2.1.3. La phase de décélération
Cette phase correspond à la fin de la phase de maintien
de la vitesse maximale qui correspond à la déplétion des
réserves en glycogènes. L'acidose métabolique
altère le fonctionnement de la glycolyse anaérobie et provoque la
diminution de la puissance mécanique. Au cours de la
décélération, la fréquence de la foulée
diminue et l'amplitude augmente [20]. Selon une étude menée par
Morin et al. (2003) sur une population de sprinters « experts »,
aucun facteur mécanique mesuré n'a été lié
à la décélération à la fin du 100m. En
cherchant l'effet de la fatigue sur la variation des paramètres
mécaniques du SMM chez des « novices », ces mêmes
chercheurs ont démontré que la décélération
est due à la diminution de la raideur verticale [22].
Dans les paragraphes suivants, on exposera les différents
modèles et méthodes de calcul de la raideur mécanique au
cours de la course.
2.2. La modélisation de la raideur
mécanique au cours de la course
La modélisation du corps de l'athlète en
situation de course permet de mesurer, entre autres, la raideur
mécanique des membres inférieurs qui complète
l'observation cinétique et cinématique de sa performance. Les
modèles de la raideur mécanique permettent de comprendre les
transferts de l'énergie élastique au niveau des membres
inférieurs. On distingue 2 modèles disponibles à ce jour :
le modèle symétrique et le modèle asymétrique.
2.2.1. Le modèle symétrique
Au cours de l'appui, le pied est fixé au sol avec une
vitesse égale à zéro, alors que le centre de masse
continue son mouvement vers l'avant avec sa propre vitesse. Cela peut
être modélisé par un pendule inversé (ou «
spring loaded inverted pendulum » S.L.I.P) constitué par un ressort
linéaire fixé au sol, qui représente les membres
inférieurs, et qui supporte une masse (M) représentant la masse
du haut du corps. Le S.L.I.P illustre la succession de mouvements de
flexion-extension des membres inférieurs. Ceci correspond à un
cycle d'étirement-raccourcissement (« stretch shortening cycle
» SSC), durant lequel l'énergie élastique est stockée
et restituée (voir Figure n° 2) [18].
Figure n° 2: Modèle symétrique
(S.L.I.P). [McMahon et al. (1990)]
« è » : angle d'envol, «
AL » : déplacement du centre de masse, «
L0 »: longueur de la jambe-ressort, «
Lmax »: longueur maximale de la jambe au cours de
l'appui, « CM » centre de masse de M.
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