2. Partie théorique
2.1. La performance en course de vitesse
Lors d'une compétition de sprint, l'athlète doit
courir sur une faible distance le plus rapidement possible. Le 100m sprint
requiert des ressources anaérobies pour produire l'énergie
nécessaire à la contraction musculaire dans un délai aussi
bref que le temps écroulé au 100m. Les réactions chimiques
qui se déroulent dans la cellule musculaire en manque d'oxygène,
produisent de l'adénosine triphosphate (ATP) et génère du
lactate (voir annexe 1). Ce rendement métabolique est converti en une
puissance mécanique (« mechanical output ») qui permet de
créer et d'entretenir la vitesse de course.
De nos jours, les écarts entre les performances chez
les athlètes de haut niveau se calculent aux centièmes de
secondes en dessous des 10s pour les hommes et en dessous de 11s pour les
femmes. Le 100m implique une contribution de 48% de phosphocréatine, de
48% de glycolyse anaérobie et de 4% de glycolyse aérobie dans la
production d'adénosine triphosphate (ATP) [25] (voir figure n°2).
Lors d'une étude plus récente, Bret et al. (2001) ont
constaté une part plus importante de l'utilisation des glycogènes
(76.2 %) qui s'accompagne de 20% de phosphagènes.
L'épreuve de 100m sprint commence par un départ
en starting-block. Ce dernier est donné par un coup de pistolet du
starter (stimulus sonore). Le temps de latence qui s'étale entre la
présentation de ce stimulus auditif et la réponse de
l'athlète est appelé communément « temps de
réaction ». Il est estimé à 1 20ms environ [20]. Mero
et al. (1992) ont démontré par des enregistrements
électromyographiques de l'activité musculaire lors du
départ, que la réponse au signal peut être
découpée en deux périodes : un temps «
pré-moteur » au cours duquel on n'enregistre qu'une activité
neuromusculaire (sans mouvement), et un temps « moteur » au cours
duquel on enregistre une activité musculaire, qui traduit la force
musculaire et qui est suffisante pour déclencher le mouvement de
départ. Le temps de réaction lors du départ est
très court chez les experts mais n'est pas corrélé avec le
niveau de performance [20].
Le 100m sprint se déroule en trois phases : «
accélération initiale », « course à vitesse
maximale » et « la décélération » [7, 9,
20, 21] (voir figure n°1). Dans les paragraphes suivants, nous allons
détailler les différents phénomènes physiologiques
et mécaniques spécifiques à chacune des phases.
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