Conclusion et
Suggestions
v Conclusion
Cette étude a permis de mieux connaître
l'organisation actuelle des acteurs de la commercialisation du riz local et
leurs stratégies. Il existe trois (3) groupes de
commerçantes : les grossistes sur les zones de production, les
grossistes sur les zones de consommation et les détaillantes. A part les
producteurs qui sont leurs acteurs privilégiés en amont, elles
coopèrent avec les décortiqueurs qui jouent le rôle de
transformateur (prestataires de service) et des transporteurs qui leur
assurent le transit du produit d'un point à un autre (zone de production
vers les zones de consommations). Il existe deux types de circuit : un
circuit ultra court qui lie directement le producteur aux consommateurs et un
circuit intégré où les grossistes et détaillantes
constituent les acteurs principaux entre producteur en amont et consommateur en
aval. Chaque catégorie d'acteur a une stratégie qui lui est
propre : les grossistes préfinancent et stockent leur
produit ; les détaillantes font usage des différentes
unités de mesure dans l'achat et la vente du produit. Des mêmes
analyses, il ressort que les coûts de transport par sac, les taxes et le
coût d'emmagasinage constituent des goulots d'étranglements sur
les chaînes ce qui diminue considérablement les marges nettes qui
deviennent négatives pour toutes les commerçantes. Grâce
aux stratégies énumérées
précédemment, certains acteurs amassent d'énormes profits
v Suggestions
L'étude a permis de faire deux constats :
· Le préfinancement est une stratégie qui
répond à un besoin financier mais nuit gravement aux producteurs
et profite beaucoup à certains acteurs qui font du surprofit.
· Les commerçantes qui constituent la force de
vente du riz manque de professionnalisme car, la plupart ont appris de
manière informelle l'activité et n'ont pas de politique de
promotion du riz ce qui constitue un coup dur à la viabilité
même de la production du riz local et démontre de la faiblesse des
acteurs de la commercialisation du riz local face à l'importation
Il convient donc pour une meilleure promotion du riz dans la
zone, une intervention ciblée des acteurs de développement dans
le sens :
· De la réduction de l'effet néfaste du
préfinancement
· De la facilitation d'intervention des acteurs
professionnels de la commercialisation du riz.
Concrètement, il s'agira :
o Pour l'Etat d'assurer l'approvisionnement continuel de la
zone en intrants agricoles (semences de qualité, engrais, insecticides
à des prix abordables). Il doit également améliorer
l'état des routes et pistes qui desservent la zone de production ;
mieux réglementer le paiement des taxes en vue de supprimer des taxes
illicites et exorbitantes. Enfin, il doit oeuvrer au renforcement des
capacités de ses agents de conseil et d'appui auprès des
producteurs, pour une meilleure restructuration et un bon fonctionnement des
groupements agricoles.
o Pour les acteurs de commercialisation professionnels, ils
doivent opter pour les systèmes de commercialisations verticaux
(Verticale Marketing Systèmes ou VMS) où les acteurs doivent se
constituer en un réseau d'unité commerciale dans laquelle les
transactions passent par un entrepreneur coordinateur et la coordination entre
les membres du réseau se fera par l'application de plan et programmes.
Aussi les mécanismes de coordination et de coopération seront
-ils fondés sur le recours du pouvoir, aux récompenses, à
l'expertise, au respect des qualités et normes du produit.
Ces derniers auront à orienter leur action en deux
volets: en amont, organiser les producteurs sur la base d'intérêts
communs commerciaux ce qui permettra de répondre aux cahiers de charge
et de faciliter le respect des contrats. Il faut instituer des primes de
qualité et de respect de normes en vue d'exciter les producteurs
à un travail bien fait. Amener progressivement les groupements à
se constituer en entreprise agricole à partir de leurs investissements
propres. En aval, les acteurs professionnels doivent pouvoir définir des
politiques de promotion du riz local en connaissant les besoins, les
goûts, le pouvoir d'achat, les exigences du consommateur ; bref le
profil du consommateur doit être intégré au processus de
réflexion pour réduire les risques d'échec. La politique
commerciale à définir prendra en compte les opérations de
tri, de calibrage et d'emballage selon le goût des consommateurs pour un
produit plus compétitif sur les marchés.
Ce type d'organisation sera générateur de
revenus nouveaux et permettra de transformer les acteurs en amont en
interlocuteurs fiables comme le montre le schéma suivant.
Nouvelle dynamique pour la promotion du riz local
au Togo : acteurs et fonctions
Acteurs
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ACHETEURS
(Entreprises agro- alimentaires, exportateurs)
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ENTREPRISE DE SERVICES
|
ORGANISATIONS
DE PRODUCTEURS
|
PETITS
PRODUCTEURS
|
Fonctions commerciales
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- Achats réguliers
- - Prix adaptés à la qualité de
l'offre
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-Prospection qualification et engagement des marchés
-Transformation/commercialisation
(conditionnement, convoyage,...)
-Collecte secondaire (contrôle qualité,
traçabilité, sélection sur performance,...)
Services connexes nécessaires pour sécuriser
l'offre des producteurs (approvisionnements, prestations techniques, mises en
relation)
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-Négociation, engagement et respect des contrats
- Collecte primaire (contrôle qualité,
quantité, poids, délais, conditionnement,...)
- Gestion des recettes
|
-Traitement post-récolte
(séchage, tri, conservation,...)
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- Production adaptée à la demande,
......
....
et à coûts maîtrisés
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Source : ETD, 2004
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