C. Le secteur de la microfinance.
Les institutions de microfinance se présentent comme
des entités intermédiaires entre le secteur bancaire et le
secteur de la finance informelle. Elles se caractérisent par leur
proximité et sont créées plus facilement que les banques.
Ainsi, les IMF sont très accessibles et dispose d'un taux plus
élevé de couverture. Les barrières physiques,
d'éligibilité et de l'information sont donc moindres avec les
IMF.
Malgré leur persistance, les problèmes
d'asymétrie d'information, de sélection adverse et d'impact de
l'analphabétisation entre les populations et les IMF sont
réduits.
Bien que proposant des taux plus élevés, les IMF
offrent des services de proximité adaptés au cadre
socio-économique des pays de l'UEMOA. Les conditions d'accès
à ce secteur présentent alors moins de barrières que
celles bancaires. Il est plus favorable à la démocratisation des
services financiers non bancaires.
II. LES FRONTIERES DES POSSIBILITES D'ACCES AU COMPTE
BANCAIRE
S'inspirant des courbes de Beck et De la Torre, nous nous
proposons d'élaborer les frontières des possibilités
d'accès au compte bancaire au Bénin. Nous déterminons
seulement l'évolution des frontières (extrêmes) minimale et
optimale pour la période allant de 1999 à 2006. Le raisonnement
explicité pour l'année 2006 est identique pour les autres
années.
61
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
A. Frontière minimale
Nous considérons la frontière minimale
d'accès au compte bancaire comme étant le nombre de personnes
physiques `'bancarisées» c'est-à-dire entretenant
déjà des relations de compte(s) avec une banque. En 2006, le taux
moyen de bancarisation est évalué à 4,58%. Avec une
population active de 5.334.000 habitants, la frontière minimale (Fm) est
de 244.559.
B. Frontière optimale
En dépit des difficultés liées à
l'environnement global, il existe un nombre important de personnes physiques
capables d'accéder aux services bancaires mais qui n'y ont pas
accès pour diverses raisons. Cette part de la population constitue donc
un potentiel latent de consommation des services bancaires. Nous
déterminons ce potentiel en nous fondant sur les données
relatives aux IMF et formulons des hypothèses.
H4 : Tout bénéficiaire de microcrédit est
bancarisable.
H5 : Aucun bénéficiaire de microcrédit ne
dispose de compte en banque.
Nous déduisons de ces hypothèses que le
potentiel de bancarisation équivaut au taux moyen des
bénéficiaires de microcrédit, 16,4%. Cela correspond
à une population active de 873.005 habitants. Nous définissons la
frontière optimale comme étant la somme de la frontière
minimale et du potentiel latent de bancarisation. La frontière optimale
(Fo) est ainsi 1.117.564 pour l'année 2006 (244.559 + 873.005).
|