2.6. Définition
opératoire
L'ensemble des approches et des modèles ci-dessus
permet de donner une définition plus opératoire de la motivation.
Nous retenons qu'il existe deux types de motivation : Extrinsèque
et intrinsèque. La motivation d'accomplissement est aussi liée
à ces derniers. La motivation est donc un ensemble des mécanismes
de type action/rétroaction qu'il faut entretenir, voire
déclencher de l'extérieur. En d'autres termes, lorsque le sujet
est volontaire, c'est un signe d'une motivation intrinsèque, on peut
atteindre de bonnes performances à long terme compte tenu de
l'auto-déterminisme et de la compétence perçue. Sinon, il
faudrait développer des renforcements pour obtenir une motivation
extrinsèque.
Nous savons maintenant que la motivation possède deux
buts : performance avec jugement (extrinsèque) centré sur
l'ego ; apprentissage avec l'amélioration des compétences
(intrinsèque) centré sur la tâche. Dans la motivation
scolaire, les objectifs ont un rôle important et doivent être
spécifiques et opérationnels.
La motivation dans le cadre scolaire concerne à la fois
l'élève et l'enseignant.
Pour l'élève :
- avoir le désir de savoir et prendre une décision
d'apprendre,
- se fixer des objectifs - planifier (faire un projet
personnel),
- mobiliser ses ressources biologiques et psychologiques,
- réguler ses progrès dans la réalisation de
ses travaux,
- gérer la compréhension,
- employer des stratégies d'organisation,
- participer à la découverte du sens des
apprentissages,
- développer un esprit critique,
- personnaliser la vision, la compréhension et
s'intéresser à celles des autres,
- Découvrir un élément intéressant et
signifiant dans chaque tâche et le communiquer.
Pour l'enseignant :
- expliquer le fonctionnement du cerveau et de la mémoire
(le pouvoir qu'on a sur le développement cognitif),
- expliquer l'origine de la motivation et les causes de la
démotivation,
- discuter du sens des apprentissages scolaires et des
activités proposées,
- varier les contextes de tâches et faire le lien avec le
domaine de la vie,
- donner des défis intéressants aux apprenants,
- faire découvrir les causes des succès et
d'échecs et proposer des stratégies variées,
- développer la capacité
d'auto-évaluation,
- créer les moments de partage sur motivation et
témoignage d'expérience sur le sujet,
- faire participer aux choix des activités
d'apprentissage.
La motivation implique un dynamisme et une application.
L'apprenant se pose un certain nombre de questions dans ce dynamisme :
Avant la tâche :
- Vais-je apprendre ?
- Où cela se situe-t-il ?
- Avec qui ?
- Quelle utilité ?
Pendant la tâche :
- Pourquoi ferais-je cette activité ?
- Suis-je capable de l'accomplir ?
- Ai-je un certain contrôle sur son
déroulement ?
- Cette matière (ou étude) est
intéressante ?
- Cela a un sens ?
- Ai-je envie de continuer et de faire plus ou dois-je abandonner
(c'est ennuyant !)
Après la tâche :
- Suis-je satisfait ? Ou suis je décourager ?
- Ai-je envie de m'engager dans une autre tâche ?
- Quel est l'avenir de tâches accomplies ?
- Les études sont-elles intéressantes pour
moi ?
Bien que Philippe Perrenoud (1996) affirme que le concept de
motivation s'enracine avant tout dans la psychologie, dans le cadre de cette
étude, elle est plus pédagogique que psychologique. Parce que la
motivation ici implique d'avantage les méthodes et
procédés de transmission de savoirs scolaires. Si nous
considérons, d'une part la motivation en tant que pulsion, nous savons
que cette théorie postule que « tout comportement de
réalisation résulte d'un conflit émotionnel entre la
poursuite du succès et évitement d'échec ».
C'est un dynamisme conçu pour faciliter l'apprentissage. D'autre part,
si nous considérons la motivation en tant que but, nous savons aussi le
principe de cette théorie : « toute action acquiert
un sens, une direction ». L'apprentissage scolaire ne vise que le
sens et une direction dans laquelle dirige ses apprenants.
En définitive, enseigner de manière
motivationnelle, c'est donner du sens et la valeur aux
apprentissages scolaires, c'est-à-dire, arriver à dire
à l'apprenant que ce qu'il a appris, a de l'importance pour lui et son
avenir dans la société. Ce qui exige de la part de celui-ci
l'effort de passer de la motivation extrinsèque à la motivation
intrinsèque.
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