UNIVERSITE GASTON BERGER DE
SAINT-LOUIS *******
UFR DES SCIENCES JURIDIQUE ET POLITIQUE
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Section : Droit de l'entreprise
MEMOIRE DE MAITRISE:
SUJET: LA NEGOCIATION COLLECTIVE DANS LE
SECTEUR PRIVE AU SENEGAL.
Présenté par : Sous la
direction
de :
PAPA MOHAMADOU MBODJI Dr: ADRIEN
DIOH
Année académique : 2008-2009
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont à l'endroit de ceux qui ont
contribué de prés ou de loin à la réalisation de ce
travail.
Je nommerai tout particulièrement monsieur Adrien DIOH
qui a bien voulu encadrer ce travail intellectuel et qui n'a
ménagé aucun effort pour qu'on atteigne ensemble l'objectif
escompté !
Un vibrant remerciement aussi à monsieur Mamadou
NDIAYE, directeur de cabinet du Ministre de la Justice pour m'avoir reçu
mis en rapport avec les inspecteurs du travail siégeant au
Ministère du Travail.
Je dis aussi un grand merci à mes familles d'accueil :
la famille DOUCOURE : tonton Moussa, tata Khady et les enfants. Je vous dois
une fière chandelle !!! Et la famille DIARA aux HLM : merci TONS et
TATA, à travers votre hospitalité, j'ai compris le sens de la
téranga saint- louisienne.
Enfin, je ne remercierai jamais assez mon père, un
homme d'exception, qui m'a été d'un grand apport dans la
réalisation de ce mémoire. C'est tout à ton honneur. Merci
PAPA et longue vie à toi !!! Que Dieu te garde par la grâce de
Cheikhoul KHADIM !!!!!!
DEDICACES
De prime abord, je rends grâce à Allah le tout
puissant, le miséricordieux, ainsi qu'à son prophète
MOHAMED(P.S.L), et à mon guide spirituel, le vénéré
CHEIKH AHMADOU BAMBA KHADIM RASSOUL, aux sources duquel nous nous abreuvons et
tirons nos forces et notre détermination qui nous permettent de braver
les obstacles d'ici bas.
« Le Mouridisme ma philosophie, Serigne TOUBA mon
guide, et TOUBA ma demeure »
Je dédie ce travail à ma génialissime
famille : ma chère et tendre Maman, mon attentionné et
généreux Père, ma beautiful sister, Mame
diarra, mon grand frère BABS kamikaze, et tout
spécialement je dédie ce travail à mon brave et courageux
petit frère Serigne BASS! Bro, saches que tu es mon
héros et je serais toujours là pour toi !!!
Je ne saurai oublier mes potes de Sanar et de toujours :
Wa Beyrouth: Grand weuz, grand guiro, grand sory, sama
dieuwrigne chérif, am, wagué, pis manoumbé, pako baay
fall, yatassaye the profiler, ibson, bay bass, père pako, khalil, kheuch
...... ..
Wa village K : papis diara, jules diara, lamine nar, metzo,
téo, lune diop, da... Mes compagnons d'infortune : dia, dou,
kodé, babs thiam, baldé, taph et tous mes autres promotionnaires
!
ABREVIATIONS
BIT : Bureau international du Travail
CCNI : Convention Collective Nationale
Interprofessionnelle
CCNTSS : Conseil Consultatif National du Travail
et de la Sécurité Sociale CNP : Conseil National
du Patronat
CNES : Confédération Nationale des
Employeurs du Sénégal
CNTS : Confédération Nationale des
Travailleurs du Sénégal
CNTS /FC : Confédération
Nationale des Travailleurs du Sénégal/ Force du Changement
COGES : Confédération Générale des
Cadres et du Personnel d'Encadrement du Sénégal CSA
: Confédération des Syndicats Autonomes
CSS : Caisse de Sécurité
Sociale
FGTS : Fédération
Générale des Travailleurs du Sénégal
IPRES : Institution de Prévoyance
Retraite du Sénégal
MEDS : Mouvement des Entreprises du
Sénégal
OIT : Organisation internationale du Travail
OIS : Organisation des Instituteurs du
Sénégal
PAMODEC : Projet d'Appui à la Mise en
OEuvre de la Déclaration
PRODIAF : Programme Régional de Promotion
du Dialogue social en Afrique Francophone
SMAG : Salaire Minimum Agricole Garanti
SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti
SUTELEC : Syndicat Unique des Travailleurs de
l'Electricité
STDS : Syndicat des Travailleurs
Démocratiques du Sénégal
SYNPICS : Syndicat des Professionnels de
l'Information et de la Communication Sociale du
Sénégal
SELS : Syndicat des Enseignants Libres du
Sénégal
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UNSAS : Union Nationale des Syndicats Autonomes
du Sénégal
UDTS : Union Démocratique des
Travailleurs du Sénégal
UTS : Union des Travailleurs du
Sénégal
UTLS : Union des Travailleurs Libres du
Sénégal
Introduction Générale
Titre premier : Le cadre
juridique et institutionnel de la négociation collective au
Sénégal
Chapitre premier : Les fondements
textuels de la négociation Section
première : Les sources internationales
Paragraphe 1 : Les conventions de l'OIT en matière
de négociation
Paragraphe 2 : Les décisions et
principes du BIT en matière de négociation collective
Section deuxième ; Les sources nationales
Paragraphe 1 : La consécration de
la négociation collective dans la constitution Paragraphe
2 : La consécration par le code du travail
Paragraphe 3 : La consécration par le droit
négocié
Chapitre deuxième : Les principaux
acteurs de la négociation collective Section
première : L'organe de tutelle : l'Etat
Paragraphe 1 : Le rôle de l'Etat
dans la négociation collective Paragraphe 2 :
Les objectifs de l'état en matière de négociation
Section deuxième : Les partenaires sociaux
Paragraphe 1 : Le patronat
sénégalais
Paragraphe 2 : Les syndicats de
travailleurs
Titre deuxième : Les limites de la
négociation collective au Sénégal
Chapitre premier : Limites du point de
vue organisationnel Section première : Les
défaillances de l'organisation syndicale Paragraphe
1 : Une prolifération des centrales syndicales
Paragraphe 2 : L'influence de la
politique chez les partenaires sociaux Section
deuxième : Les défaillances de la méthode
Paragraphe 1 : Une négociation globale
Paragraphe 2 : Le problème de
l'opportunité dans la tenue des négociations
Chapitre deuxième : Limites du point de vue
fonctionnelSection première : L'impact du
changement de régime sur la négociation collective
Paragraphe1 : La disparition de la participation
responsable
Paragraphe 2 : Une instabilité
dans l'encadrement de la question de la négociation collective
Section deuxième : limites tenant à la crise
économique actuelle
Paragraphe 1 : un blocage exprès
des négociations par le patronat sénégalais
Paragraphe 2 : la persistance de la question
salariale.
Conclusion
Introduction Générale
La relation de travail est un espace qui se veut un cadre de
concertation entre les différends acteurs. C'est tout le sens et la
portée des conventions collectives .En effet aux termes de l'article
L-80,alinéa 1er du code du travail sénégalais
né de la loi 97-17 du 1er décembre 1997 : « la
convention collective de travail est un accord relatif aux conditions de
travail et d'emploi conclu entre, d'une part, les représentants d'un ou
plusieurs syndicats ou groupements professionnels de travailleurs, et ,d'autre
part, une ou plusieurs organisations syndicales d'employeurs, ou un ou
plusieurs employeurs pris individuellement ». C'est dans cette
optique de dialogue que s'inscrit la négociation collective qui est
définit par le professeur B. GERMIGNON comme étant «
l'activité ou le processus qui a pour but la conclusion d'un accord
ou d'une convention collective ».
Lors des travaux préparatoires de la convention
n°151 de 1978 sur les relations de travail dans la fonction publique, il a
été indiqué que le mot « négociation »
devait être interprété comme comportant « toute forme
de discussion formelle ou officieuse destiné à aboutir a un
accord, et que le mot « négociation » était
préférable a celui de « discussion » car celui-ci
n'impliquait pas l'idée de recherche d'accord1. Aussi,
faudrait faire ressortir la nuance qui pourrait exister entre
négociation collective et dialogue social. La
négociation collective étant une facette du dialogue
social2.
La négociation intervient à différends
niveaux qui sont complémentaires a savoir au sein d'une unité de
production d'une entreprise, au sein de l'entreprise dans son ensemble ou
encore aux plans sectoriel, régional ou local.
La négociation collective, a cet effet, est un cadre
par excellence de dialogue entre les travailleurs organisés autour des
centrales syndicales, le ministère de l'emploi et des organisations
professionnelles et le patronat. D'où son caractère tripartite.
La coopération tripartite étant « le processus de
concertation entre le gouvernement et les acteurs de la vie
socio-économique que sont, d'une part les organisations d'employeurs et,
d'autre part, les organisations de travailleurs dans le but d'instaurer un
climat social apaisé, seul
1 B .GERMIGNON, A. ODERO, H GUIDO « les principes
de l'OIT sur la négociation collective »
2 Le dialogue social au Sénégal
(étude nationale)- Mamadou CISSE et Adrien DIOH- Dakar- BIT - 2004-
Page2
susceptible de garantir aux entreprises un cadre
épanouissant et aux travailleurs la sauvegarde et le renforcement de
leurs intérêts »3.
Aux termes de la résolution soumise a la
conférence internationale du travail en juin 2002, le renforcement du
tripartisme de la négociation collective fait partie des objectifs
stratégiques de l'Organisation Internationale du Travail4. La
négociation présente des avantages tant pour les travailleurs que
les employeurs. Mieux que les questions d'emploi individuelles, elle garantit
aux travailleurs des conditions de travail et de salaire adéquats en
leur offrant la possibilité de faire entendre leur voix collectivement.
Elle leur permet aussi d'influer sur les décisions concernant le
personnel et de garantir une répartition équitable induit par le
progrès technologique et l'accroissement de la productivité.
Pour ce qui est des employeurs la négociation permet
d'établir des relations professionnelles durables en maintenant un
climat professionnel calme, faute de quoi ce dernier pourrait être
perturbé par les mouvements sociaux. Elle leur permet en outre
d'étudier la nécessité d'un ajustement propice a la
modernisation et à la restructuration. Une étude de l'OIT (Ozaki
éd.1999) a révélé que, contrairement aux croyances
établies, la négociation collective est l'un des moyens les plus
consensuels qui soient d'introduire la flexibilité du marché de
l'emploi dans bon nombre de pays.
Dans sa mise en oeuvre il est institué un certain
nombre de règles auxquelles les parties précitées doivent
se conformer dans un souci d'uniformiser un cadre juridique et institutionnel
de concertation qui serait le réceptacle des engagements émanant
de différents acteurs et en vertu desquelles elles seront tenues.
Les travailleurs étant assujettis à leur organe
de tutelle en l'occurrence le ministère de l'emploi ils sont
confrontés souvent à des problèmes tenant a un certain
nombre de situations défavorables et qui gangrènent au quotidien
des problèmes liés soit à leur revenu soit au cadre dans
lequel ils évoluent. D'où l'importance a nos yeux de cette
question de la négociation collective qui est plus que jamais
d'actualité surtout au Sénégal.
Traiter de cette question reviendrait nécessairement
à faire un diagnostic du manque de dynamisme dans la tenue des
négociations dont les travailleurs ne cessent de se plaindre.
3 Le dialogue social au Sénégal
(étude nationale)- Mamadou CISSE et Adrien DIOH- Dakar- BIT - 2004- P
age1
4 Principes de la négociation collective
applicables a tous les peuples du monde (article 3.2 de la convention no 154
sur la négociation collective de 1981-droit syndical de l'OIT ; normes
et procédures BIT ; 1996. P 42 - 43)
En invoquant a cet effet le facteur économique, et la
mutation intempestive des autorités a la tête des organes de
tutelle l'on pourrait dés lors chercher les raisons du blocage de ces
négociations qui pourraient être mises a l'actif soit des
centrales syndicales, dignes représentant des travailleurs soit du
patronat
Dans l'un ou l'autre des camps il demeure crucial de
s'enquérir de la situation de la négociation collective au
Sénégal dont le recul ne serait pas sans impacter sur la bonne
gestion de ce cadre juridique et institutionnel du droit du travail
sénégalais et de sa conformité avec les conventions
internationales en la matiére.
Au plan juridique et structurel, certaines conditions sont
indispensables pour que la négociation collective fonctionne
correctement, parmi lesquelles une constitution démocratique et un cadre
juridique approprié permettant de garantir l'indépendance et la
participation effective des partenaires sociaux. La ratification de la
convention n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit
syndical en 1948, et de la convention n°98 sur le droit d'organisation et
de négociation collective en 1949, deux conventions qui comptent parmi
les instruments fondamentaux de l'OIT, est nécessaire à
établissement d'un cadre juridique. Il existe de nombreuses autres
conventions et recommandations de l'OIT concernant la négociation
collective qui énoncent les droits et principes s'appliquant aux
travailleurs d'un secteur donné. Lorsque cela est prévu par un
dispositif spécifique ; la couverture des conventions peut
s'étendre à ceux qui ne sont pas directement impliqués
dans la négociation collective.
Rappelons juste que la négociation collective doit pour
conserver son efficacité revêtir un caractère volontaire et
ne pas impliquer un recours a des mesures de contraintes. Du moins c'est le
sentiment du comité de la liberté syndicale du conseil
d'administration du BIT5.
C'est dans cette logique de mouvance perpétuelle que
nous avons juger opportun de nous poser la question de savoir quelle est la
situation du Sénégal en matière de négociation
collective ?
Avant de répondre a cette interrogation, il est
important de préciser que la négociation collective que nous nous
proposons d'étudier est celle intrinsèque au secteur
privé. En effet, il est avéré que la négociation
est beaucoup plus de mise dans le secteur privé que dans le public. Cela
étant du au fait que dans le secteur public on ne peut pas parler
véritablement de négociation en raison de la prévalence
d'un texte référentiel à
5 Rapport du Conseil d'administration BIT ,4eme
édition-par 844, p 180
savoir le statut général de la fonction publique
qui réglemente le statut des agents fonctionnaires de l'Etat.
Ce qui justifie à juste titre notre intérêt
de cantonner cette étude sur le secteur privé.
Le Sénégal à l'instar des autres pays
membres a une obligation de négociation qui découle des
recommandations de l'organisation. A cela s'ajoute l'émergence de
nouveaux facteurs socio- économiques concentrés autour de la
notion de Mondialisation et qui imposent un renouveau des principes directeurs
de la liberté syndicale. Ce qui a valu à l'OIT de se conformer
aux exigences du moment en adaptant ses recommandations et principes aux
réalités socio-économiques. Principes amplement repris par
de nombreuses législations nationales.
Concernant le volet Négociation, le recueil des
principes et décisions du comité de la liberté syndicale
du conseil d'administration du BIT(Bureau International du Travail) a
apporté un certain nombre de changements ou plutôt d'ajustement
allant d'un rappel des principes directeurs de la négociation a la mise
en oeuvre en passant par le rôle qui incombait aux différents
acteurs.
Ce droit de la négociation collective bien que
respecté par l'état du Sénégal n'est pas sans
être confronté à certaines difficultés surtout dans
sa mise en oeuvre.
En effet, l'intérêt majeur de l'étude de
cette question de la négociation réside dans le fait que
malgré la ratification par le Sénégal des conventions de
l'OIT en la matière et l'élaboration des moyens pour sa mise en
oeuvre effective, il n'en demeure pas moins que la négociation rencontre
de nombreux obstacles dans sa mise en oeuvre. Pour preuve, elle est
vraisemblablement au coeur de l'actualité ces derniers jours avec la
sortie médiatique répétée des dirigeants syndicaux
qui se plaignent du délaissement ou du manque d'intérêt
manifesté à leur égard par l'Etat. Si l'on en croit
à ces dirigeants syndicaux, l'Etat ne prendrait pas au sérieux la
question de la négociation collective qui traine depuis un certain temps
notamment avec la question de l'école sénégalaise qui est
devenu le théâtre de beaucoup de complications. Par
conséquent, cette étude sur la négociation collective au
Sénégal ne sera pas chose aisée au vue de toutes ces
considérations. Seulement nous tenterons de poser le cadre juridique et
institutionnel de la liberté syndicale avant d'apprécier
l'état actuel de la Négociation collective au
Sénégal, dans le secteur privé en particulier.
Ainsi, nous étudieront dans un premier temps le cadre
juridique et institutionnel de la négociation collective
(TITRE I) et dans un second temps nous
évoqueront les limites auxquelles cette négociation est
confrontée au Sénégal (TITRE
II)
TITRE I : Le cadre juridique et institutionnel de
la négociation collective dans le secteur privé
Faisant partie des objectifs prioritaires de l'Organisation
Internationale du Travail, la négociation collective occupe une place de
choix dans les programmes définit par les organes de l'organisation. A
cet effet, elle fait l'objet d'une organisation juridique et institutionnelle
réglementant les procédés de sa mise en oeuvre dans chacun
des Etats membres de l'OIT.
Concernant le volet négociation, les pays signataires
des deux conventions qui en expriment le principe, à savoir la
convention n°87 sur la liberté syndicale et celle n°98 sur le
droit d'organisation et de négociation collective, sont tenus de se
conformer à ce qui est convenu d'appeler une obligation de
négocier qui découle expressément de ces deux
conventions.
En France par exemple, la loi de 1982 a institué une
obligation de négocier et la charte communautaire des doits sociaux
fondamentaux adoptée en 1989 par l'Union Européenne
reconnaît aux partenaires sociaux le droit de négocier et de
conclure des accords collectifs. Ensuite, le traité de Maastricht de
1992 est venu accroitre les pouvoirs des partenaires sociaux par la mise en
place d'un directoire européen au plan national et par
l'élaboration d'un instrument communautaire6.
En outre, l'organisation de la négociation collective
appelle la participation effective des organes qui en sont les instigateurs. Il
s'agit des acteurs auxquels il revient l'initiative de la tenue des
négociations et qui participent pleinement a l'élaboration d'un
cadre de dialogue concerté dans l'unique but d'avoir un climat social
apaisé dans lequel tous les intérêts s'y trouvent
représenté aussi bien dans la camp de l'Etat que dans celui des
partenaires sociaux.
6 VERDIER- Jean Maurice- : Mémento de droit
privé - Dalloz -Page 369.
Même si le secteur public peut être amené
à asseoir des négociations périodiques avec les
autorités étatiques, il est à notifier, que les
organisations syndicales dans ce secteur sont nettement moins importantes que
ceux appartenant au secteur privé. Par conséquent, les
négociations sont beaucoup plus exacerbées dans ce secteur. Cette
importance vouée au secteur privé s'apprécie au regard de
la forte représentativité de ses acteurs en ce sens qu'il
regroupe la quasi-totalité des syndicats des petites et moyennes
entreprises et qui, depuis quelques années ont tendance à
évoluer dans le secteur informel, secteur qui ne cesse de susciter
l'intérêt des autorités.
A cet effet il convient de noter que l'OIT avait
exprimé le souhait d'asseoir des négociations tripartites afin
d'avoir des concertations équilibrées et d'étendre aussi
bien l'objet que les partenaires de la négociation collective qui
seraient engagés dans une coopération tripartite. Par
coopération tripartite il faut entendre « le processus de
concertation entre le gouvernement et les acteurs de la vie
socio-économique que sont, d'une part, les organisations d'employeurs
et, d'autre part, les organisations de travailleurs dans le but d'instaurer un
climat social apaisé, seul susceptible de garantir aux entreprises un
cadre épanouissant et aux travailleurs la sauvegarde et le renforcement
de leurs intérêts »7. C'est dans cette perspective
qu'il a été agité la question relative à la tenue
de négociations globales faisant participer le maximum d'acteurs
plutôt que de négocier en aparté avec chaque acteur.
Pour aborder la portée des normes émanent de la
négociation collective dans « une perspective comparatiste »,
il est incontournable d'en définir les contours et la portée qui
sont, en effet, très différents d'un système juridique
à un autre8.
L'étude du cadre juridique de la négociation
s'articule donc, autour de textes de références qui en sont les
sources et des acteurs qui concourent à sa réalisation.
Ce qui nous amène à étudier dans un
premier temps les fondements textuels de la négociation
(chapitre premier), et dans un second temps, les principaux
acteurs de cette négociation collective (chapitre
deuxième).
7 Mamadou CISSE et Adrien DIOH « le dialogue
social au Sénégal » étude nationale. Dakar- BIT -
2004, Page 1
8 Hélène Masse-DESSEIN : quel avenir
pour la loi face à la négociation collective, La semaine sociale
LAMY ; n°1257 12 avril 2006.
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