1-2- ENONCE DU PROBLEME DE RECHERCHE
La production du coton au niveau primaire est assujettie
à deux types de problèmes : problème d'ordre
biotechnique et problème financier.
Les problèmes biotechniques se résument en la
baisse continuelle du rendement, conséquence de la mauvaise utilisation
des intrants agricoles par rapport aux recommandations de la RCF (Recherche
Coton Fibre), de la baisse de la fertilité des sols, de la mauvaise
qualité des intrants et des semences, des changements climatiques
(irrégularité des pluies), du retard dans la livraison des
intrants.... Cette baisse des rendements influence négativement le
revenu issu de la vente du coton graine et n'incite pas les producteurs
à un dynamisme plus poussé; ceci risque de les décourager
à moyen et long termes.
A ces problèmes s'ajoutent ceux financiers dont la
sous-estimation des coûts qui est un phénomène courant dans
l'agriculture soit qu'elle résulte d'un optimisme naïf ou qu'elle
vienne d'une estimation particulièrement médiocre ou nulle du
coût de certains facteurs entrant dans le processus de production. Il en
est de même des coûts élevés des intrants agricoles
dont les engrais et les produits phytosanitaires. Dans le même ordre
d'idée, le faible niveau des cours mondiaux est le fruit d'une crise de
surproduction «structurelle» alimentée par les divers
systèmes de subventions directes et indirectes de certains pays riches
au profit de leurs agriculteurs et exportateurs. Les producteurs des pays
pauvres ne pouvant bénéficier du soutien énorme de leurs
pays ne peuvent faire face longtemps à cette concurrence déloyale
des pays riches sans un niveau de productivité très
élevé sur le plan agricole, ce qui constitue un grand
défi. Le Bénin, pays en développement n'est pas en marge
de cette situation alarmante dont les seules victimes demeurent les populations
à la base. La dévaluation intervenue en 1994 a eu un impact
négatif sur le pouvoir d'achat des producteurs. Le coût des
intrants s'est accru de10% environ par année de façon plus forte
que les revenus bruts des producteurs dont l'accroissement a été
de 2,5% durant la période 1995-2000 (G. Raymond et Valérie
BEAUVAL, juillet 1995). Depuis 1997, les subventions sur les intrants ont
été totalement supprimées. En dehors des problèmes
biotechniques et financiers se pose le problème d'insuffisance des
matériels agricoles qui doivent favoriser les producteurs à
emblaver de plus grandes superficies cotonnières. Au regard de toutes
ces difficultés, un certain nombre de questions méritent
d'être posées :
La méthode de valorisation actuelle du coût de
production permet-elle d'affirmer la rentabilité du coton au stade
primaire de sa production ?
Le niveau actuel des prix permet-il aux producteurs d'avoir
une marge bénéficiaire nécessaire pour la croissance de la
production et l'amélioration du niveau de vie ?
Faudrait-t-il améliorer les techniques culturales
utilisées dans les différents systèmes d'exploitation ou
augmenter la productivité des ressources physiques, financières
ou du travail ?
Y a-t-il une différence remarquable entre le revenu
financier des producteurs adoptant le mode de culture manuelle et ceux
pratiquant l'attelage et exploitant de plus grands espaces ?
Les revenus issus de la production du coton sont-ils
utilisés à bon escient au stade primaire de production ?
Ces différentes préoccupations seront
abordées à travers le thème «Analyse de
la rentabilité économique de la production du coton dans quelques
systèmes d'exploitation du Bénin ».
1-3- OBJECTIFS ET HYPOTHESES
1-3-1- OBJECTIFS
L'objectif général de la recherche est
d'appréhender la rentabilité de la production du coton au niveau
du producteur.
Mais nous ne pouvons atteindre cet objectif qu'au moyen des
objectifs spécifiques qui sont :
i) donner les caractéristiques générales
des exploitations agricoles (taille, mode de culture et nature de la main
d'oeuvre) ;
ii) évaluer la rentabilité financière de
la production du coton au niveau du producteur selon les modes de culture
;
iii) déterminer les impacts socio-économiques de
la production du coton au niveau local ;
1-3-2- :HYPOTHESES
Les hypothèses de recherche sont les
suivantes :
i) Les producteurs de coton au Nord et au Centre du Bénin
n'adoptent pas les mêmes modes de culture et n'emblavent pas les
mêmes superficies.
ii) La rentabilité financière du coton est
meilleure en culture attelée ou motorisée plus qu'elle ne l'est
en culture manuelle.
iii) Le coton contribue énormément au
développement des localités qui s'y adonnent.
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