1.2. ENONCE DU PROBLEME
Le paludisme reste la maladie parasitaire la plus
fréquente au monde. Environ 41% de la population mondiale, soit 2,3
milliards de personnes, sont exposées au risque de faire le paludisme,
et l'on recense entre 300 et 500 millions de cas par an (nouvelles infections
ou réinfections), dont près de 80% en Afrique subsaharienne .Il
s'agit d'une des plus meurtrières affections humaines. Elle tue chaque
année 1,5 à 2,7 millions de personnes dont 1 million d'enfants de
moins de 5 ans5.
Pour l'Afrique seule, son poids économique est
estimé à environ 12 milliards de dollars annuels. Selon les
mêmes estimations, le paludisme ralentit la croissance économique
des pays africains d'environ 1,3 % par an. Cette maladie ne fait pas
seulement perdre des vies et la productivité, mais handicape
l'éducation des enfants et le développement social, par
l'absentéisme et les infirmités neurologiques associées
aux formes graves de la maladie. Elle érode la croissance ; des
adultes affaiblis par la maladie, ne peuvent pas travailler et gagner leur
vie ; aussi, le système scolaire est perturbé lorsque des
enfants sont très et souvent malades pour aller à l'école
ou que leurs enseignants sont absents pour des raisons associées au
paludisme6.
En R.D. Congo, le paludisme figure parmi les principales
causes de morbidité et de mortalité surtout chez les enfants de
moins de 5 ans. En effet, plusieurs études menées à
travers le pays ont décrit les problèmes et les
conséquences dues à cette affection.
A Kinshasa, les études menées par le Programme
National de Lutte contre le Paludisme ont montré que 86% des cas
reçus à la salle d'urgence pédiatrique de l'Hôpital
Général de Kinshasa (HGK) étaient consécutifs
à une anémie palustre7. Le paludisme constitue la
première cause de morbidité et la 3ème cause de
mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. D'après Toujours
les mêmes études, un enfant congolais de moins de 5 ans
connaît en moyenne 10 épisodes de fièvre/paludisme par an,
68% des consultations externes et 30% des hospitalisations à travers la
RDC sont attribuables au paludisme8.
L'initiative « Faire reculer le paludisme » est
née en 1998 de la prise de conscience du fait que la morbidité et
la mortalité provoquées par le paludisme en Afrique sont d'autant
plus inacceptables qu'on dispose d'un certain nombre d'outils de lutte
efficaces et d'un coût abordable. Dans la déclaration faite en
avril 2000 à Abuja, les chefs d'États africains ont
décidé de renforcer les interventions, qui sont la pierre
angulaire de la stratégie pour Faire reculer le paludisme. L'objectif
est de diminuer de moitié la mortalité provoquée par le
paludisme d'ici à 2010. Ainsi l'utilisation des Moustiquaires
imprégnées avec un insecticide faisait partie, avec le Traitement
préventif intermittent chez la femme enceinte et le Traitement
associant des médicaments antipaludiques, des moyens pouvant
éviter et traiter le paludisme. De surcroît contribuer à
atteindre les objectifs de l'initiative « Faire reculer le paludisme»
(FRP)8 ;
La RDC a souscrit en février 2001 à la
Déclaration d'Abuja selon laquelle au moins 60% des personnes à
risque, surtout les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans,
devraient bénéficier à l'an 2005 de la combinaison la
plus appropriée des mesures de protection personnelle et communautaire,
telles que les moustiquaires traitées aux insecticides et autres
interventions accessibles et abordables pour prévenir l'infection et la
souffrance.
Conformément à cette Déclaration, le
PNLP a retenu le même objectif pour son Plan stratégique
2002-2006. Mais selon le rapport de l'enquête sur l'évaluation du
niveau actuel des indicateurs de base de « Faire reculer le
paludisme » dans 15 zones de santé d'intervention du
projet fonds mondial en République Démocratique du Congo,
le pourcentage d'enfants de moins de 5 ans qui passent nuit sous MII est de 26
%9. Nous constatons que cette proportion est encore loin du seuil de
60% de la population cible, retenue lors de la Conférence d'Abuja.
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