La problématique de la rénovation des sciences sociales africaines;lecture et reprise de la théorie searlienne de la construction de la réalité sociale( Télécharger le fichier original )par Barnabé Milala Lungala Katshiela Université de Kinshasa et université catholique de Louvain - Thèse de doctorat 2009 |
3.6.6. Attaque contre le réalisme : L'origine récente de problème de relativisme moderneDe façon générale, selon Yves Bonny, sur les bases du relativisme, « on est amené à développer la thèse de la pluralité et de l'incommensurabilité des systèmes de connaissance, ce qui signifie que l'on ne peut jamais les juger d'un point de vue extérieur et qu'ils ont tous la même valeur. Ce relativisme est appliqué à la science et le plus largement à l'ensemble des références qui sont issues de la civilisation occidentale, lesquelles sont ramenées à une simple « culture » parmi tant d'autres. « Une des formes que prend le relativisme consiste à soutenir que les « savoirs », et les « connaissances », sont toujours relatifs à un référentiel, et que par conséquent on ne peut les juger que par rapport à celui-ci ».591(*) Enfin ,comme le redoute Baillargeon ,le postmodernisme cherche à s'arroger « les éventuels mérites de la diffusion du relativisme culturel ou anthropologique et des vertus qui lui sont associées, comme la tolérance et la reconnaissance et le respect des différences »,à partir d'un relativisme épistémologique.(...)Le souci compréhensible de réhabiliter les représentations et les savoirs non occidentales ou des « sous -cultures »internes à l'Occident contre les formes les plus extrêmes du dogmatisme positiviste et de l'impérialisme ».592(*) 3.6.7. La menace contre le réalisme : la modernité sur la selletteLa modernité est battue en brèche par la thèse de relativisme. « La logique profonde de la modernité ( a consisté) à établir dans tous les domaines un ordre nouveau, à partir d'une raison législatrice portée par un sujet « civilisé », autocontrôlé, « discipliné », capable de maîtriser ses impulsions et passions. Cette logique s'exprime de la façon à la fois la plus pure et la plus répressive lorsque les agents modernisateurs sont persuadés de détenir la vérité et disposent pour l'inscrire dans la vie sociale de toutes les ressources de la puissance politique, économique et technique.»593(*) Cette situation amène à « l'interprétation de la modernité comme société de surveillance et de contrôle (...) comme société post- disciplinaire (...) comme logique de mise en ordre, (comme) la lutte contre l'ambivalence sous toutes ses formes (...) provoquant partout la certitude et un grand partage entre raison et son autre ».594(*) Nous devons soit sortir de cet ordre soit le submerger. « Dans cette perspective, poursuit Yves Bonny, le savoir perd l'innocence et le prestige qu'il possède dans les représentations ordinaires de la science et de la vérité et devient une composante fondamentale de la construction des rapports sociaux et de la subjectivité, avec comme orientation dominante la normalisation et le contrôle ».595(*)(C'est nous qui soulignons). Or, pour Yves Bonny, en Europe même « toute cette orientation doit pour être comprise, être resituée dans le contexte historique du gauchisme des années 70 en France, marqué par la contestation tous azimuts des normes, des codes et des institutions, perçus comme intrinsèquement répressifs ».596(*) * 591 Yves BONNY, op.cit. , p.83. * 592 Ibidem. * 593 Ibidem, p.119. * 594 Yves BONNY, op.cit. ,p.118. * 595 Ibidem, p.53. * 596 Ibidem. |
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