B. Les paiements scripturaux
L'utilisation des moyens scripturaux de paiement dans l'UEMOA
est généralement adossée à des comptes bancaires
à vue ou des comptes d'épargne. Les données statistiques
de l'annexe 2 nous permettent de remarquer qu'il existe un nombre limité
de comptes, donc un nombre restreint de détenteurs de
compte. Cela suppose une faible utilisation des instruments de
règlement scripturaux tels que le chèque, le virement, les effets
de commerce, les avis de prélèvement et la carte bancaire.
1. Le chèque
Sécurisant pour les règlements de montant
élevé, le chèque représente après la monnaie
fiduciaire, le moyen de paiement le plus utilisé dans les transactions
économiques. Les erreurs matérielles dans le
renseignement des formules de chèques, la non conformité des
signatures, la falsification et surtout l'absence de provision
sont très souvent à l'origine des craintes des
bénéficiaires de chèques. Ces phénomènes ont
renforcé l'inacceptation du chèque. Le
chèque ne joue pas son rôle de circulation de la monnaie
scripturale parce qu'il est très souvent utilisé comme un
instrument de retrait d'espèces au guichet des banques. Cette situation
est renforcée par l'émission de chèques non barrés
permettant le retrait d'espèces aux guichets des banques par des
personnes ne disposant pas de compte(s) en banque. Toutefois, des
progrès ont été réalisés en termes de
réduction des délais d'encaissement des
chèques. Le temps de règlement varie entre un (01) et
quinze (15) jours selon la nature du chèque grâce au
mécanisme actuellement mis en place. Cette réduction est
observée grâce à l'informatisation de la compensation
rendue possible avec la normalisation des instruments de paiement
scripturaux.
2. Le virement
Le virement est un moyen de paiement permettant le transfert
de fonds d'un compte vers un autre. Trois principaux types de virement sont
utilisés : le virement intra-bancaire, le virement interbancaire et les
virements internationaux.
13
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Peu utilisé par les particuliers, le
virement est en revanche le moyen de paiement le plus usité par les
entreprises. En effet, plus de la moitié des règlements des
entreprises sont effectués par virement. Tout comme pour les
chèques, les virements connaissent des délais d'encaissement
variables suivant qu'ils sont effectués sur une même banque ou une
autre banque. Mais ils présentent l'avantage d'être à
règlement certain car il ne peut être
ordonné et exécuté qu'en l'existence au préalable
de provision suffisante.
3. Les effets de commerce :
Ce sont : la lettre de change, le billet à ordre et le
warrant. Ils présentent trois caractéristiques essentielles :
ü ils représentent une créance d'un montant
déterminé et exigible à court terme,
ü leur règlement n'est effectué que sur leur
présentation effective,
ü ils sont négociables et se transmettent par
endossement.
Malgré la progression observée entre 2001 et
2006, on remarque toujours une faible utilisation des effets de
commerce. Ils sont plus utilisés par la clientèle
commerciale des banques dans les transactions étrangères.
4. L'ordre de prélèvement :
L'ordre de prélèvement est un mandat que donne
le débiteur à son créancier l'autorisant à
débiter son compte de façon récurrente d'un montant
contenu dans un intervalle fixé d'avance. A ce jour, il est
encore quasi inexistant dans l'espace UEMOA.
Le tableau ci-dessous nous permet de constater
l'évolution croissante de l'utilisation des moyens de paiement
scripturaux. Toutefois, certains procédés de règlement
comme l'ordre de prélèvement sont totalement ignorés.
Tableau N°2: Evolution de
l'utilisation sur six semestres au Bénin des moyens manuels de paiement
scripturaux compensés dans SICA
|
Chèques
|
Virements
|
Lettre de change
|
Billet à ordre
|
Ordre de prélèvement
|
Volume
|
Valeur*
|
Volume
|
Valeur *
|
Volume
|
Valeur*
|
Volume
|
Valeur *
|
Volume
|
Valeur*
|
1er Trimestre 2007
|
55.220
|
216.400
|
3109
|
4.296
|
71
|
2.307
|
4
|
23,9
|
0
|
0
|
2ème Trimestre 2007
|
62.270
|
229.100
|
3933
|
6.058
|
63
|
1.500
|
6
|
93,75
|
0
|
0
|
3ème Trimestre 2007
|
63.494
|
217.900
|
5694
|
9.285
|
69
|
2.745
|
3
|
225
|
0
|
0
|
4ème Trimestre 2007
|
68.760
|
236.900
|
5750
|
9.180
|
89
|
4.545
|
5
|
385,5
|
0
|
0
|
1er Trimestre 2008
|
74.446
|
307.100
|
5826
|
10.430
|
75
|
5.840
|
2
|
68,92
|
0
|
0
|
2ème Trimestre 2008
|
76.768
|
275.700
|
6654
|
11.740
|
75
|
2.757
|
1
|
127
|
0
|
0
|
Source : BCEAO
(*) : Montant en millions de FCFA
5. Les cartes bancaires :
La carte bancaire est un moyen de paiement scriptural qui se
distingue des autres du point de vue technologique. Les systèmes de
cartes bancaires au sein des pays de l'UEMOA se sont développés
avec des réseaux d'émission et d'acceptation propres à
chaque établissement. Une interconnexion est toutefois offerte via les
émetteurs internationaux de cartes à un coût relativement
élevé. Cette situation a conduit les autorités de l'UEMOA
à repenser le principe d'émission et le mode d'utilisation des
cartes bancaires. C'est pour cela qu'il est prévu dans la réforme
des systèmes de paiement la mise en place d'une interconnexion
régionale permettant à la carte bancaire de jouer
pleinement sa fonction d'instrument de paiement.
|