1 - 2 - 2 - La baisse de la rentabilité
La rentabilité financière des
télécentres est diversement appréciée par les
propriétaires et gérants. En effet, bien que la majorité
(67,7%) des propriétaires et gérants enquêtés pense
que le rapprochement spatial des télécentres n'affecte en rien
leur rentabilité et que le télécentre ne fait pas faillite
s'il est rigoureusement géré, 32,3% parmi eux considèrent
par contre que le temps de la rentabilité est révolu en raison du
nombre important de télécentres et de leur proximité
spatiale. A côté de cette principale raison citée par
22,6-% des propriétaires et gérants pour expliquer la
baisse de la rentabilité des télécentres, il faut ajouter
le crédit qu'ils sont parfois obligés de faire aux parents et/ou
voisins qui sont pour la plupart de mauvais payeurs (avec19,3% des
réponses) ; les taxes élevées payées à la
Sonatel et au fisc (16,1%) ; l'absence de réglementation et la
concurrence sauvage (16,1%) ; la rivalité, le manque de cohésion
des gérants et la non uniformisation des prix
(13%) ; la cherté de la location des lieux (6,5%) ; le
développement fulgurant du téléphone cellulaire (3,2%) et
enfin les faux billets de banque et le vol (3,2%).
2 - Les motivations d'ouverture des
télécentres
Les enquêtes révèlent que l'ouverture de ces
espaces de communication est motivée par deux principales raisons : des
raisons financières et des raisons sociales.
Les raisons financières sont les plus
fréquemment invoquées par les propriétaires et
gérants de télécentres (90,4% des réponses
obtenues). Nécessité rend ingénieux dit-on, or Ouagou
Niayes est un espace où le chômage est très présent
dans les ménages. Pour remédier au chômage, les populations
s'adonnent à de multiples activités dont les
télécentres. Ces derniers sont considérés par les
propriétaires et gérants de télécentres
rencontrés non seulement comme des supports en technologies de
l'information et de la communication mais aussi comme des moyens
d'intégration des circuits économiques et sociaux par des
activités créatrices de profit et d'emploi.
Les télécentres emploient environ 24 000 personnes
à travers tout le pays, soit 0,2% de la population totale du
Sénégal.
Mais en dehors des motivations financières, il y a les
motivations sociales ou familiales même si la finalité est la
recherche de profit. Elles sont moins importantes que les premières
puisque parmi les 31 propriétaires et gérants interrogés,
seuls 3 d'entre eux, soit 9,6%, affirment avoir ouvert un
télécentre pour employer (ou être employé par) un
frère, une soeur, un neveu, bref un parent.
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