1 - 3 - 2 - Les contraintes techniques
Le niveau d'éducation et de formation des usagers est
le premier élément qui permet d'appréhender les obstacles
techniques. Mais dans la zone d'étude, cet élément n'est
pas défini comme obstacle majeur à l'usage d'Internet. Le niveau
de formation des utilisateurs est assez satisfaisant : 55% d'entre eux ont subi
une formation en informatique et 11,7% ont été initiés
à l'usage d'Internet. 33,3% n'ont pas été formés
pour des raisons liées au manque de moyens financiers, au manque de
temps et à la contingence d'une formation pour l'usage d'Internet.
Ainsi, seuls 16,7% des utilisateurs rencontrent des
difficultés de manipulation de l'ordinateur. Celles-ci concernent en
général le clavier (agencement des lettres) et l'utilisation de
la souris.
L'état des installations informatiques des
cybercafés peut également être mis à contribution
dans l'analyse des contraintes techniques. Dans beaucoup de cybercafés,
le nombre d'ordinateurs en place est non seulement insuffisant pour
répondre à la forte demande mais aussi la connexion est
défaillante. C'est pourquoi, 40% des utilisateurs interrogés
invoquent la déconnexion du réseau et les lenteurs de la
connexion comme des difficultés d'accès à l'Internet.
Cette situation s'explique par le fait que les fournisseurs d'accès
proposent divers types de connexions dont les débits et les coûts
sont différents (voir annexes). Et selon que l'exploitant dispose d'une
capacité financière élevée ou faible, il souscrira
un abonnement dont le débit sera rapide ou lent.
Enfin, bien que la proportion d'utilisateurs qui y accordent
du crédit soit faible (3,3%), l'étroitesse des locaux de certains
cybercafés peut constituer directement ou non une grande
difficulté quant à l'usage d'Internet. En effet, certains
cybercafés se présentent avec des cadres étriqués
et des systèmes de ventilation dérisoires. Dans ce cas, la
quiétude et la confidentialité de la navigation sont facilement
perturbées par l'entassement, le bruit dans l'enceinte ou
l'indiscrétion d'uns vis-à-vis qui ne peut cesser de jeter un
regard indiscret sur ce qui se fait à ses côtés.
1 - 3 - 3 - Les contraintes financières
d'accès à Internet sont les moins onéreux du
Sénégal. Selon le Président de l'UNETTS, une heure de
connexion à Internet se paye à 2000 francs CFA à
Tambacounda (cf. encadré, p. 74).
Les obstacles financiers sont liés à la
faiblesse du pouvoir d'achat des utilisateurs or presque tous les services
liés à Internet sont payants. En effet, en dehors des honoraires
de la connexion, il faut souvent avoir suivi au préalable une formation
à l'Internet qui ne se fait pas non plus à titre gracieux. Sous
ce rapport, la majorité des usagers formés en informatique de
manière générale et à l'Internet de manière
singulière, l'ont été dans le secteur privé
où ils ont déboursé entre 5 000 et 25 000 francs CFA
mensuellement. De pareilles sommes ne sont pas à la portée de
toutes les bourses, surtout lorsqu'il y a d'autres impératifs plus
mordants (le logement, l'habillement, la nourriture....). C'est ce qui explique
du reste certaines stratégies individuelles notées
çà et là et qui reposent essentiellement sur la
curiosité et la débrouillardise : 36,7% des usagers ont subi une
auto-formation en informatique et à l'Internet.
Il est noté une quasi-absence d'initiatives de la part
de l'Etat et de la Sonatel, visant à faciliter l'accès des
couches défavorisées à Internet. En effet, 6,7% seulement
des utilisateurs enquêtés ont bénéficié d'une
prise en charge de leurs services pour une formation.
D'une manière générale, la tarification doit
être adaptée au contexte de l'économie locale et au pouvoir
d'achat des usagers. (57)
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