2 - Les propriétaires de cybercafés, un
niveau d'instruction élevée et une assise financière
confortable
Un seul propriétaire a fait l'objet d'enquête car
dans les autres cybercafés ce sont des gérantes qui ont
été rencontrées. Ses caractéristiques peuvent donc
ne pas se prêter à généralisation mais il est utile
de les relever.
Ce propriétaire est d'ethnie Wolof, âgé de
30 ans, d'état matrimonial célibataire et d'un niveau
d'étude universitaire. Il n'a pas d'autre activité à part
celle liée à l'exploitation de son cybercafé mais se dit
d'une assise financière confortable. Le montant du
bénéfice mensuel qu'il tire de son cybercafé
s'élève à plus de 200 000 francs CFA.
II - Profil des gérants de télécentres
et cybercafés
1 - Une prépondérance féminine dans la
gestion des télécentres
Quinze (15) gérants de télécentres ont
été interrogés lors des enquêtes. Ils
présentent une multitude de caractéristiques mais le trait
saillant de l'analyse est relatif à leur répartition en fonction
du sexe. Voir le tableau n° 9.
Tableau n° 9 : répartition
des gérants de télécentres en fonction du sexe
|
Effectifs
|
%
|
Sexe
|
masculin
|
6
|
40
|
féminin
|
9
|
60
|
TOTAL
|
15
|
100,0
|
Source : enquêtes, juin - août
2004.
En effet, la plus grande partie des gérants des
télécentres du quartier sont des femmes (60%). La
prépondérance des femmes dans la gérance des
télécentres s'explique sans doute par l'apport qu'elles peuvent
avoir dans le niveau de fréquentation de ces lieux. Elles peuvent
attirer en effet une importante clientèle composée de
surcroît d'hommes d'habitude très réceptifs à
l'idée d'aller téléphoner à partir de
télécentre dont le gérant est de sexe féminin.
Le croisement de cette variable -- le sexe -- avec d'autres
comme le niveau d'instruction, la situation matrimoniale, l'activité
professionnelle principale et le montant de la somme qu'ils gagnent de la
gestion de ces structures révèle les constats suivants :
- les gérants ont un niveau d'instruction nettement plus
élevé que celui des gérantes mais il y a, à
l'opposé, plus de femmes instruites que d'hommes ;
- l'essentiel des gérantes n'a pas d'activité
professionnelle différente de la gérance de
télécentre tandis que chez les gérants, il n'y a qu'un
seul qui ne dispose pas d'une autre activité ;
- la gestion des télécentres profite mieux aux
gérants qu'aux gérantes : chez les premiers, en effet, seuls
26,7% ont moins de 40 000 francs par mois tandis que chez les seconds, ce
pourcentage est de 53,3%.
Par ailleurs, la répartition ethnique des
gérants de télécentres épouse celle des chefs de
ménage avec notamment une prédominance des Wolofs (60%) et une
minorité de Bambara (6,7%). Les Pulaar et les Sereer viennent
respectivement en deuxième et troisième rang avec par ordre des
proportions de 20% et 13,3%.
Leur âge varie entre 17 et 38 ans, la moyenne tournant
autour de 28,5 ans. Seul un (1) gérant est âgé de moins de
20 ans alors que la plupart (46,7%) d'entre eux a un âge compris entre 25
et 29 ans. Toutefois, les gérants âgés de plus de 34 ans
sont plus ou moins bien représentés avec un pourcentage de 20%
(cf. tableau n°10).
Tableau n° 10 : répartition
des gérants de télécentres en fonction de l'âge
|
Effectifs
|
%
|
Tranches d'âge
|
moins de 20
|
1
|
6,7
|
20 - 24
|
2
|
13,3
|
2 5 - 29
|
7
|
46,7
|
30 - 34
|
2
|
13,3
|
35 - 39
|
3
|
20,0
|
TOTAL
|
15
|
100,0
|
Source : enquêtes, juin - août
2004.
élémentaire, 20%. Seul un gérant est
analphabète. C'est dire donc ces gens ont globalement un niveau
d'éducation satisfaisant, éventuellement parce que la gestion
d'un télécentre repose en grande partie sur l'usage de
l'écrit et exige un peu de savoir lire, écrire, compter, etc.
L'examen de leur situation matrimoniale montre que les
gérants sont majoritairement des célibataires avec une proportion
de 86,7% contre 13,3% seulement de mariés. L'occupation professionnelle
et le revenu mensuel des gérants ne leur permettraient-ils pas de
répondre matériellement aux exigences d'une vie en union ?
L'analyse de l'occupation professionnelle principale des
gérants de télécentres révèle en tout cas
qu'ils sont pour la plupart de jeunes gens désoeuvrés qui ont
abandonné très tôt l'école ou qui n'ont pas
trouvé du travail après les études. En effet, 40% d'entre
eux n'ont aucune autre activité en dehors de la gestion des
télécentres. Il y a néanmoins parmi eux quelques
commerçants (20%) ; un enseignant (6,7%) ; des élèves, des
comptables, des soudeurs métalliques regroupés sous l'appellation
«autres » avec un pourcentage de 33,3%.
Enfin, le revenu moyen mensuel qu'un gérant obtient du
travail de son télécentre s'élève à 37 000
francs CFA. La majorité (80%) d'entre eux a moins de 40 000 francs CFA
par mois et 20% ont entre 40 000 et 80 000 francs mensuellement.
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