Tableau n°8.2 : Comptes d'exploitation pour
un hectare C/2001-2002 selon la deuxième option
Tableau n°8.3 : Comptes d'exploitation pour
un hectare C/2001-2002 selon la troisième option
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1 : Evolution de
la part des exportations du coton dans les exportations totales (1978-2000)
Graphique n°2 : Situation des
revenus bruts de la campagne cotonnière 2001-2002
SOMMAIRE
Introduction
Chapitre 1 : Cadre théorique
1-1- Contexte de l'étude
1-1-1- Présentation du secteur
cotonnier au Bénin
1-1-2- Problèmes du secteur cotonnier
1-2- Enoncé du problème de recherche
1-3- Objectifs et hypothèses
1-3-1- Objectifs
1-3-2- Hypothèses
1-4- Cadre conceptuel et revue de littérature
1-4-1- Clarification de quelques concepts
1-4-2- Revue de littérature
Chapitre 2 : Méthodologie de
recherche
2-1- Variables et outils d'analyse
2-1-1- Variables
2-1-2- Outils d'analyse
2-2- Choix de l'échantillon et Présentation
de la zone d'étude
2-2-1- Procédure d'enquête et choix
de l'échantillon
2-2-2- Présentation de la zone
d'enquête
Chapitre 3 : Présentation, analyse des
résultats et suggestions
3-1- Evolution des superficies et des rendements
3-2- Caractéristiques des exploitations
3-3- Analyse de la rentabilité financière
du coton
3-3-1- Coûts des opérations
culturales
3-3-2- Coûts des intrants
3-3-3- Coûts des autres charges
3-3-4- Situation du revenu brut
3-3-5- De l'effectivité de la
rentabilité
3-4- Impacts socio-économiques de la
production du coton graine
3-4-1- Au niveau individuel
3-4-2- Au niveau de la communauté
3-4-3- Impacts sur l'environnement
3-5- Problèmes et difficultés
rencontrés par les producteurs
3-6- Suggestions
Conclusion
Au Bénin, le secteur cotonnier reste et demeure le
principal moteur de croissance tant en milieu rural que dans l'économie
nationale. Ces dernières années, le Bénin a
enregistré une très forte augmentation du volume de coton graine
qui est passé de 353000 tonnes pour la campagne 1995-1996 à
415000 tonnes environ pour la campagne 2001-2002 le plaçant parmi les
grands producteurs de coton de la sous-région ouest- africaine. Il est
le sous secteur agricole le mieux structuré qui garantit aux producteurs
un revenu groupé. Pourtant, cette performance n'a pas toujours
réussi à éradiquer la pauvreté des populations qui
s'y adonnent. Cette situation amène à se poser la question de
savoir si la production du coton rentable pour l'Etat est vraiment
bénéfique pour le producteur, principal animateur de la vie de la
filière. Certes des études ont été
réalisées dans le secteur du coton, beaucoup ne se sont pas
intéressé à sa rentabilité au niveau du producteur
en tenant compte de tous les éléments de la structure des
coûts de production. C'est la particularité de la présente
étude intitulée «Analyse de la rentabilité
économique de la production du coton dans quelques systèmes
d'exploitation du Bénin» dont l'objectif est d'analyser
les avantages tant économiques que financiers que rapporte la
production du coton pour le chef d'exploitation. Dans le présent
mémoire qui est un essai à l'appréhension des avantages du
secteur cotonnier au niveau primaire (producteur), une contribution à
l'amélioration de la productivité interne ; nous aborderons
successivement les points suivants :
- historique de la production cotonnière au
Bénin, environnement économique dans lequel elle a
évolué et problèmes du secteur ;
- intérêts de l'étude ;
- présentation et analyse des
résultats ;
- et enfin problèmes et suggestions.
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE
1-1- CONTEXE DE L'ETUDE
L'agriculture est la principale activité de la
population béninoise. Elle occupe 70% de la population active et
représente 37% de son PIB (Rapport sur l'état de
l'économie nationale décembre 1999, p35). En termes
d'échanges extérieurs, la quasi totalité des recettes en
devises est essentiellement procurée par le coton ( plus de 80%).
Aujourd'hui, le coton occupe plus de 20% des superficies emblavées et
représente entre 6,7% et 10% de la production totale des cultures
agricoles (Annuaire statistique 1999-2000, service DPP MDR). Malgré
cette importance relative, la filière coton reste confrontée
à d'énormes difficultés qui ralentissent
profondément son évolution si bien qu'en dépit des
réformes en cours, elle n'est pas totalement sortie de
l'ornière.
Dans cette partie seront abordés successivement trois
grands points : les débuts et l'évolution de la filière
coton, l'environnement économique dans lequel elle a
évolué et les problèmes auxquels elle fait face.
1-1-1- PRESENTATION DU SECTEUR
COTONNIER AU BENIN
1-1-1-1- DEBUTS DE LA FILIERE COTON
Avant les années 1930, le palmier à huile
constituait la principale culture d'exportation au Bénin ; ce qui
a favorisé l'installation de plusieurs industries de transformation.
Mais son évolution a été entravée par des
problèmes écologiques et climatiques, la mauvaise gestion des
sociétés de transformation et le faible niveau de
compétitivité sur le marché international du fait de
l'introduction des produits de substitution et de l'émergence de
nouveaux producteurs à plus grands avantages comparatifs. Dès
lors ; la colonie du DAHOMEY(actuel Bénin) choisit de produire le
coton qui, par rapport au palmier à huile, a l'avantage d'être une
culture saisonnière et d'économie plus contrôlable. Au
départ, il était produit par les indigènes et sa culture
se faisait en association avec d'autres spéculations. Le coton
s'utilisait pour l'éclairage et la confection de certains objets
à usage domestique ; il servait aussi dans le lointain commerce
caravanier à travers les tissus que confectionnait le corps de
tisserands dont il avait donné naissance. Malgré l'existence de
ces débouchés, la production nationale du coton était
restée marginale. Ce n'est qu'à partir des années 1920 que
les maisons de traite installées dans la colonie commencèrent
à s'intéresser à sa commercialisation ; les
populations de certaines régions saisirent donc cette opportunité
pour surmonter les charges que sont les impôts et s'adonnèrent
à la production du coton qui apparaît comme l'unique ressource de
recours. Dès 1929, le DAHOMEY a enregistré sa première
exportation de coton évaluée à environ 1132 tonnes de
coton fibre (« Le temps de l'économie » n°13).
On assiste à partir de ce moment à la répartition du
territoire en différentes zones cotonnières .
1-1-1-2- EVOLUTION DE LA PRODUCTION ET DES PRIX
Avant les indépendances les données statistiques
sur le coton étaient inexistantes ou parfois fragmentaires. De 1960
à 2002, la filière coton a évolué de façon
irrégulière et ce sur tous les plans (surface emblavée,
production, commercialisation). Cette évolution est liée au
contexte de la production qui dépend des facteurs politiques,
économiques et climatiques. Ainsi, de 1960 à 1972 sous
l'impulsion de la CFDT et de la SATEC, la production du coton a
enregistré une croissance régulière et a été
multipliée par 17,17, passant ainsi de 2900 tonnes avec une superficie
emblavée de 2.000 ha à 49795tonnes avec une superficie
emblavée de 50.000ha (source : LARES octobre 1998); et ce
grâce à la disponibilité des intrants et à
l'amélioration de l'encadrement technique. A cette période, le
prix d'achat du coton graine a varié entre 20 et 28FCFA le kilogramme.
La production dont l'organisation était assurée par les GV, a
été subventionnée à hauteur de 100 kg d'engrais par
hectare.
A l'ère de la révolution et sous l'emprise de la
nouvelle politique agricole du gouvernement axée sur le
développement des cultures vivrières, la production
cotonnière va régresser pour atteindre 16.116 tonnes en 1977.
Cette chute n'est que la conséquence de la diminution des superficies
emblavées qui sont passées de 56.000 ha à 21.000 ha, et
d'une baisse du rendement qui n'était que d'environ 666 kg/ha contre 890
kg/ha les années précédentes bien que le prix d'achat au
producteur ait été maintenu.
En 1979, la filière coton renoue avec un nouvel essor.
La production du coton est remontée à 27.000 tonnes. Mais cet
essor s'est vite estompé suite à l'utilisation d'un insecticide
peu efficace. Ce n'est qu'en 1983, grâce à l'organisation de la
filière via le démarrage des projets de développement du
Borgou et du Zou, la mise en place de nouvelles règles de stabilisation
et de soutien des prix et la clarification du rôle des CARDERs et de la
SONAPRA que la filière s'est remise sur les rails avec une production de
133.000 tonnes. On assiste alors à l'amélioration du prix du
kilogramme de coton graine (100 FCFA le kg en 1983, 110 FCFA en 1985), au
changement de variété et à l'augmentation des superficies
emblavées.
En 1987, de nouveau, suite à la baisse continuelle des
cours mondiaux du coton, à la mauvaise pluviométrie
observée, à la suppression des subventions sur les intrants et la
gestion peu efficace de la filière, la production connût une autre
chute de 47,4%. Dans le même temps, le prix d'achat au producteur a
baissé pour atteindre 105 FCFA/kg en 1988 et 95 FCFA en 1989. Mais la
relance de la production et sa progression se feront rapidement à partir
de 1990 suite à l'application des mesures de restructuration
entamées au sein de la filière dans un contexte de
libéralisme économique et la remontée importante du prix
d'achat du coton graine. En effet, la production sur le plan national est
évaluée à 178.000 tonnes en 1991 avec un rendement moyen
de 1.176 kg à l'hectare. De plus avec la réorientation de la
politique de l'Etat suivie de l'ouverture de la filière aux
privés en 1992 et de l'émergence des organisations paysannes, la
production va passer de 162.000 tonnes à la campagne 1992-1993 à
384.000 tonnes à la campagne 1997-1998. Les superficies emblavées
ont aussi connu une augmentation mais l'augmentation du rendement moyen a
été légère, atteignant 1,7%. Le prix d'achat aux
producteurs a pratiquement doublé et le coton a pris alors de
l'importance aussi bien dans les assolements que dans les superficies qui lui
sont consacrées. Mais cette croissance du prix n'est pas arrivée
à compenser celle des intrants (engrais, pesticides) surtout
amorcée à partir de 1994 (période de la
dévaluation).
Enfin, au cours des cinq (05) dernières années
la production du coton a stagné tournant autour de 350.000 tonnes en
moyenne bien que les superficies emblavées aient augmenté.
1-1-1-3-ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
DU SECTEUR COTONNIER AU BENIN
L'agriculture béninoise est et demeure un secteur par
négligeable (38% du PIB) pour l'économie nationale. La
filière coton y est le principal moteur avec son importance aussi grande
tant dans le secteur formel que dans le monde rural. En effet, la
filière coton contribue à hauteur de 12% à la formation du
PIB et constitue la principale ressource d'exportation du pays.
Dans le secteur primaire, la filière coton occupe un
grand nombre d'actifs, contribue considérablement à la
constitution du revenu monétaire du producteur et permet le
développement de plusieurs organisations paysannes et l'installation de
plusieurs projets agricoles. Grâce à la filière coton, le
tissu industriel du Bénin a pu être développé :
implantation des usines d'égrenage, des usines de textiles et des
huileries utilisant les graines de coton comme matière première
(50% du potentiel industriel, Anna Crole-Rees et Soulé Bio Goura, juin
2001).
La filière coton a aussi donné un coup de pousse
au secteur tertiaire grâce à la naissance de plusieurs
organisations telle que la GPDIA dont le but principal est la commercialisation
des intrants agricoles (engrais, insecticides, herbicides...), l'organisation
des transporteurs de coton qui offrent un service appréciable pendant la
période de commercialisation à travers le développement
efficient du transport routier. De plus, la production
cotonnière permet à l'Etat béninois d'avoir des devises
(en moyenne 80% des recettes d'exportation). Ainsi, avec l'apport du coton, les
exportations totales du Bénin sont passées de 6.140 millions de
francs cfa en 1978 à 94.200 millions de francs cfa en 1993 et à
134.145millions en 2000. Au cours de la même période, l'apport du
coton dans ces exportations est passé de 1377 millions francs cfa
à 65926 millions de francs cfa. Le graphique ci-dessous illustre bien
l'évolution de la part du coton dans les exportations totales du
Bénin.
Source : INSAE
1-1-2- PROBLEMES DU SECTEUR
COTONNIER
En dépit de son importance, la filière coton au
BENIN est confrontée à d'énormes difficultés
liées essentiellement à son fonctionnement aussi bien au plan
interne qu'externe.
1-1-2-1 AU PLAN INTERNE
Ces difficultés se notent à tous les niveaux de
la filière aussi bien au niveau des producteurs, des transporteurs, des
égreneurs que des organisations paysannes.
* Au niveau des producteurs on peut noter :
- évaluation théorique de la Marge Après
Remboursement des Intrants (MARI) qui n'intègre pas tous les postes du
coût total de production ;
- faible niveau de la MARI ( faible
rentabilité) ;
- retard dans le paiement des
décades ;
- insuffisance des infrastructures et équipements dans
les GV (magasins, bascules ...) ;
- mauvaise utilisation des intrants agricoles (engrais,
pesticides ) ;
- coûts élevés des intrants et de la main
d'oeuvre depuis 1994 ;
- difficultés de prévision des besoins
réels en intrants surtout ;
- baisse de la fertilité des sols et
irrégularité des pluies ;
- mise en place tardive, insuffisance et mauvaise
qualité des intrants ;
- manque d'encadrement technique et faible niveau de
crédit pour la production ;
- atrophie du dispositif de recherche en matière de
coton et non maîtrise de la filière par les producteurs.
*Au niveau des transporteurs, l'état défectueux
des pistes fait qu'ils sont réticents et ne veulent pas s'engager sur
des pistes non rechargées et dont le tarif n'est pas
rémunérateur ; ce qui ralentit fortement le rythme
d'évacuation du coton graine ;
*Au niveau des égreneurs, les problèmes sont
surtout relatifs aux conditions de travail (qualité des produits,
humidification, collage etc.....) et aux situations de fibre sur le
marché international qui provoque le surendettement des égreneurs
et empêche certains d'entre eux moins performants de participer aux
campagnes. Aussi faut-il noter que les usines d'égrenage fonctionnent en
dessous de leur capacité de production.
*Au niveau des organisations professionnelles, les structures
mises en place dans le cadre de la restructuration sont encore très
jeunes et n'ont pas la maîtrise totale de leur rôle. Entre certains
égreneurs et les producteurs se pose toujours le problème du non
règlement des factures à tant à la CSPR (Centrale de
Sécurisation des Paiements et de Recouvrement).
1-1-2-2 AU PLAN EXTERNE
A ce niveau, les problèmes sont surtout liés
à la baisse continuelle des cours mondiaux de la fibre qui crée
sur le plan financier un écart difficilement gérable.
La production et l'égrenage du coton
génèrent des problèmes environnementaux qu'il importe de
signaler. Le premier est relatif à l'impact des intrants sur
l'environnement notamment les pesticides et le second a rapport au
fonctionnement des usines qui occasionne l'émission de substances
nocives aussi bien aux humains qu'au milieu physique. Toujours sur le plan
environnemental, la pratique de la culture extensive du coton provoque la
déforestation et l'appauvrissement des sols.
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