WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Determinants de l'utilisation de la moustiquaire impregnee d'insecticide en faveur des enfants de moins de cinq ans dans la ville de kinshasa

( Télécharger le fichier original )
par Pierre AKILIMALI ZALAGILE
Ecole de Santé Publique de l'Université de Kinshasa - Diplome de Maitrise en Santé Publique-Economie de la Santé 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3. JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE

Comme dit plus haut,la RDC a souscrit à la déclaration d'Abuja depuis février 2001,mais jusqu'à ce jour, elle n'a pas encore connu de progrès comme on l'espérait .Les chiffres donnant des estimations fiables et comparables sur l'utilisation de la MII en témoignent, par exemple, le rapport d'enquête réalisé par EDS-RDC montre qu'il n'y a que moins de 13 % d'enfants de moins de 5 ans qui dorment sous la MII à Kinshasa4.

D'autres indicateurs comme ceux visant à réduire le taux de mortalité des enfants, sont loin d'évoluer favorablement. Plusieurs stratégies sont encore mises au point pour cet effet, parmi lesquelles on cite celles visant les OMD, la nouvelle politique de l'OMS «  santé pour tous au 21ème siècle » , et plus récemment celles définies dans le document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté en RDC.

Malgré tous les programmes mis en place , La RDC enregistre d'une part un taux élevé de mortalité infantile, pour la période des cinq dernières années avant l'enquête EDS( période 2003-2007) ; la mortalité infantile est estimée à 92%o  dont 42%o pour la mortalité néonatale et 50%o pour la mortalité post-néonatale; la mortalité juvénile s'établit,quant à elle,à 62%o4.Aussi au cours des deux semaines précédent l'enquête,31% des enfants de moins de 5 ans ont eu de la fièvre2. En plus, le taux d'utilisation de la MII reste faible.

Plusieurs réflexions profondes menées à ce sujet ont justifié la nécessité de mener une étude approfondie sur les facteurs pouvant déterminer l'utilisation de la MII chez les enfants de moins de cinq ans 

Notre étude, vise donc à identifier les facteurs qui expliquent l'utilisation de la MII chez les enfants de moins de cinq ans afin de dégager les stratégies permettant d'améliorer l'utilisation de la MII dans cette tranche d'âge dans la ville de Kinshasa et, particulièrement, dans la ZS de Lemba et de contribuer ainsi à la réduction de la mortalité infantile en RDC.

1.4. REVUE DE LA LITTERATURE

Le poids du paludisme est énorme du point de vue socio-économique. Les pays les plus touchés par le paludisme tel le Cameroun se classent parmi les plus pauvres du monde et se caractérisent par un taux de croissance économique faible. Le paludisme joue un rôle significatif dans les piètres performances économiques de ces pays.

Selon une étude menée au Cameroun, la perte annuelle de croissance liée au paludisme atteint jusqu'à 1,3 % du PIB par an. De ce fait, le Cameroun aurait perdu 4227 millions de dollars entre 1980 et 1995 du seul fait du paludisme10.

D'autres études menées ces dernières années, dont les résultats furent présentés lors du Sommet d'Abuja sur Roll Back Malaria le 25 Avril 2000, montrent que le poids socio-économique du paludisme est plus grand qu'on ne l'imaginait : Le PIB des pays africains du Sud du Sahara serait de 32% supérieur à son niveau de l'an 2000, si le paludisme avait été éradiqué 35 ans plus tôt. Cela représenterait environ 100 milliards de dollar américains qui s'ajouteraient au PIB courant des pays africains du sud du Sahara qui étaient de 300 milliards USD en 2000. Cette somme supplémentaire de 100 milliards de dollar américains serait près de neuf fois supérieure au volume de l'aide au développement accordée à l'Afrique en 199910.

A court terme, le bénéfice du contrôle du paludisme dans les pays africains du sud du Sahara peut s'estimer entre 3 milliards USD et 12 milliards USD par an.

 Les programmes de soins de santé primaire dans la plupart des pays où sévit le paludisme ont adopté des stratégies de lutte contre cette maladie. Ainsi, l'efficacité de l'utilisation de la moustiquaire imprégnée d'insecticide est particulièrement établie dans ce domaine par la médecine moderne. Certains facteurs limitent leur utilisation,à savoir11 : les pesanteurs sociologiques  et principalement le niveau d'instruction( l'analphabétisme et le niveau d'instruction très bas des paysans expliquent leur degré de compréhension des messages de promotion de la moustiquaire imprégnée d'insecticide mais aussi beaucoup ignorent encore que le paludisme est causé par la piqûre des moustiques et lui associent d'autres origines comme le soleil, l'huile, la sorcellerie ou l'envoûtement..) ; les types de logement ; le Mode de vie et loisirs(l'alcool et le tabac, crainte de l'étouffement ...) ;les Pesanteurs anthropologiques(la croyance à des rites particuliers, la présence des médecines traditionnelles,...) ; les Pesanteurs économiques(le niveau très bas du revenu de la plupart des paysans). C'est suite à ces pesanteurs économiques, que certains ménages préfèrent employer les serpentins qui nécessitent peu d'investissements sur le champ, mais à long terme, reviennent plus chers. Et enfin les Pesanteurs liés au système de soins (accessibilité et équipement des centres de santé ; insuffisance en approvisionnement en moustiquaire imprégnée d'insecticide, ce qui par moment engendre des ruptures de stocks de longue durée ou l'indisponibilité totale de celle-ci).

Par ailleurs, l'utilisation des services, comme de beaucoup d'intrants, dépend des plusieurs facteurs dont la perception de la maladie et des services (intrants) ; de l'accessibilité (physique, culturel et financier) et de la décision d'utiliser ces services, laquelle décision dépend de la perception du bénéfice, du coût, des alternatives à l'intrant ou au service et de l'urgence ou du danger (priorité)12.

En effet le paludisme est une maladie,qui, dans la conception de beaucoup des communautés, est causée par une exposition prolongée à une chaleur excessive, soit celle du soleil, soit celle d'un feu dont on est trop proche. Sur la côte du Kenya, par exemple, on reconnaît que la forme bénigne du paludisme est liée aux moustiques, mais la forme cérébrale, qui est une forme grave du paludisme, est clairement perçue comme une maladie spirituelle contre laquelle aucun traitement ou mesure de prévention biomédicale occidentale ne peut être efficace. Les gens croient qu'il n'y a pas grand-chose à faire pour prévenir la maladie puisqu'il est impossible d'éviter la chaleur dans nos pays à climat équatorial. Ainsi, dans une situation comme celle-ci, les responsables des programmes de lutte antipaludique ne doivent s'attendre, au mieux, qu'à une observation passive des activités de lutte et qu'une lutte permanente n'est possible qu'avec une sensibilisation bien structurée et intense.

En outre ,selon l'information provenant de plusieurs enquêtes, il est difficile d'établir une corrélation entre l'utilisation d'une moustiquaire et la perception du rôle des moustiques dans la transmission du paludisme, Le manque de connaissances entourant le rôle des moustiques dans la transmission du paludisme soulève des inquiétudes qui ont amené certaines personnes à penser qu'il faudrait peut-être insister davantage sur la réduction de la nuisance liée aux piqûres pour motiver l'utilisation des MII. Cette proposition se trouve renforcée par le fait que l'utilisation des moustiquaires est associée à une densité élevée de moustiques à l'intérieur en Afrique de l'Ouest13, Lorsqu'on demande aux habitants de parler des avantages des MII, ils parlent bien plus de la diminution de la nuisance due aux moustiques que de la réduction du paludisme.

La réduction de l'inconfort est, sans conteste, le résultat le plus immédiat, le plus fréquent et le mieux perçu de l'utilisation d'une MII. Cependant, ce désir d'éviter la nuisance n'est pas un motif suffisant pour utiliser une MII toute l'année. Il est assez courant dans ce contexte de ne pas utiliser les MII durant la saison où les moustiques sont moins nombreux, les conséquences logiques qui en découlent sont:

Ø d'abord, ce motif peut être insuffisant pour amener les habitants à dépenser de l'argent sur des moustiquaires ou un traitement à l'insecticide lorsqu'ils sont à court d'argent. S'ils perçoivent la MII uniquement comme un article de confort, celui-ci risque d'être classé non seulement après la nourriture mais après d'autres articles qui procurent du plaisir, comme le tabac.

Ø Deuxièmement, si l'utilisation d'une MII est perçue uniquement comme un moyen d'avoir une bonne nuit de sommeil, les adultes, surtout les hommes, auront vraisemblablement la préférence. Dans certaines collectivités, les habitants croient que les enfants dorment plus profondément que les adultes et sont moins dérangés par les moustiques

Une autre dimension importante de cette question, du moins dans un premier temps, est le nombre de moustiquaires dont un ménage a besoin. En Tanzanie, par exemple, le nombre de moustiquaires requis par ménage a été l'un des principaux obstacles pratiques parce que les habitants refusaient d'acheter une seule moustiquaire et de laisser les autres membres du ménage sans protection. Le nombre de moustiquaires qu'il faudra se procurer dépendait entre autres de la taille de la famille et des habitudes de coucher14.

Et enfin les coûts et le revenu des ménages constituent aussi des facteurs limitant l'utilisation de la MII. Dans toutes les études qui ont explicité les motifs de non-possession d'une MII, le motif le plus fréquemment avancé était la dépense : 76 % au Malawi 15 et 58 % à Savalou, au Bénin16 et à Brazzaville, au Congo 17 ont constaté que, dans l'ensemble, 49 % des non utilisateurs ont donné la dépense comme motif, réponse variant de 87% parmi les personnes pauvres à 36 % parmi les personnes riches.

A la lumière de ce qui précède, les questions auxquelles la présente étude s'efforce de répondre sont les suivantes :

§ Quelle est la prévalence de l'utilisation des MII ?

§ quels sont les facteurs associés à la faible utilisation des MII ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite