Typologie des exploitations maraà®chères au Sud-Bénin( Télécharger le fichier original )par Babatoundé Roland ASSOGBA Université d'Abomey-Calavi - Diplome d'Ingenieur Agronome, Option Economie Socio-Anthropologie et Communication pour le developpement 2008 |
Topologie des exploitations maraîchèresL'analyse du dendrogramme présenté la figure 1 permet de remarquer que le regroupement des exploitations maraîchères en trois (3) catégories est plus satisfaisant. La valeur de R²1(*) correspondant est de 0,42, ce qui signifie que 42 % des informations relatives aux exploitations maraîchères sont conservées après ce regroupement. Cette valeur de R² offre une meilleure homogénéité à l'intérieur des classes et permet de dégager les grandes tendances quant à la description des trois catégories d'exploitations maraîchères distinguées au Sud-Bénin. Figure1 : Dendrogramme relatif au regroupement des exploitations maraîchères Le tableau 2 présente la description des trois types d'exploitations maraîchères identifiés. Nous distinguons à cet effet : - Type 1 : Exploitations traditionnelles en bas-fonds ; - Type 2 : Exploitations modernes2(*) en milieu intra-urbain ; - Type 3 : Exploitations modernes en zone littorale. Les cultures maraîchères sont produites sur deux types de sol au Sud-Bénin. Alors que les exploitations du type 1 exploitent les bas-fonds, celles du type 3 installent les cultures maraîchères sur sable. En ce qui concerne le type 2, il regroupe aussi bien des exploitations installées sur sable (comme par exemple à Cotonou) qu'en bas-fonds (Porto Novo). La superficie exploitée par exploitation est très variable d'un type à un autre. Les plus grandes exploitations appartiennent au type 3 (0,73 ha en moyenne) qui correspond à la zone côtière (Grand Popo, Sèmè Kpodji) tandis que le type 2 correspondant à zone intra-urbaine (Cotonou et Porto Novo) regroupe les plus petites exploitations (en moyenne 8,53E-02 ha). Ce résultat traduit l'effet de la pression foncière qui est plus forte en milieux intra-urbains. Au niveau des exploitations des types 2 et 3, la superficie disponible est entièrement exploitée, et de façon permanente pour la production des légumes locaux et exotiques. Par contre, au niveau du type 1, une faible proportion des bas-fonds (environ 36 % des superficies disponibles) est exploitée de façon saisonnière pour la production des légumes locaux. En ce qui concerne les modes de faire-valoir, ils sont indirects au niveau des exploitations des types 2 et 3 (emprunt, location), tandis que les exploitations du type 1 sont sous des modes de faire-valoir direct (achat et héritage). Il ressort de ces résultats, qu'au-delà de la pénurie foncière que connaissent les exploitations du type 2 et dans une moindre mesure celles du type 3, ces deux types sont confrontés au problème d'insécurité foncière. Ces facteurs constituent de sérieux obstacles pour la production maraîchère en milieux intra-urbain et péri-urbain. Par ailleurs, l'analyse de la main-d'oeuvre disponible sur les exploitations révèle que les exploitations du type 2 sous-exploitent le potentiel disponible en ce qui concerne la force de travail humaine. Elles disposent d'environ 44,49 Equivalents-homme par hectare, contrairement aux autres types d'exploitations qui investissent généralement moins de 10 de Equivalents-homme par hectare. Ce résultat pourrait être expliqué par la petitesse des exploitations maraîchères en milieu intra-urbain. En ce qui concerne le niveau d'équipement, les exploitations des types 2 et 3, présentent un niveau d'équipement assez appréciable. Elles disposent d'une grande diversité d'équipements d'irrigation : arrosoir manuel + puits (Cotonou et Porto Novo), motopompes + bassins+ arrosoir manuel, motopompe + raccords flexibles, motopompe + asperseurs (Sèmè-Kpodji Grand Popo). Les traitements phytosanitaires se font à l'aide de pulvérisateurs. Ainsi, les exploitations du type 2 et surtout celles du types 3 justifient d'un niveau appréciable d'investissement en capital. Par contre, les exploitations du type 1 présentent par contre un niveau d'équipement très faible. Les équipements de production de ces exploitations se réduisent au petit outillage, concomitamment utilisé pour la production céréalière pendant la saison des pluies. Les cultures sont rarement arrosées, et on utilise à cet effet des méthodes rudimentaires (bassines et boîtes trouées). Il en est de même pour les traitements phytosanitaires qui se font à l'aide de bassines associées à des spaths de maïs. Le faible niveau du capital des exploitations du type 1 traduit le caractère extensif des systèmes de production mis en place, contrairement aux types 2 et 3 qui développent des systèmes plus ou moins intensifs avec des moyens plus ou moins modernes. Le degré d'encadrement des exploitations maraîchères est très variable d'un type à un autre. Alors que les exploitations des types 2 et 3 jouissent d'un bon encadrement de la part du CeRPA, des ONG et de divers projets (visites mensuelles ou hebdomadaires des agents chargées du suivi des producteurs, formations techniques, etc.), celles du type 1 bénéficient à peine du suivi des agents de ces structures. En ce qui concerne l'accès au crédit agricole, l'analyse du tableau révèle que contrairement aux exploitations du type 3 qui bénéficient à plus de 50 % des crédits agricoles, moins de 20 % des exploitations des types 1 et 2 bénéficient de l'appui des institutions de micro-finances. Ces résultats qui traduisent la facilité relative des exploitations du type 3 à accéder au crédit agricole pourraient s'expliquer par la méfiance des structures de crédit vis-à-vis des exploitations des types 1 et 2 dont l'envergure ne garantie pas la solvabilité. En matière de lutte contre les ravageurs des cultures, les pesticides chimiques sont plus utilisés au niveau de toutes les exploitations maraîchères au Sud-Bénin. Il s'agit aussi bien des produit chimiques recommandés pour les cultures maraîchères (Decis, Cypercal, Kini-kini, Topsin M, Talstar, etc.) que des pesticides chimiques destinés au coton (endosulfan, lindane, endrine, aldrine, etc.). Quant aux biopesticides, ils ne sont utilisés que de façon marginale au niveau des exploitations des types 1 et 2. Par rapport aux caractéristiques personnelles des maraîchers, il importe de remarquer que pour tous les types d'exploitations identifiés, les hommes sont majoritaires. Cela implique que les femmes contribuent peu à la production maraîchère au Sud-Bénin. Tableau2 : Caractéristiques des différents types d'exploitations maraîchères au Sud-Bénin
* 1 R² correspond au rapport entre la somme des carrés des écarts de la partition et la somme des carrés des écarts du tableau initial. Elle représente la quantité d'informations retenues après le regroupement des exploitations. * 2 Le caractère moderne ou traditionnel des l'exploitations est lié au niveau d'investissement dans la production. Il est apprécié ici à travers le niveau d'équipement qui est un élément essentiel du système de production. * 3 Equivalent - homme : C'est la quantité de travail que peut réaliser un homme adulte de référence en une journée. |
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