La problématique de la rénovation des sciences sociales africaines;lecture et reprise de la théorie searlienne de la construction de la réalité sociale( Télécharger le fichier original )par Barnabé Milala Lungala Katshiela Université de Kinshasa et université catholique de Louvain - Thèse de doctorat 2009 |
1.2.0. Une logique de la pratique et quelques écueils épistémologiquesNous abordons ici des sciences sociales en Afrique à partir de plusieurs présupposés théoriques et conceptuels contradictoires (voir le tableau des contradictions théoriques ci-dessus). Nous allons donc pêle-mêle mettre en luminaire ce qu' Ian Hacking appelle dans l'acception du « monde vécu » la matrice de la construction sociale, entendez ici les idées dont émergent les sciences sociales coloniales, soient le référent social, et un certain type d'homme particulier. L'acception du « monde vécu » se distingue de l'acception classique plus rivée sur des modèles abstraits de la société. Ian Hacking appelle matrice ce à l'intérieur de quoi une idée, un concept où une espèce se forme. Par exemple « la matrice à l'intérieur de laquelle l'idée (...) s'est formée est un ensemble complexe d'institutions, de législation, de travailleurs sociaux, de militants, d'articles de journaux, d'avocats, de décisions de justice, de procédures d'immigration et d'activités des femmes compliquées. Sans parler de l'infrastructure matérielle de barrières, de passe -ports, de comptoirs, d'aéroports, des centres de détention, des tribunaux, de camp de vacance pour enfants réfugiés ».35(*) Nous pouvons justement examiner le statut subséquent des sciences sociales, telles qu'elles se perpétuent aujourd'hui, dans leur rapport avec des institutions africaines et apparentées. Un tel point de départ nous fournit les moyens d'éclairer la raison même de l'approche dite de la construction sociale aujourd'hui paradigmatique en sciences sociales. * 35 Blandine DESTREMAU, Agnès DEBOULET, François IRETON, Dynamique de la pauvreté en Afrique du Nord et au Moyen -Orient, Maisonneuve, Paris/Lyon, 2004, p.38. |
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