B. Nouvelles surveillance et orthodoxie.
1. Nouveau dispositif de surveillance bancaire
Le nouveau dispositif de l'activité bancaire est
l'oeuvre de la Banque Centrale qui, en 1989 a procédé à la
restructuration du secteur bancaire. L'objectif visé par la banque
-mère de toutes les banques- est d'une part, de redonner confiance aux
différentes clientèles des banques qui doivent être
désormais solvables, liquides et d'autre part, de désengager
progressivement l'Etat (capital, gestion des institutions financières).
Ce dispositif a connu le jour grâce aux textes qui ont servi de
fondement. Il s'agit :
- de la convention portant création de la Commission
Bancaire, entrée en application le 1er octobre 1990 ;
- de la loi cadre portant réglementation bancaire du
1er octobre 1990 ;
- du dispositif prudentiel applicable aux banques et
établissements financiers de l'UMOA ;
- des décrets relatifs au classement, à la forme
juridique et aux opérations des établissements financiers (pris
entre 1984 et 1992, selon le pays) ;
- du nouveau plan bancaire entré en vigueur le
1er janvier 1996.
Les effets remarquables de cette mesure sont l'assainissement
du paysage bancaire, la garantie de la solvabilité et la
liquidité des établissements aux fins de la
crédibilité de ces institutions face aux déposants et des
tiers sans oublier l'équilibre de leur structure financière.
La loi bancaire distingue deux catégories
d'établissements de crédit à savoir les banques et les
établissements financiers. Mais il y a trois autres types
d'établissements qui sont régis par une réglementation
spécifique. Il s'agit des caisses d'épargne, des banques
islamiques et des Systèmes Financiers Décentralisés
(SFD).
2. Nouvelle orthodoxie bancaire
Un guide du banquier de l'UMOA a été
édité par la commission bancaire pour aider les dirigeants des
établissements de crédit à prendre davantage conscience
de
55
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
leurs responsabilités au regard de la
réglementation en vigueur dans les pays membres.
L'appareil judiciaire a été renforcé (BCEAO,
1998) avec une simplification des procédures de recouvrement et un
meilleur dispositif des incidents de paiement.
Pour prévenir toute nouvelle crise et compte tenu de la
forte proportion de faillite des banques publiques, une limitation de la
participation de l'Etat (25% maximum du capital) a été
érigée en règle (BCEAO, 1998).
C. Reconstitution du paysage bancaire et financier.
Les amendements des textes relatifs au dispositif de
surveillance ont permis de reconstruire progressivement le paysage bancaire et
financier. Conformément aux prescriptions, l'emprise des pouvoirs
publics sur le secteur bancaire s'est effritée au profit des
investissements privés nationaux et surtout étrangers.
Tableau N° 6 : Le paysage bancaire et financier à
fin 2006.
Désignation
|
Nombre d'établissements agréés
|
Réseaux d'agences
|
Nombre de comptes
|
Montant du Capital (*)
|
Répartition du capital (**)
|
Nationaux
|
Non- nationaux
|
Etat
|
Privés
|
Bénin
|
13
|
76
|
282.789
|
47.910
|
6,6
|
25,3
|
68,1
|
U.E.M.O.A.
|
112
|
902
|
3.324.295
|
387.817
|
16,4
|
24,0
|
59,6
|
Source : Rapport Annuel de la CB-U.E.M.O.A. (*) : Montant
en milliards de FCFA.
(**) : Montant remplacé par des pourcentages.
L'UEMOA dispose d'un tissu bancaire et financier de 112
établissements au 31 décembre 2006. Les réseaux sont peu
densifiés avec une couverture bancaire moyenne d'un guichet pour 95.344
habitants.
La part de l'Etat dans les capitaux est faible, 6,6% pour le
Bénin et 16,4% pour l'Union. Cette faible présence
étatique a pour conséquence directe, la liberté dont
bénéficient les établissements de crédit dans la
détermination de leur politique commerciale qui n'obéit qu'au
seul critère de rentabilité économique et
financière.
Les pouvoirs publics ne peuvent imposer aucun objectif social au
secteur bancaire à moins d'en assumer le coût.
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