Paragraphe1 : Etat des lieux sur les moyens et
systèmes de
paiement et sur le paysage bancaire
Depuis la crise économique et financière de la
fin des années 1980 la plupart des pays de l'UEMOA ont connu un
important déclin économique causé par des politiques
macroéconomiques inefficaces et une mauvaise gestion des banques. Les
moyens et systèmes de paiement étaient alors peu fiables. Ce
n'est qu'au début des années 1990 que l'activité bancaire
reprit peu à peu.
En 1999, la BCEAO a entrepris un grand projet
rénovateur dénommé : `'la réforme des
systèmes de paiement». Commencée depuis 2004,
la mise en place de ce projet se poursuit encore jusqu'à ce jour. C'est
donc des systèmes de paiement en pleine mutation que nous
présenterons après un aperçu sur les moyens de paiement.
Nous ferons par la suite des constats sur le paysage bancaire.
I. ETAT DES LIEUX SUR LES MOYENS DE PAIEMENT
Les moyens de paiement sont sous forme fiduciaire ou simplement
des instruments de circulation de la monnaie scripturale.
11
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
A. Les paiements en espèces ou monnaie
fiduciaire
C'est l'ensemble des pièces métalliques ou
monnaies divisionnaires et des billets de banque qui sont encore appelés
« signes monétaires ». Les monnaies divisionnaires sont en
pièces de 1, 5, 10, 25, 50, 100, 200, 250 et 500 FCFA tandis que les
billets sont en coupures de 1.000, 2.000, 5.000 et 10.000 FCFA.
Très commodes pour les règlements de
faibles montants, les paiements en espèces présentent
l'avantage d'être anonymes et gratuits pour les particuliers. A l'aide du
tableau N°1 ci-dessous, nous observons une forte propension des
populations de l'UEMOA et en particulier celles du Bénin
à l'utilisation de la monnaie fiduciaire. En effet, la
part de la circulation fiduciaire dans la masse monétaire
s'établit à une valeur moyenne de 31% dans les
pays de l'UEMOA alors qu'elle est à 9,05% pour la France(7).
Les risques encourus par nos populations en raison de cette utilisation de la
monnaie fiduciaire se retrouvent au plan de la sécurité (vols,
pertes, faux billets,...), à la difficulté d'établir la
preuve des transactions effectuées en espèces et au coût
élevé d'entretien de la circulation fiduciaire.
Tableau N°1 : Evolution de la circulation
fiduciaire par rapport à la Masse Monétaire
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
|
Masse Monétaire (Mm)*
|
503
|
615
|
726
|
869
|
Circulation Fiduciaire (Cf)*
|
130
|
195
|
253
|
239
|
Dépôt en Banque, CCP et CNE*
|
373
|
420
|
473
|
630
|
Cf/Mm
|
25,8%
|
31,7%
|
34,8%
|
27,5%
|
|
Masse Monétaire (Mm')*
|
5861
|
6335
|
7095
|
8384
|
Circulation Fiduciaire (Cf')*
|
1800
|
2049
|
2280
|
2591
|
Dépôt en Banque, CCP et CNE*
|
4061
|
4286
|
4815
|
5793
|
Cf'/Mm'
|
30,7%
|
32,3%
|
32,1%
|
30,9%
|
Source : Rapport annuel BCEAO
(*) : Montant en Milliard de FCFA.
(7) : Site de la banque de France « Rubrique Monnaie
Fiduciaire ».
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