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Approche géographique de l'appropriation des NTIC par les populations : l'exemple des télécentres et cybercafés dans le quartier Ouagou Niayes à  Dakar

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par Ibrahima Sylla
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise 2004
  

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1 - 3 - 2 - Les contraintes techniques

Le niveau d'éducation et de formation des usagers est le premier élément qui permet d'appréhender les obstacles techniques. Mais dans la zone d'étude, cet élément n'est pas défini comme obstacle majeur à l'usage d'Internet. Le niveau de formation des utilisateurs est assez satisfaisant : 55% d'entre eux ont subi une formation en informatique et 11,7% ont été initiés à l'usage d'Internet. 33,3% n'ont pas été formés pour des raisons liées au manque de moyens financiers, au manque de temps et à la contingence d'une formation pour l'usage d'Internet.

Ainsi, seuls 16,7% des utilisateurs rencontrent des difficultés de manipulation de l'ordinateur. Celles-ci concernent en général le clavier (agencement des lettres) et l'utilisation de la souris.

L'état des installations informatiques des cybercafés peut également être mis à contribution dans l'analyse des contraintes techniques. Dans beaucoup de cybercafés, le nombre d'ordinateurs en place est non seulement insuffisant pour répondre à la forte demande mais aussi la connexion est défaillante. C'est pourquoi, 40% des utilisateurs interrogés invoquent la déconnexion du réseau et les lenteurs de la connexion comme des difficultés d'accès à l'Internet. Cette situation s'explique par le fait que les fournisseurs d'accès proposent divers types de connexions dont les débits et les coûts sont différents (voir annexes). Et selon que l'exploitant dispose d'une capacité financière élevée ou faible, il souscrira un abonnement dont le débit sera rapide ou lent.

Enfin, bien que la proportion d'utilisateurs qui y accordent du crédit soit faible (3,3%), l'étroitesse des locaux de certains cybercafés peut constituer directement ou non une grande difficulté quant à l'usage d'Internet. En effet, certains cybercafés se présentent avec des cadres étriqués et des systèmes de ventilation dérisoires. Dans ce cas, la quiétude et la confidentialité de la navigation sont facilement perturbées par l'entassement, le bruit dans l'enceinte ou l'indiscrétion d'uns vis-à-vis qui ne peut cesser de jeter un regard indiscret sur ce qui se fait à ses côtés.

1 - 3 - 3 - Les contraintes financières

d'accès à Internet sont les moins onéreux du Sénégal. Selon le Président de l'UNETTS, une heure de connexion à Internet se paye à 2000 francs CFA à Tambacounda (cf. encadré, p. 74).

Les obstacles financiers sont liés à la faiblesse du pouvoir d'achat des utilisateurs or presque tous les services liés à Internet sont payants. En effet, en dehors des honoraires de la connexion, il faut souvent avoir suivi au préalable une formation à l'Internet qui ne se fait pas non plus à titre gracieux. Sous ce rapport, la majorité des usagers formés en informatique de manière générale et à l'Internet de manière singulière, l'ont été dans le secteur privé où ils ont déboursé entre 5 000 et 25 000 francs CFA mensuellement. De pareilles sommes ne sont pas à la portée de toutes les bourses, surtout lorsqu'il y a d'autres impératifs plus mordants (le logement, l'habillement, la nourriture....). C'est ce qui explique du reste certaines stratégies individuelles notées çà et là et qui reposent essentiellement sur la curiosité et la débrouillardise : 36,7% des usagers ont subi une auto-formation en informatique et à l'Internet.

Il est noté une quasi-absence d'initiatives de la part de l'Etat et de la Sonatel, visant à faciliter l'accès des couches défavorisées à Internet. En effet, 6,7% seulement des utilisateurs enquêtés ont bénéficié d'une prise en charge de leurs services pour une formation.

D'une manière générale, la tarification doit être adaptée au contexte de l'économie locale et au pouvoir d'achat des usagers. (57)

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