecticides et 4 litres d'herbicides pour un hectare de coton. Il faut
remarquer que certains producteurs n'atteignent pas cette dose comme dans les
sous-préfectures de Parakou, Bembèrèkè, Banikoara
et Toucountouna pour les engrais d'une part et tous les producteurs de la zone
d'enquête pour les insecticides d'autre part ; pendant que d'autres
exploitants agricoles en utilisent plus (tableau ci-dessous). Les prix
considérés ici sont les prix auxquels sont livrés les
intrants à crédit aux producteurs quelle que soit la situation
géographique de la localité.
Tableau n°3 : Coûts des intrants
agricoles pour un hectare C/2001-2002
|
Secteurs
|
Parakou
|
Bembèrèkè
|
Banikoara
|
Djougou
|
Kouandé
|
Toucountouna
|
Savè
|
Djidja
|
Zogbodomey
|
Intrants
|
PU (FCFA)
|
Qté
|
valeur
|
Qté
|
valeur
|
Qté
|
valeur
|
Qté
|
valeur
|
Qté
|
Valeur
|
Qté
|
valeur
|
Qté
|
valeur
|
Qté
|
valeur
|
Qté
|
valeur
|
Engrais
|
205
|
185,92
|
38115
|
185,48
|
38025
|
198,71
|
40735
|
231,1
|
47375
|
225
|
46125
|
192,11
|
39385
|
239,92
|
49185
|
317,91
|
65170
|
209,45
|
42940
|
Insecticides
|
4500
|
6,52
|
29340
|
5,69
|
25605
|
7,29
|
32805
|
7,34
|
33030
|
4,63
|
20700
|
4,6
|
20700
|
6,05
|
27225
|
4,15
|
18675
|
4,87
|
21915
|
Herbicides
|
6000
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1,91
|
11460
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1,92
|
11520
|
Total
|
|
|
67455
|
|
63630
|
|
85000
|
|
80405
|
|
66825
|
|
60085
|
|
76410
|
|
83845
|
|
76375
|
Source :enquête de terrain
NB : Les quantités sont en kg pour les
engrais et en litres pour les insecticides et les herbicides et les valeurs en
f cfa.
De manière générale dans les
sous-préfectures d'enquête, le coût total des intrants varie
entre 63000 francs CFA et 90000 francs CFA à l'hectare alors que si on
devait tenir compte des doses officielles, ce coût serait unique et de
valeur 72500 FCFA à l'hectare. Ce qui ne correspond pas aux observations
et donc fausse les comptes d'exploitation du producteur.
Dans toute la zone d'enquête, seuls certains producteurs
des localités de Banikoara et de Zogbodomey utilisent de
l'herbicide ; les doses utilisées semblent se confondre (1,92 l/ha
à Banikoara et 1,91 l/ha à Zogbodomey en moyenne).
En général, le coût des engrais
représente la plus grande proportion du coût total des intrants.
Cette proportion varie entre 56 % et 78 % dans les sous-préfectures
n'utilisant pas d'herbicides ; alors que dans les sous-préfectures
où les producteurs utilisent l'herbicide, le coût des engrais ne
représente environ que la moitié du coût total des
intrants (tableau n° 3)
A Parakou, le coût des intrants agricoles occupe environ
le tiers des coûts totaux de production pour un hectare et se classe donc
deuxième après le coût des opérations culturales
(52,32 % en culture manuelle, 49,22 % en culture mixte).
Dans la sous-préfecture de
Bembèrèkè, les coûts des intrants
représentent 30,13 % du coût de revient en culture manuelle et
20,31 % en culture manuelle associée à la culture attelée.
Par contre à Djougou et à Toucountouna, en culture manuelle
associée à la culture attelée le coût des intrants
agricoles occupe le troisième rang après celui des
opérations culturales et des autres charges liées à la
production du coton.. Dans le même ordre d'idée, à Djidja
le coût des intrants occupe une grande proportion dans le coût
total de production (41,44 % contre 39,27 % pour les opérations
culturales et 19,29 % pour les autres coûts).
3-3-3- LES AUTRES
CHARGES
Les charges dont il s'agit ici regroupent les amortissements
des matériels agricoles, le coût de transport des intrants et du
coton, les charges alimentaires et d'entretien de la main d'oeuvre
salariée qu'elle soit occasionnelle ou permanente.
De manière générale, ces autres charges
sont plus élevées en culture manuelle associée à la
culture attelée qu'en culture manuelle uniquement. Le montant le plus
élevé est de 6.730 francs cfa/ha en culture manuelle tandis qu'en
culture manuelle combinée à la culture attelée il est de
47.035 francs cfa/ha (Tableau n°7).
3-3-3-1- AMORTISSEMENT DES MATERIELS
AGRICOLES
Comme toute activité agricole, la production du coton
nécessite un certain nombre d'outils indispensables parmi lesquels nous
pouvons citer la houe, la dada, la machette, la faucille, la hache, l'appareil
de traitement.. pour la pratique de la culture manuelle ; en plus les animaux
de trait, la charrue et la charrette... pour la culture manuelle
associée à la culture attelée. Pour des raisons de
conformité et de précision, nous avons pris en compte tous ces
différents matériels utilisés par les producteurs
enquêtés. Aussi faudrait-il amortir ces matériels. Le
calcul de ces amortissements est fait sur la base des durées d'usage de
chaque matériel. Pour les matériels d'attelage,
l'hypothèse est que la durée maximale d'utilisation des animaux
de trait est de 7ans, 10ans pour la charrue et 15ans pour la charrette. En ce
qui concerne les autres matériels, nous nous sommes servis des
déclarations des producteurs. De plus pour raison de commodité,
tous les matériels considérés sont utilisés de
manière équitable sur toutes les superficies emblavées
dans l'exploitation quelle que soit la spéculation. En particulier, la
part revenant à la culture du coton dans cet amortissement est obtenue
en faisant le rapport entre le coût total de l'amortissement et la
superficie totale emblavée pour toutes les spéculations. Ainsi
l'amortissement pour la culture manuelle varie entre 340francs CFA et 6.730
francs CFA à l'hectare. Le montant le plus faible se rapporte à
la sous-préfecture de Banikoara et le plus élevé à
la sous-préfecture de Toucountouna. En culture manuelle associée
à la culture attelée, l'amortissement varie entre 11.120 francs
CFA (à Bembèrèkè) et 47.055 francs CFA/ha (à
Toucountouna). En culture manuelle le coût des matériels
représente une part infime des autres charges; sauf à Zogbodomey
où cette part est de 23,6 %. Par exemple à Banikoara, il
représente 1,54 % et à Kouandé 17,92 %. Par contre en
culture manuelle associée à la culture attelée, le
pourcentage le plus faible est 17,64 (à Bembèrèkè)
et le plus élevé est 62,17 (à Kouandé). Cela
justifie le poids important des matériels d'attelage.
De ces analyses, il ressort qu'en général
les populations qui dépensent plus pour les matériels agricoles
sont celles des sous-préfectures de Kouandé et de Toucountouna et
moins celles demeurant à Banikoara et à
Bembèrèkè en culture manuelle d'une part et d'autre part
à Bembèrèkè en culture mixte(Tableau n°4).
|
Parakou
|
Bembèrèkè
|
Banikoara
|
Djougou
|
Kouandé
|
Toucountouna
|
Savè
|
Djidja
|
Zogbodomey
|
cm
|
cm & ca
|
Cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm & ca
|
cm
|
cm
|
cm
|
Amortissement des Matériels
|
4520
|
14840
|
1195
|
11120
|
340
|
12020
|
3230
|
22760
|
5985
|
45065
|
6730
|
47055
|
4435
|
5205
|
2045
|
Tableau n°4 : Amortissements des
matériels agricoles
3-3-3-2- LES CHARGES EN ALIMENTATION ET
D'ENTRETIEN DE LA MAIN D'OEUVRE SALARIEE
C'est la composante des coûts de production du coton
graine qui est souvent négligée par les producteurs alors qu'elle
en constitue un élément important. On s'aperçoit,
lorsqu'on fait une investigation, de la difficulté d'évaluation
de ces coûts par les producteurs ; mais néanmoins nous travaillons
sur la base des déclarations des enquêtés qui paraissent
vraisemblables. Le calcul est fait suivant le coût moyen journalier de
l'alimentation et de l'entretien d'un ouvrier et le nombre moyen de
journées de travail.
D'après ces différentes considérations,
le constat général, dans les zones d'enquête, est que la
main d'oeuvre occasionnelle est plus utilisée que la main d'oeuvre
salariée permanente et le coût des charges alimentaires et
d'entretien pour cette dernière est plus élevé que celui
de la main d'oeuvre salariée occasionnelle, sauf dans les
localités de Kouandé et de Toucountouna. Cela se justifie, parce
qu'un exploitant agricole qui engage la main d'oeuvre salariée
permanente est obligé de le restaurer toutes les fois (matin, midi et
soir) et parfois même dans certaines sous-préfectures il prend en
charge toute la famille de l'ouvrier.
Partout dans la zone d'enquête, dans les coûts
considérés comme autres charges, ce sont les charges alimentaires
et frais d'entretien qui occupent la plus grande proportion. Ainsi, dans les
sous-préfectures de Parakou, Bembèrèkè et Djougou,
ces coûts représentent plus de la moitié du total des
autres charges en culture manuelle comme en culture mixte et en culture
manuelle uniquement dans la sous-préfecture de Kouandé. Dans les
autres sous-préfectures, ces coûts ne sont pas aussi
négligeables car ils dépassent le quart du total des charges
considérées.
Dans la sous-préfecture de Parakou sur les 21
producteurs enquêtés, 18 (soit 85,7 %) ont répondu que la
main d'oeuvre salariée occasionnelle leur engendre des coûts
supplémentaires qui s'évaluent en moyenne à 6.235 francs
CFA pour un hectare de coton emblavé et 4 seulement ont répondu
qu'ils dépensent pour l'alimentation et l'entretien de la main d'oeuvre
salariée permanente et ceci leur coûte en moyenne et par hectare
une somme de 21.125 francs CFA.
A Bembèrèkè, 75 % des
enquêtés affirment que les ouvriers salariés occasionnels
sont pris en charge par eux et que les coûts engendrés
s'élèvent à environ 2055 francs CFA à l'hectare et
15 % seulement des enquêtés répondent que la main d'oeuvre
salariée permanente engendre des frais supplémentaires en
alimentation qui s'élèvent en moyenne à 38.460 francs CFA.
Dans cette localité, les charges alimentaires de la main d'oeuvre
salariée permanente représentent 94,93 % des charges
alimentaires totales, mais cette main d'oeuvre est rarement utilisée
sur le coton de manière importante (10 % seulement des
enquêtés affirment qu'ils l'utilisent beaucoup sur le coton et 5 %
l'utilisent peu).
A Banikoara où les charges totales en alimentation
représentent moins de la moitié des autres coûts, les
charges alimentaires de la main d'oeuvre salariée permanente
représentent 95,55 % des charges alimentaires totales qui ne
représentent à leur tour que 4 % environ du coût de revient
du coton graine.
Dans les sous-préfectures de l'Atacora, les
pourcentages des charges alimentaires dans les coûts totaux sont
respectivement de 17,12 et 12 en culture manuelle et 16,10 et 10 en culture
mixte alors que dans les sous-préfectures du Zou (Savè, Djidja,
Zogbodomey )où n'est pratiquée que la culture manuelle, ces
pourcentages sont respectivement de 3,9 ; 7,7 et 1,9. On conclut donc que
dans le Zou, les coûts de l'alimentation de la main d'oeuvre
salariée représentent une moindre charge comparativement aux
départements du Nord.
Tableau n°5: Charges alimentaires et d'entretien
de la main d'oeuvre salariée
Secteurs
Charges
|
Parakou
|
Bembèrèkè
|
Banikoara
|
Djougou
|
Kouandé
|
Toucountouna
|
Savè
|
Djidja
|
Zogbodomey
|
Charges Alimentaires MSO
|
6235
|
2055
|
400
|
10345
|
15610
|
13710
|
8635
|
6265
|
1775
|
Charges Alimentaires MSP
|
21125
|
38460
|
8580
|
26595
|
8900
|
9735
|
0
|
9315
|
2440
|
Total
|
27360
|
34515
|
8980
|
36940
|
24510
|
23445
|
8635
|
15580
|
4215
|
3-3-3-3- LES COUTS DE TRANSPORT
ET AUTRES CHARGES
Ils comprennent le coût de transport des intrants du
siège des GV jusqu'au bord des champs, le coût de transport du
coton du champ jusqu'au lieu de vente (marché), et les autres charges
(achat de piles pour le fonctionnement de l'appareil de traitement, achat de
lait pour apurer l'organisme après le traitement...) (tableau
n°4).
De tous ces coûts seul le coût de transport du
coton est plus onéreux surtout à Banikoara. Ces coûts de
transport et autres occupent une proportion importante dans les autres charges
bien qu'ils soient minimes comparativement au coût total de production.
Ces mêmes coûts représentent respectivement dans les
sous-préfectures de Savè, Banikoara et Djidja plus de la
moitié des charges que nécessite la production du coton en
dehors de ceux des intrants et des opérations culturales; mais ceci
seulement en culture manuelle. En culture mixte, ce coût est minime
comparativement aux charges totales sauf à Banikoara (38 %) et à
Toucountouna (20 %).
Tableau n°6 : Les coûts de transport et autres
charges
Secteurs
Charges
|
Parakou
|
Bembèrèkè
|
Banikoara
|
Djougou
|
Kouandé
|
Toucountouna
|
Savè
|
Djidja
|
Zogbodomey
|
Transport Intrants
|
1255
|
1170
|
1670
|
215
|
490
|
1580
|
2015
|
1735
|
660
|
Transport Coton
|
5955
|
7335
|
7365
|
1520
|
610
|
935
|
4870
|
2730
|
1065
|
Autres charges
|
2885
|
2895
|
3750
|
2975
|
1815
|
14860
|
7460
|
13775
|
675
|
Total
|
10095
|
11400
|
12785
|
4710
|
2915
|
17315
|
14345
|
18240
|
2400
|
Source :enquête de terrain
NB :les valeurs sont en FCFA
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