Paragraphe2 : Les barrières et les
frontières des possibilités
d'accès.
I. LES BARRIERES A L'ACCES
Nous déterminons les barrières au
niveau de l'environnement global, du secteur bancaire et de la
microfinance.
A. L'environnement global
D'abord, le niveau de développement est
très déterminant selon Beck (2004) qui
démontrent que, d'un pays à un autre, le taux d'utilisation des
services bancai
et financiers varie fondamentalement selon le
développement économique et institutionnel.
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APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Ensuite, le prix (barrière financière) et le
coût de transport vers l'agence la plus proche (barrière physique
à l'accès) sont relativement élevés quand ils sont
évalués en terme de revenu (PIB par habitant). Ce dernier est
très faible au Bénin et dans la sous-région en
général. Dès lors, le faible revenu constitue un obstacle,
une barrière à la demande des services bancaires.
Par ailleurs, l'appareil judiciaire est inefficace car il ne
suscite pas l'investissement privé. C'est donc une barrière
à l'offre de produits bancaires.
En outre, le niveau précaire des infrastructures de
base est une barrière à l'installation de guichets de banque
parce que l'installation desdits guichets nécessite l'existence au
préalable de certaines infrastructures (transport, énergie
électrique, communication, etc.).
Enfin, le taux d'alphabétisation, faible aussi bien au
Bénin que dans l'U.E.M.O.A, constitue une barrière à
l'information. Il est difficile pour des populations non lettrées
d'entamer et surtout d'entretenir une relation bancaire. C'est un facteur
contraignant de la demande d'utilisation des moyens de paiement scripturaux et
des services bancaires en général. Le chèque par exemple
ne peut être utilisé que par des populations lettrées.
En résumé, l'environnement global ne favorise ni
l'ouverture de comptes bancaires ni la prolifération de guichets de
banque au Bénin et en général dans l'U.E.M.O.A.
B. Le secteur bancaire.
Il fut réformé en 1990 et depuis, les nombres de
banques, d'agences et de points de service sont en croissance.
L'avènement de la carte bancaire a entraîné l'installation
progressive de DAB, GAB, et TPE. Les barrières physiques à
l'accès sont donc en diminution.
En outre, sous l'effet de la concurrence, les conditions de
banque sont de moins en moins contraignantes. Il y a un assouplissement du
montant du dépôt minimal initial et une diminution du taux
débiteur appliqué à la clientèle des banques. Les
barrières financières sont donc en réduction. Mais
l'encadrement de coût ne permet
pas aux banques de répercuter les économies
d'échelle réalisées sur le marché. La
réduction observée est plus faible qu'elle ne devrait
l'être.
De même, la prépondérance de banques de
petites tailles (58,33% du nombre total de banques au Bénin) ne permet
pas la proposition de meilleur prix aux clients. Ce type de banque n'arrive pas
à réaliser des économies d'échelle du fait du
faible volume traité.
En résumé, il existe des caractéristiques du
secteur bancaire qui ne contribuent pas à la massification de la
bancarisation au Bénin.
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