2.3.5. Théorie du but,
motivation et réussite scolaire
Pierre Bouchard dans « Annual Review of
psychology » (2000, p.171) souligne que dans cette théorie, il
s'agit tout simplement de la compréhension de la réussite
scolaire. La qualité de l'apprentissage de l'élève, de
même que sa volonté à poursuivre son apprentissage,
dépend de l'interaction entre la nature des :
Ø Buts scolaires et sociaux ;
Ø Propriétés de ces buts ;
Ø Structures de renforcement de la classe.
Dans la théorie des buts, on distingue la motivation
entant que pulsion et la motivation en tant que but. Ces deux tendances se
complètent. La théorie de but n'offre pas de réponse quant
aux raisons pour lesquelles un individu choisit un but plutôt qu'un
autre. Ce problème est au coeur de la théorie dynamique des
tendances.
2.3.5.1. Motivation en tant
que pulsion.
La motivation en tant pulsion suppose un état interne,
un besoin, une condition qui pousse les individus à l'action. Dans cette
tradition de pensée, s'élabore au début des années
soixante une théorie dynamique de la motivation selon laquelle tout
comportement de réalisation résulté d'un conflit
émotionnel entre la poursuite du succès et l'évitement de
l'échec. Ces deux états de motivation obéiraient à
une dynamique conçue surtout en terme d'émotions : d'une
part, l'espoir du succès et l'anticipation de gagner ou de surclasser
les autres encourageraient les individus orientés vers le succès
à viser l'excellence. D'autre part, les émotions associées
à la honte mèneraient les personnes à éviter les
situations dans lesquelles croient avoir des fortes chances d'échouer.
Le déséquilibre entre ces deux facteurs déterminerait la
direction, l'intensité et la qualité des comportements. Les
individus voulant éviter l'échec auraient tendance à
éviter toutes les activités à moins que des agents
d'incitation extrinsèques tels que l'argent ou la menace de punition ne
soient introduits pour surmonter la résistance.
2.3.5.2. Motivation en tant
que but.
La théorie de la motivation en tant que but postule
que : « d'une part, toute action acquiert un sens, une
direction et une intention par les buts visés. D'autre part, la
qualité et l'intensité du comportement changent si ces buts
changent »(Pierre Bouchard :2000). L'avantage de cette
théorie est qu'elle offre un substitut pratique à un concept,
celui de la motivation, dont la nature demeure imprécise. En
renforçant certains buts, les enseignants peuvent changer les raisons
pour lesquelles les élèves apprennent, ce qui équivaut
à changer leur motivation.
2.3.5.2.1. Théorie
des buts scolaires et pro-sociaux
Les buts
scolaires : Selon cette théorie, les buts de
réussite exercent une influence sur le succès scolaire en
agissant sur la qualité des processus d'autorégulation cognitive.
Dans l'apprentissage, il existe deux catégories de buts qui influencent
la motivation et réussite des apprentissages scolaires :
a. Les buts d'apprentissage : augmenter
la compétence, la compréhension et l'appréciation de ce
qui est appris.
b. Les buts de
performance (appelés aussi buts d'ego ou buts de
prestige) : faire mieux que les autres afin d'accroître son statut
d'habilité aux dépens des pairs. La recherche distingue les buts
de performance : 1. Performance en tant qu'approche ;
2. Performance en tant qu'évitement.
Les buts
pro-sociaux : La recherche ne permet pas encore vraiment de
comprendre comment la poursuite de buts sociaux à l'école est
reliée à la réussite scolaire. En revanche, il est
possible d'en tracer certains principes généraux : se faire
des amis ; être responsable pour les autres (ces deux principes
forment une priorité personnelle pour les enfants de tous les
âges) ; être aimé et respecté par ses
pairs ; la coopération, le partage et la conciliation sont
associés au succès scolaire ; les buts
d'apprentissage(explorer, expérimenter et découvrir)
dépendent de l'assentiment et même de la coopération des
autres alors que l'objectif principal des buts de performance est à
l'opposée des valeurs sociales positives puisqu'il implique le sabotage,
la tromperie et la résistance à coopérer.
Cependant, certains buts sociaux et de l'école peuvent
compromettre la réussite de l'école de certains
élèves. Ex. : l'école dite de performance et
d'excellence a comme valeurs : la compétition, l'autonomie et
l'indépendance. Les valeurs sociales dites positives sont à
l'opposée de ces valeurs. Dans tous les cas, la réussite scolaire
dépend d'une composition dynamique de divers buts et les enseignants
constituent un important facteur modérateur de cette dynamique.
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