B- Caractéristiques de l'échantillon
Dans un premier temps, les questionnaires ont
été diffusés dans les trois principales régions
d'implantation de l'immigration italienne : en PACA, en Rhône-Alpes et en
Lorraine : Ils ont été distribués dans les
collèges, les lycées et les associations culturelles. Les
collégiens, lycéens et adhérents des associations ont
été invités à les diffuser à leur tour dans
leur entourage familial.
Par la suite, leur diffusion a été
étendue à l'ensemble du territoire national, via internet,
grâce à la liste de diffusion des professeurs d'italien et
à des forums hébergés par des sites consacrés
à l'Italie.63
L'intérêt de diversifier les modes de diffusion
était d'obtenir des témoignages de personnes appartenant à
différentes catégories socioprofessionnelles.
61 Cf. Annexe 8
62 Cf. Annexe 9
63 http://www.racinesitaliennes.org/
http://forum .italieaparis.net/ http://www.italie1.com/
http://www.touristie.com/
Les personnes qui ont répondu au 1er
questionnaire sont âgées de 42 à 85 ans, avec une
prédominance très nette de femmes.
Le deuxième questionnaire a été rempli
par des hommes et des femmes en nombre à peu près égal,
âgés de 13 à 83 ans, dans leur grande majorité
nés en France, de deux parents italiens :
Enfin, le troisième questionnaire a recueilli les
témoignages de collégiens et de lycéens, âgés
de 11 à 19 ans, avec une légère prédominance de
filles.
C- Objectifs
Notre recherche se propose d'examiner le rôle des langues
dans l'intégration des immigrés, puis dans la construction de
l'identité de leurs descendants.
Pour ce faire, nous nous appuierons sur l'étude des
questionnaires, dans une approche intergénérationnelle :
l'objectif est de déterminer quelle(s) langue(s) les immigrés
italiens - ayant participé à cette enquête - parlaient
à la maison, quelle était leur langue d'échange avec leurs
enfants et de savoir s'ils leur avaient transmis leur langue maternelle.
Le corpus limité sur lequel s'appuie notre
réflexion ne permet pas de généraliser des pratiques, mais
grâce aux résultats quantitatifs obtenus, nous pourrons observer
des tendances propres à chaque génération et essayer
d'établir des liens entre l'expérience des représentants
de la 1ère génération et les choix
opérés quant à la transmission ou à la
non-transmission de leur langue maternelle et de leur culture. Dans un
deuxième temps, nous réfléchirons aux conséquences
du choix de transmission ou de non-transmission, de maintien ou d'abandon des
pratiques culturelles italiennes dans la construction de l'identité des
enfants et petits-enfants d'immigrés. Les résultats de notre
enquête mettront en évidence la complexité et les paradoxes
du sentiment identitaire de cette population.
Nous tenterons de comprendre dans quelle mesure le contexte
historique et socioculturel a pu influencer le rapport aux langues (langue
maternelle et langue du pays d'accueil) et les stratégies
d'acculturation ou d'assimilation.
Notre propos ne s'appuiera pas exclusivement sur les
données chiffrées des questionnaires, mais sera
étayé par les conversations non-directives que nous avons eues
avec des représentants des différentes générations
et par les témoignages écrits, recueillis par Isabelle Felici
dans Racines italiennes.
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