RESUME
Les circuits de distribution du riz local au Togo notamment de
la vallée du zio sont peu performants pour assurer en termes de prix et
de qualité des produits répondant aux attentes des
consommateurs ; ceci a entraîné des difficultés
d'écoulement des produits et partant, des problèmes
d'accès aux marchés pour les producteurs. Ainsi pour
élaborer de nouvelles stratégies de commercialisation qui
satisferont au mieux les consommateurs, il importe d'étudier le
système actuel d'organisation de la commercialisation du riz. La
présente étude, qui repose sur l'approche filière
(approche verticale) et l'approche Structure Comportement et
Performance (approche horizontale), aboutit aux résultats
suivants :
Ø L'organisation actuelle de la commercialisation du
riz fait intervenir : les grossistes (les grossistes sur les zones de
production et les grossistes sur les zones de consommation), les
détaillants et les prestataires de services (décortiqueurs,
transporteurs). Les grossistes et les détaillants sont organisés
en un circuit intégré où chaque catégorie d'acteurs
ne se limite pas à un rôle fixe dans l'acquisition et la cession
du produit. Les taxes implicites vont de 9750F CFA à 18000F/t/mois sur
les marchés ruraux et de 22750 à 42000F CFA/t/mois sur les
marchés urbains ; le coût du transport est
élevé à cause du mauvais état de la route. Tout
ceci constitue des goulots d'étranglement qui amenuisent
considérablement les marges des acteurs. Les marges brutes se situent
entre 1000F et 2000F CFA/100kg pour respectivement les détaillantes les
grossistes. Par contre, les marges nettes sont toutes négatives. Elles
sont de -155f cfa à -1225f cfa /100kg respectivement pour les acteurs
précités. Ainsi les détaillantes sont les plus perdantes.
Ø Chaque catégorie de commerçant emploie
une stratégie commerciale pour mieux rentabiliser son activité:
par le préfinancement et le stockage, les grossistes gagnent entre 10000
à 12000F CFA /100Kg de riz blanc soit 100 à 120 F CFA/Kg de marge
brute. L'usage de différentes unités de mesure permet aux
détaillantes de gagner 50 à 100kg de riz blanc/tonne de produit
vendu soit une marge nette de 19,5 F CFA/Kg.
Ø L'activité est rentable pour les
commerçantes par ces stratégies dans le court terme mais
défavorable pour assurer la croissance de la production dans le long
terme : les contrats sont signés sur des prix qui n'incitent pas le
producteur
Ø Pour une meilleure promotion du riz, les acteurs
professionnels devront s'organiser en entreprise commerciale où les
transactions doivent passer par un entrepreneur coordinateur qui, va se
constituer en interface entre le marché et les producteurs. Il doit
pouvoir définir une politique de prix à partir du profil du
consommateur, générer de nouveaux revenus aux producteurs en
insistant sur des primes pour le respect des normes de qualité.
Mots clés : commercialisation,
stratégies, professionnalisation, circuit intégré,
préfinancement, stockage, unités de mesure multiple.
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