I.4- Enquête et constitution d'un corpus.
A- Méthodologie : élaboration de
questionnaires
Nous avons élaboré trois questionnaires, un pour
chaque génération : les primo- migrants, leurs enfants et leurs
petits-enfants. Ils ne comportent délibérément qu'une
dizaine de questions, sous forme de choix multiples, de sorte à ce que
quelques minutes suffisent pour les compléter. Ce type de questionnaire
ne permet pas d'approfondir certains points et les différentes
propositions peuvent influencer les réponses données. Cependant,
il nous a semblé qu'un nombre plus important de questions aurait pu
décourager les personnes ayant accepté de témoigner et que
des questions ouvertes auraient pu leur poser des difficultés de
rédaction.
Les personnes interrogées avaient par ailleurs la
possibilité de cocher la case « autres », et beaucoup n'ont
pas hésité à préciser, justifier leur
réponse, ou leur absence de réponse, lorsqu'elles en ont ressenti
le besoin.
Le premier questionnaire60 était
destiné à la première génération. La plupart
des personnes ayant répondu, sont arrivées en France entre 1953
et 1970. Les onze questions exigeaient d'elles un effort de mémoire,
puisqu'elles concernaient leur connaissance du français à leur
arrivée en France, les enjeux et les difficultés de son
59 Ibidem, p.158.
60 Cf. Annexe 7 : Questionnaire première
génération.
apprentissage, les discriminations subies ou non, le maintien
des traditions italiennes dans leur foyer, leur rapport à leur langue
maternelle et enfin leur sentiment d'appartenance à la France ou
à l'Italie.
Le second questionnaire61, destiné aux
enfants d'immigrés, était composé de 8 questions qui
déterminaient la langue parlée en famille, les motivations de
l'apprentissage de l'italien, les éventuelles discriminations subies et
leurs sentiments par rapport à leurs origines.
Enfin le troisième questionnaire62, soumis
aux petits-enfants d'immigrés s'articulait en 10 questions. Les
premières questions concernaient les grands-parents : leur région
natale, les causes de leur départ pour la France, puis la transmission
de leur langue maternelle à leurs enfants et/ou à leurs
petits-enfants, le maintien ou non de traditions italiennes. Enfin, s'adressant
plus spécifiquement aux petits-enfants, les questions suivantes les
interrogeaient sur ce qui avait motivé le choix d'apprendre l'italien,
leur connaissance de l'Italie et de l'histoire personnelle de leurs grands-
parents.
Les questions sont presque les mêmes afin que nous
puissions comparer les choix et le ressenti des différentes
générations.
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