Chapitre 1 er : Les limites du point de vue
organisationnel
Le parachèvement d'un processus de négociation
passe forcément par une parfaite organisation de celle-ci. A
défaut, on ne peut prétendre avoir une négociation qui
puisse aboutir et atteindre les objectifs escomptés tel que la justice
sociale.
Faudrait rappeler que l'organisation n'est pas que l'affaire
de l'Etat ; elle incombe aussi aux organisations syndicales et patronales. L'on
peut même affirmer qu'elle est plus remarquable dans le camp des
partenaires sociaux.
Ces derniers ont une responsabilité plus accrue dans
l'organisation de négociation collective même si l'initiative ne
leur revient que très souvent, cela en raison de leur forte
concentration et de leur pluralité. Parce qu'au sein même de ces
organisations syndicales, on dénote une certaine carence dans
l'organisation, ce qui favorise des désaccords même au plan
interne et remet en cause le caractère général des
intérêts.
Si cela n'est pas trop visible dans le camp du patronat ou les
intérêts sont plus ou moins unanimes et l'organisation
relativement uniforme, c'est tout le contraire en ce qui concerne les syndicats
de travailleurs dont on note depuis un certains temps la multiplicité
à une échelle considérable.
Aussi, les manquements d'ordre organisationnel renvoient aussi
à une déficience dans la méthode retenue dans la tenue des
négociations. L'on sait que la négociation est
liée à des facteurs économiques qui ne
peuvent pas être laissé en rade si on veut parfaire la
méthode dans l'élaboration des rencontres périodiques de
concertation.
C'est ainsi qu'au plan organisationnel les deux
problèmes majeurs rencontrés tiennent d'une part à la
défaillance de l'organisation syndicale (section
1er) et d'autre part à une défaillance de la
méthode usitée (section 2e).
Section 1 er : Les défaillances de
l'organisation syndicale.
L'histoire syndicale du Sénégal25 a
été marquée par des influences et des remous qui se sont
perpétués dans le temps. Si l'on doit évoquer les
défaillances que connaît l'organisation syndicale du
Sénégal il serait judicieux de remonter à l'époque
de la colonisation et l'influence de ce facteur sur la structure actuelle du
schéma syndical du Sénégal.
En effet, l'évolution du syndicalisme africain en
général a été marquée par trois
étapes qui sont fonction de la présence des envahisseurs
étrangers. C'est ainsi qu'on a un syndicalisme d'avant les
indépendances, un marqué par la colonisation et enfin un
syndicalisme post- indépendance26.
Si le syndicalisme d'avant les indépendances
était presque insignifiant, d'autre même l'on qualifié de
syndicalisme conditionnelle, c'est-à-dire un syndicalisme
organisée selon le bon vouloir des colons, il en est tout autre de ce
syndicalisme qui s'est développé après les
indépendances, marqué par un renouveau et une plus grande
autonomie. C'est ainsi que depuis quelques décennies on a noté
une montée en puissance voir une prolifération des unités
syndicales (paragraphe 1er) mais aussi une forte
tendance à l'appartenance politique de ces dernières
(paragraphe 2e).
|