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La problématique de la rénovation des sciences sociales africaines;lecture et reprise de la théorie searlienne de la construction de la réalité sociale

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par Barnabé Milala Lungala Katshiela
Université de Kinshasa et université catholique de Louvain - Thèse de doctorat 2009
  

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2.2.3. De la thèse épistémologique

Il faut souligner que « le point de vue de la construction sociale ...(est aussi) une théorie de la connaissance (...) Le point de vue de la construction sociale propose une nouvelle manière d'envisager la nature de la science et de la réalité ».186(*) Allons plus loin  « En tant que théorie de connaissance, on peut aussi remonter le point de vue de la construction sociale à Socrate qui enseignait à ses étudiants que la connaissance est une perception. De plus il faut souligner l'apport de Thomas Kuhn dans la diffusion de ce point de vue. En postulant que la recherche en physique évolue d'un paradigme (ensemble de croyances et de perception) à l'autre ».187(*) Selon Dominique David, « la thèse toute simple du constructivisme est que les idées et les normes amènent la réalité et non l'inverse, accordant ainsi une place prépondérante aux compréhensions et aux représentations que les agents sociaux se font du monde ».188(*)

La construction sociale est sous-tendue « par deux thèses, une thèse épistémologique d'abord et une thèse ontologique ensuite ».189(*) D'un point de vue épistémologique, le livre de Jean-Louis Le Moigne, donne des indications importantes à propos du passage des sciences cartésiano -pisitivistes aux sciences constructivistes. L'auteur décrit l'émergence des épistémologies constructivistes comme une révolution issue de la crise des sciences et de l'épistémologie cartésiano -positiviste. Selon lui les choses se présenteraient comme suit : « Les grandes sciences positives les mieux institutionnalisées, la physique et la biologie notamment, connaissent une crise paradigmatique au moins aussi considérable que celle provoquée par Galilée au XVII e siècle. Que l'on pense aux remises en cause suscitées par la physique quantique : (...) que la même particule puisse être en deux positions de l'espace au même instant bouleverse - de façon crédible - bien de référentiels familiers des sciences de la matière. Notre conception collective de la science se transforme, peut-être profondément, (...) rien n'est donné -« objet », tout est construit-« projet »».190(*) Dans cette perspective, même l'objet des sciences de la matière n'est donc pas donné ; il est construit. Ainsi pose -t-il la question de savoir s'il y a encore un sens à parler de la connaissance objective ? Selon notre auteur, le constructivisme regroupe plusieurs doctrines, courants et tendances épistémologiques gravitant en commun autour du concept de construction, et de préciser : « par construction, on ne pouvait ni ne voulait plus montrer un discours épistémologique fini, ou fermé, à la manière d'un code juridique énumérant les normes du jugement (objectivité, vérité, non-contradiction, etc.), comme pouvait le faire le Discours sur l'esprit positif d'Auguste Comte ».191(*)

A la suite de cette problématique nouvelle, il devient urgent de nous rendre plus compte d'un certain nombre des questions devenues pertinentes en épistémologies ou en Histoire des sciences, celui de leur scientificité ou degré suffisant d'objectivité en regard des exigences de positivité ou du réalisme de la connaissance.

Il nous semble pertinent de retenir le manque d'unanimité sur ces termes. Du point de vue des branches scientifiques dans lesquelles s'insère chaque courant, le « constructionnisme », de l'avis d'Ian Hacking, désigne le courant sociologique, historique et philosophique ; le « constructivisme » étant utilisé pour désigner un courant épistémologique des mathématiques et celui de « constructionnalisme » pour désigner un type d'opérations intellectuelles pratiquées en philosophie analytique.192(*) Il existe par ailleurs aussi un courant constructiviste en sociologie des sciences.

* 186 Linda ROULEAU, Théories des organisations : approches classiques, Presses Universitaires de Québec, Québec, 2007, p.161.

* 187 Ibidem , p.162.

* 188 Barthélemy COURMONT, L'empire blessé : Washington à l'épreuve de l'asymétrie, P.U.M, Montréal, 2001 p.77.

* 189 Christian NADEAU, La philosophie de l'histoire : hommages offerts à Maurice Lagueux, Université de Laval, Saint -Foy, Québec, 2007, p.282.

* 190 Jean-Louis LE MOIGNE, Le constructivisme, tome2 : des épistémologies, ESF, Paris, p.280.

* 191 Ibidem, p.14.

* 192 Blandine DESTREMAU, et alii, op.cit., p. 65.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus